[THREAD] - Comment l'Empire Chérifien (Maroc) 🇲🇦 a subi un Protectorat franco-espagnol sur son territoire et une zone internationale à Tanger et comment a-t-il retrouvé son indépendance
Le Sultan Moulay Slimane (1792-1822) essaie de recentraliser un Empire Chérifien où les rebellions tribales explosent, marqué par des famines, des épidémies et la perte d'influence de l'Empire sur les conquêtes en Afrique Noire (Bilad Al Soudan)
Le Sultan mène une politique anti-soufie et se rapproche du wahhabisme né dans le Nejd (actuelle région d'Arabie Saoudite) mais les rebellions tribales continuent d'exploser et l'ordre public n'arrive pas à être atteint par le Sultan
Sur le plan international, Yazid mène une politique anti-occidentale : protectionnisme, interdit l'exportation de produits vers l'Europe (céréales, bovins, peaux de bêtes) mais continue le Traité d'amitié pactisé entre Mohammed III et G.Washington entre les USA et l'Empire
La politique anti-soufie et protectionniste de Yazid affaiblit le Maroc et contribuera à faire renverser le Sultan Yazid au profit de son neveu : le Sultan Alaouite Moulay Abderrahmane qui règnera sur l'Empire entre 1822 et 1859. Il décide de mener un virage politique
Dans le même temps, l'Empire ottoman perd petit à petit ses zones d'influences au profit de la République Française. Napoléon met en place la Campagne d'Egypte et l'Algérie devient Département et colonie française à partir de 1832
Lorsque les Ottomans quittent progressivement l'actuelle Algérie, les tribus de l'Ouest algérien font allégeance au Sultan Moulay Abderrahmane et l'Emir Abdelkader demande l'aide de l'Empire Chérifien pour combattre la France : c'est ce qu'on appelle la Bataille d'Isly (1844)
La Bataille d'Isly (1844) est une déroute totale pour le Makhzen qui est vaincu par la France du Maréchal Bugeaud. La France comprend que ce pays inconnu qui faisait peur à travers les pirates/corsaires de Salé et son indépendance continue n'est plus qu'un "lion en papier"
Dans le même temps, la France entreprend le bombardement des villes de Tanger, de Mogador (actuelle Essaouira) et occupe la ville d'Oujda dès 1844 : c'est ce qu'on appella la Première Guerre du Maroc qui opposera donc le Makhzen (Sultan et son armée) et l'Armée française
Le Sultan Abderrahmane ne peut plus continuer à résister et accepte de ratifier par capitulation : le Traité de Tanger de 1844 qui consiste à l'Empire chérifien de reconnaître la présence française en Algérie, une nouvelle frontière est délimitée.
L'année suivante, le Traité de Lalla Maghnia est ratifié entre Louis-Philippe (France) et Moulay Abderahmane (Empire Chérifien) concernant la délimitation des frontières entre l'Algérie française et l'Empire chérifien qui doit correspondre au statut de l'époque ottomane
Malgré ses tentatives de modernisation de l'Empire, de l'Armée et son soutien à la piraterie des bateaux européens pour remplir les caisses de l'Etat, le Sultan pense que l'occupation européenne sur l'Empire n'est qu'une question de temps.
Le Sultan Abderrahmane essaiera de laver l'humiliation d'Isly en s'attaquant à l'Espagne pour récupérer le préside de Ceuta (on appellera cet évènement : la Deuxième Guerre du Maroc) : les Espagnols et les Marocains s'affronteront à Tétouan : 1859-1860
C'est le successeur de Mly Abderrahmane qui s'occupera de faire la guerre à l'Espagne durant la bataille de Tétouan : le Sultan Mohammed IV. Une nouvelle déroute pour le Makhzen affaibli par la situation : l'Empire chérifien va devoir ratifier le traité humiliant de Wad-Ras
Le Traité de Wad-Ras donne des faveurs exhorbitantes à l'Espagne : occupation de Ceuta, de Sidi Ifni, une dette de 400 millions de réaux, l'occupation des présides autour d'Al Hoceima et de Mellilia et une ouverture commerciale favorable à l'Espagne dans l'Empire Chérifien
En 1873, Hassan Ier est proclamé Sultan alaouite de l'Empire chérifien. Celui-ci fera face à plusieurs rebellions tribales et à l'appétit des différentes puissances européennes. Fourbe et doté d'une intelligence hors-pair, il réussira à maintenir l'intégrité du territoire
Cependant, le Traité de Wad-Ras affaiblit le Maroc car il le fait rentrer dans la spirale du surendettement vis à vis de l'Espagne, Hassan Ier réussit à obtenir le soutien des tribus du Sahara, du Souss, du Rif, et de Fès-Meknès, villes impériales
Hassan Ier s'attaque aux privilèges du Makhzen (fin des privilèges pour les ambassadeurs, consuls, fonctionnaires et chefs de tribus de l'Empire). Ma El Ainin assure du soutien des tribus sahraouies et de Chenguit (Mauritanie) à l'Empire Chérifien de Hassan Ier.
Hassan Ier met en place des impôts (ribaat) pour financer une industrie militaire et préserver l'indépendance du pays : les Oulémas et les Tribus se révoltent contre lui, Hassan Ier matera la révolte des Tanneurs de Fès contre lui mais le pays croule également sous les dettes
En 1880, une conférence réunissant les pays européens + USA à Madrid donne un droit à ces pays d'avoir un droit de regard sur les affaires marocaines et le droit de posséder des terres dans l'Empire. Cependant, Hassan Ier réussit à maintenir l'intégrité du territoire marocain
Hassan Ier joue sur les rivalités entre les puissances occidentales particulièrement les rivalités entre l'Allemagne et la France ou avec l'Angleterre et l'Espagne
La mort de Hassan Ier à Tadla marquera le début de l'instabilité généralisée dans l'Empire Chérifien. Un jeune sultan, à peine âgé de 16 ans, lui succède : sous le nom du Sultan Moulay Abdelaziz (1894-1908)
Etant donné le jeune âge d'Abdelaziz, les pouvoirs réels du Sultan sont confiés à Ba Ahmed Ben Moussa jusqu'en 1900, fils d'un esclave, Grand Vizir sous Hassan Ier. Il endettera le Maroc via des dépenses somptueuses dont le Palais de la Bahia à Marrakech
Pendant que Ba Ahmed mène une politique