Je sais que j’arrive après la bataille, mais je voulais revenir sur ce « drama ». Je préviens, le thread va être un peu longue, bon courage à ce qui veulent s’y lancer, au pire cela aura été l’occasion de recherches intéressantes. https://twitter.com/TroncheBiais/status/1256151032184348675?s=20
J’ai bien conscience d’être un noname, mais je suis aussi, d’un côté étudiant en sociologie, passionné d’épistémologie, et de l’autre un amateur de contenu « sceptique », et c’est par S.Debove que je suis tombé sur cette histoire.
C’est pour cela que je pense que ma position intermédiaire peut, peut-être, apporter quelque chose. Je dois avouer que le thread et les mails publiés par SD m’ont laissé perplexe, et me semble être problématique sous plusieurs aspects.
Je vais faire essayer de vous faire le contre-rendu de mes réflexions, mon avis, et mes recherches, sous la forme d’un récit qui retrace chronologiquement mon avis sur la question. Il y a des références à la fin.
LA FORME

Je pense que le problème de forme du premier mail qui a été publié, va bien au-delà de la maladresse. Alors en effet, comparer ce travail de vulgarisation, et surtout la thèse de Priscille Touraille avec des thèses complotistes…
Disons que ce SD ne met pas sa pensée sous les lumières les plus flatteuses. Mais au-delà de ça, Il contient certains éléments spécifiques, qui ont de quoi provoquer l’exaspération, sur lesquels j’aimerais revenir en détail.
Peggy Sastre : Alors, ce n’est pas juste un « trigger à colère » (1). La citer pose deux difficultés. D’abords, la citer montre un manque flagrant de connaissances des travaux en SHS. Ce qui n’est pas la meilleure preuve de bonne volonté.
Ensuite, si elle n’est pas citée, cela n’est pas pour rien. Ses positions sont souvent non pas minoritaires mais totalement isolées. D’ailleurs pour une raison simple : elle ne produit pas de contenu académique, ne publie pas de recherche.
Je ne remet pas en cause sa formation en épistémologie, même si là aussi elle me semble plutôt à la marge. Mais elle s’exprime sur des sujets qu’elle ne maîtrise pas, en usant d’arguments d’autorités hors de propos. On peut à la limite…
...la considérer comme une éditorialiste, disons essayiste pour être aimable, dont la notoriété tient surtout à être une bonne cliente des plateaux de télés, radios, etc, et en particulier les plus conservateurs.
Mais certainement pas la prendre comme référence en sciences humaines, surtout sur des travaux se reprochant des questions de genre. L’affront est à peu de choses prés équivalent à citer Zemmour pour contredire les travaux d’un historien.
La validité scientifique de la thèse de P.Touraille : SD pointe du doigt la qualité de la thèse, car « tu sais ce que ça vaut un jury de thèse » (2). Et puis c’est une « hypothèse jamais peer-reviewée », Recherche google scholar à l’appui.
Alors. Pour le coup je connais mal le détail de la production institutionnelle de travail scientifique en biologie. Mais encore une fois, cela montre une mauvaise connaissance des SHS. Déjà, on peut en penser ce qu’on veut, mais une thèse…
c’est un travail de recherche en peer-review. Ensuite, en SHS, une thèse c’est… long. Souvent 4,5 ans, ça peut même dépasser la dizaine d’année. Il ne s’agit pas d’un simple travail expérimental. D’autant quand on la soutient à l’EHESS.
Et une thèse, n’est souvent qu’un début, elle ne donne rarement (jamais ?) suite à une publication directe. Mais à toute une série d’articles et conférences mobilisant le travail doctoral. Alors pourquoi ce lien google scholar ? C’est littéralement marqué :
« cited by 46 », et il suffit de cliquer sur ce lien pour trouver une série d’articles dans la continuité de la thèse, la plus part rédigé par PT, dans des revues à comité de lecture ! (3, 4, 5, 6) Enfin… je ne comprends pas.
Je n’ai même pas eu à faire la recherche. J’ai juste eu à cliquer sur le lien pour voir que la réalité était l’inverse. Une thèse citée de nombreuses fois, des articles légitimes, dans différentes revues, avec parfois des biologistes de l’évolution en co-auteurs.
Et puis « pas rattaché à un courant de recherche » (7) ? Enfin, une thèse en (entre autres) anthropologie, par quelqu’un formé en anthropologie, soutenue dans une des plus grandes écoles de son domaine, validé par ses pairs ?
Je ne vais même pas revenir sur le « c’est une question scientifique, pas une question de morale » (8, 9). Mais tout ça, même si c’est fait en toute bonne foi, laisse un profond sentiment de méconnaissance totale du champ disciplinaire.
Personnellement, j’apprécie le travail de vulgarisation de S.Debove, et je ne lui prête pas de mauvaises intentions. Mais j’aimerais faire comprendre pourquoi ce genre discours peut-être exaspérant.
Et au-delà de la méconnaissance, il y a le dénigrement. Des mails longs, des tweets… Beaucoup d’encre. Mais je trouve ça délicat de critiquer la scientificité d’un discours sans se mettre sur le même plan. On ne peut pas juste dire :
« Ouais, y a pas de consensus, faut enlever ça ». C’est partir du principe que l’interlocuteur ne sais pas de quoi il parle, n’a pas lu, n’a pas travaillé son sujet. Quand Game of Hearth ne juge pas pertinent de procéder à un changement,
c’est qu’elle s’en sent légitime. Le minimum du respect, c’est soit de l’accepter, soit de rétorquer avec de la méthode, ce qui a énormément manqué dans ces communications. Juste citer Sastre, et puis ensuite un article dans le tweet suivant…
Non, un article, et encore moins Sastre, ce n’est pas assez pour convaincre. Encore moins quelqu’un qui a travaillé son sujet honnêtement… Vraiment, c'est assez inadmissible de prendre un ton aussi absolu, sans se donner la peine de la rigueur.
Mais bon, soit. Tout ça n’est pas très rigoureux, mais si le consensus est vraiment établi, et que cela n’est pas présenté dans la vidéo. Effectivement cela peut être problématique. A ce stade, je n’avais encore vu que le…
fil twitter de SD. Je vais donc voir la vidéo. A titre personnelle, malgré peut-être quelques maladresses, et des paints à la clarté parfois douteuse, je trouve que c’est du la bonne vulga. Et que le caractère hypothétique de la thèse…
est bien appuyé en début et fin de video. Donc bon. Je ne sais pas trop. Pour moi sa position me semble se tenir, quelque soit l’état du consensus scientifique. Mais difficile de d'avoir un avis s'en en savoir plus sur ce "consensus".
Je décide de m’en tenir là. Comme personne n’a visiblement eu envie de mettre de l’énergie à montrer en quoi ce contenu allait à l’encontre d’un consensus bien établi, je n’arrive pas vraiment à discerner ce qui serait faux dans la vidéo.
J’avais déjà entendu parler du travail de P.Touraille, mais je n’en gardais pas un grand souvenir. Et comme je m’intéresse plus aux différences sociales, l’origine d’un dimorphisme de taille ne m’est pas un angle de lecture si intéressant, ou en tous il est dispensable.
Je comprends l’énervement de Game of Hearth, et la volonté d’exactitude de S.Debove, et puis finalement les dramas, c’est humain... Je me dis que c'est la vie, et j'ai des révisions.
MAIS ! Je retombe hier soir sur ce fil de la TeB. Je suis un peu tous les tweets, et je vois que le drama a continué, et surtout, beaucoup de commentaires très polarisés. Et puis encore ce fameux consensus…
LE FOND

Je commence à m’interroger sur cette histoire de consensus, et je commence à être agacé. C'est fou de ne voir personne être capable de citer quoi ou qui que ce soit, alors que tout le monde est si au courant de de l’état de l’art en biologie évolutive.
Qu'à cela ne tienne, je vais aller me faire mon propre avis. Alors bon, j’ai bien fait une L1 de bio il y à… 9ans. Je reste un naze, je n’y connais rien/peu dans ce domaine. Donc je commence par chercher sur wiki, puis google, babord, openedition, etc.
Alors, je trouve un peu de vulgarisation avec wiki (11, 12), quelques références (13, 14, 15, 16, 17), mais en gros, c’est le bordel. Déjà, je trouve très peu de travaux. J’en trouve pléthore sur de nombreux animaux, mais presque aucun sur les humains.
Mais sur l’origine du dimorphisme sexuel humain… pas grand-chose en biologie. Cependant en médecine, là il y a plus de travail. Entre autres un édito publié dans Nature (18) dont la bibliographie me sera particulièrement utile.
Au final je ne lis surtout que les introductions et les conclusions, voir les abstracts si les accès universitaires ne me permettent pas d’accéder à l’article. Dans l’ensemble je suis assez peu satisfait de ma recherche, qui me semble suffisante…
mais superficielle car le sujet est trop de loin de mon domaine de connaissances pour repérer en quelques heures les articles et auteurs clefs. Mais à ce stade, je suis perdu. Car ce qui revient dans presque dans tous les articles :
c’est le manque de connaissances dans les causes du dimorphisme sexuel humain. Presque tous les articles s’introduisent en rappelant que l’état actuel des connaissances est incertain, multifactoriels, dont des facteurs socio-culturels qui ne peuvent être exclu.
En gros, je déduis de ces lectures que le consensus actuel c’est :
- Le dimorphisme sexuel c’est compliqué en général. C’est étudié depuis longtemps, mais ça peut être très variable d’une espèce à l’autre. Chez l’homme, la médecine moderne pointe du doigt le manque de travaux sur les caractères féminins.
- L’évolution du dimorphisme sexuel : c’est encore plus compliqué. Travaillé comme un champ spécifique depuis une quarantaine d’année, l’évolution/sélection du dimorphisme est multifactoriel (d’ailleurs l’alimentation est un des facteurs)
- L’évolution du dimorphisme sexuel humain : Il n’existe quasiment pas de travaux empiriques, on ne sait pas grand-chose, à part que c’est encore plus compliqué, et qu’on peut probablement y rajouter des facteurs socio-culturels.
Et donc là, je ne sais pas. Parce que d’une part il me semble surprenant que S.Debove puisse se planter à ce point. Et en plus, je partais du principe que il y avait en effet un consensus contre l’idée de P.Touraille,
puisque elle-même reconnait que sa théorie va à l’encontre du consensus, elle commence même sa thèse comme cela. En tous cas, c’est ainsi que le présente SD, citation à l’appui (0). Je fume, je me dis que je suis ravagé…
Alors je vais voir la thèse de P.Touraille (19, 20), pour comprendre comment elle qualifie ce consensus, et qui elle cite. Et là… Je suis très surpris. La réaction de GoH devient beaucoup plus légitime. Je ne sais pas d’où sort la citation de SD,
puisqu'elle n’est pas sourcée, et en anglais alors que Touraille a publié en Français. Mais elle est littéralement mensongère. Touraille ne se pose absolument pas en porte à faux d’un « consensus scientifique ». Le fait d’avoir pour entrée
le thread de S.Debove m’avait totalement ancré une idée trompeuse du travail de PT. Sa thèse, puis son livre, est littéralement un état de l’art, dans plusieurs disciplines qui traitent du dimorphisme sexuel, dont la biologie évolutive.
D’une part j’y retrouve ce que j’ai déjà lu, mais bien plus ! C’est un travail exemplaire de rigueur et de précision. Tous les auteurs sont cités, replacés dans un contexte. Evidemment j’enrage comme je viens de passer 6 heures…
à m’arracher les cheveux avec un corpus que je ne maitrise pas. Et tout est là, claire, précis, chaque auteur sur lequel je fais une recherche est reconnu, et les citations fidèles.
Et c’est là que le bas blesse, la réalité est là :
Il n’y a pas de consensus sur les causes du dimorphisme sexuel humain, puisque celui-ci est reconnu, comme mal connu (et non pas peu étudié). PT cite en introduction J.PLAVCAN, qui semble faire référence en évolution humaine :
« Alors que notre compréhension de l’évolution du dimorphisme chez les primates s’est considérablement enrichie, l’évolution du dimorphisme dans notre propre lignée reste un puzzle intriguant »
A noter, que j’ai fait ce travail hier, en pleine nuit, après être retomber sur cette histoire aprés le tweet de la TeB. Je décide de revenir sur les messages de S.Debove, pour mieux comprendre comment il peut se tromper à ce point. (voir si ce n'est pas moi qui suis à l'ouest)
Je revois alors l’article qu’il cite (21), dont j’avais oublié l'existence. Je me lance donc dans sa lecture scrupuleuse, puisque c’est d’après lui un bon « point de départ » aux « centaines d’études sur la question du dimorphisme sexuel », qui vont…
Dans le sens d’un consensus vers la sélection sexuelle pour expliquer le dimorphisme sexuel des humains.

Et alors là, que dire…

C’est carrément mal honnête, on doit à minima parcourir un article avant le citer, d’en faire un argument d’autorité.
En effet l’article est cité 400x, dans une revue de référence, et surtout, ce n’est pas une étude empirique, mais un état de l’art. Donc parfait pour l’exercice. Mais première surprise, l’article concerne les primates, et non le genre homo.
Ensuite, seconde surprise, la première partie de l’article fait un listing des connaissances des différents dimorphismes sexuels chez les espèces étudiées. On constate immédiatement que le dimorphisme sexuel chez les primates est très variable,
faible voir inexistant chez beaucoup d’espèces, même inversé pour une espèce. Déjà, on sent que ça ne va pas être aussi évident que ce que suggère SD.
Mais le pire n’est pas là.

La suite de l’article est composée en deux grandes sections :
Un état des lieux des connaissances historiques, et un état des lieux connaissances contemporaines. Et devinez quoi, c’est exactement tout ce qu’on peut lire dans la thèse de P.Touraille. Je vous laisse le plaisir d’aller lire les détails, mais en gros :
Déjà, comme je l'ai dis, les études ne portent pas sur l’humain, ensuite il montre comment il a été très difficile pour la disciplines d’arriver à des résultats probant, et d'avoir des outils méthodologiques solides. A quel point le dimorphisme sexuel…
a des origines complexes. Ensuite, sur les connaissances actuelles, même si le travail le plus probant concentre l’attention sur, en effet, la sélection sexuelle, l’article reste totalement ouvert à d’autres facteurs explicatifs.
Et là, on n’est toujours pas sur l’homo !
L’article, juste avant sa conclusion, se permet un court paragraphe sur les implications chez l’humain, rappelle les difficultés méthodologiques en ce qui concerne notre espèce et le manque de travaux probant.
Je cite :

« […] the evolution of dimorphism in our own lineage remaine an intruing puzzle”.

...



Attendez... Mais j’ai déjà lu ça.

Qkzdhqozjdghoqjdzgqlkzhdmqkjzfmkjzfmkzfnlù,fqzkqzdqzdqfopgojglkùgù,klqzdqzljdkjqdhkqhdkjliqdqmqmomo
Mais bordel ! J’ai pas tilté en voyant le nom de l’auteur, mais c’est Michael Plavcan ! C’est littéralement l’article que cite P.Touraille en intro de sa thése ! Ce qui est parfaitement logique puisque ce en effet un « bon point d’entré ».
Mais bordel, pourquoi citer un article quand il démontre littéralement l’inverse de sa position, c’est-à-dire ce que relève parfaitement justement P.Touraille :
Il n’existe pas de consensus fort sur l’origine du dimorphisme sexuel humain !
(Attention, je dois formuler ma pensée par paragraphe de 240 caractères, c’est un peu plus complexe. Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas de pensée dominante, ou que les chercheurs n’ont pas d’avis, mais qu'il n'y a pas de consensus scientifique)
"{..] mon intention a été de restituer ce qui fonde un consensus spécifique entre diverses communautés de chercheurs, et d’essayer de comprendre pourquoi, [..] certaines hypothèses ne voient pas le jour malgré des faits d’observation qui appelleraient pourtant leur formulation."
POUR CONCLURE :

Je ne suis pas expert dans ce domaine, il me manque probablement des éléments, et je reverrais ma position si j’ai la chance d’en apprendre plus. Mais en l’état, tout ce que j’ai pu lire sur l’évolution du dimorphisme sexuel va dans un sens :
Il n’existe pas de consensus chez l’humain. La thèse de Touraille s’inscrit parfaitement dans cette démarche, et fait un énorme travail d’état de l’art dans différents domaines. Je conseil à tout le monde de la lire, c’est du petit lait.
Elle ne propose pas une théorie avec une démarche de chercheuse en biologie, mais en tant qu’épistémologue. Elle s’appuie sur son état de l’art pour interroger les zones d’ombres de ces disciplines.
Pour enfin présenter l’ « hypothèse » de P.Touraille pendant les 6 dernières minutes. C’est un travail de qualité, dont il serait malhonnête de présupposé qu’il n’a pas était fait avec rigueur. C’est indéniablement de la bonne vulga !
La position de S.Debove, que j’apprécie par ailleurs, est ici absolument intenable sur tous les plans. D’une part, malgré l’argument d’autorité, il défend une position qui semble à l’encontre de la réalité, et invoque un consensus imaginaire.
Ensuite, il y a un problème profond dans la forme, et la méthode, avec laquelle il communique son désaccord. Involontairement où non, il prend le parti que son interlocuteur n’est pas compétent, et ne se donne pas le mal d’argumenter.
Le plus difficile, c’est que je ne pense pas que S.Debove ait mauvaises intentions. Il est persuadé qu’il y a un consensus sur la question. Pour des raisons qui lui sont propre, il est parti du principe que la question du dimorphisme sexuel
ne pouvait pas avoir d’origines socio-culturelles, et a pris en grippe ce contenu, malgré sa faible visibilité pour des raisons qui, à nouveau, lui son propre. Malheureusement il n’a pas fait l’effort de vérifier ses connaissances.
Je trouve cette histoire importante. Elle montre de vraies difficultés dans le milieu sceptique. J’ai encore du mal à mettre le doigt dessus, mais je pense qu’il est largement le temps que les acteurs du milieu s’interrogent sur leurs positions.
Elle illustre, parce qu’ici l’attaque semble parfaitement illégitime, comment, malgré une acceptation de façade, les institutions de médiation scientifique peuvent être hostiles à certains travaux et perpétuer des idées préconçus.
Je peux déjà voir des commentaires de personnes n’ayant probablement pas fait de biologie, encore moins d’anthropologie, jamais lu d’épistémologie, attaquer GoH sur la base d’une supposé idéologie contre un « consensus » établi.
Même si l’acte ne portait pas cette intention, on peut y voir la place qu’il prend dans la continuité de légitimité des hiérarchies sociales au travers des théories naturalistes fumeuses qui ont fleuris au cours du XIX et XXéme siècle.
Finalement l’intuition que les différences entre hommes et femmes sont le résultat d’une continuité « naturelle », garde un franc succès sur le marché des idées, même, voire en particulier, auprès de publiques hautement qualifiés.
L’épistémologie, la sociologie des sciences, et plus largement les SHS, permettent de mieux comprendre les mécanismes derrière l’établissement des idées, leurs diffusions, leur implication dans la société.
Mais aussi la place des institutions de médiations, aujourd’hui de plus en plus dérégulé et protéiforme, dans la hiérarchisation des idées et la construction « d’obstacles épistémologiques ».
Bref, j’espère que cette histoire sera, après déjà de nombreux témoignages de réaction épidémiques à la philosophie des sciences et SHS, un electro-choc pour ce milieu. Et le début d’un travail d’auto-critique pour Stephane Debove.
J’espère le meilleur pour Game of Hearth, et qu’elle continue son travail. Que d’autres, nombreux, la rejoignent, et que les sciences humaines et sociales soient enfin correctement vulgarisés, car elles ont, je le crois, beaucoup à apporter.
RÉFÉRENCES :

0 : Thread initial de S.Debove :
1 : 1er mail de SD fait à GoH
2 : 2sd mail de SD fait à GoH
3 : https://scholar.google.com/scholar?hl=en&as_sdt=0%2C5&q=touraille+priscille&btnG=&oq=touraille
4 : T.Fournier, J.Jarty, N.Lapeyre, P.Touraille, « L’alimentation, arme du genre », 2015
5 : P.Touraille, « Du désir de procréer : des cultures plus naturalistes que la Nature ? », 2011
6 : P.Touraille, « Dimorphisme sexuel de stature dans l'espèce humaine : une hypothèse alternative à la sélection sexuelle ?. Congrès d'histoire des sciences et des techniques Session « Fondements du sexe biologique », 2008
7 : 2sd mail de SD fait à GoH
8 : 1er mail de SD à GoH
9 : G.Bachelard, « La formation de l’esprit scientifique », 1938
10 : Thread de la TeB :
11 : https://en.wikipedia.org/wiki/Sex_differences_in_humans
12 : https://en.wikipedia.org/wiki/Evolutionary_biology
13 : P.Thomas, et al, "Dimorphisme sexuel dans la force de morsure et de préhension chez le microcèbe mignon et héritabilité des caractères", 2015
14 : J.Wyman, "A multivariate view of the evolution of sexual dimorphism”, 2013
15 : C.Junien et al, « Le dimorphisme secuel au XXIe siècle », 2012
16 : A.Schumacher, “On the significance of stature in human society” 1982
17 : P.Arnold, “Promoting the understanding of sex differences to enhance equity and excellence in biomedical science”, 2010
18 : M.Williams, B. Carroll, “Genetic and molecular insights into the development and evolution of sexual dimorphism”, 2009
19 : P.Touraille, “Dimorphismes sexuels de taille corporelle : des adaptations meurtrières? : les modèles de la biologie évolutive et les silences de l'écologie comportementale humaine », 2005
20 : P.Touraille, «Hommes grands, femmes petites : une évolution coûteuse. Les régimes de genre comme force sélective de l’évolution biologique», 2008
21 : M.Plavcan, “Sexual Dimorphism in Primate Evolution", 2001
You can follow @Hef_Jy.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: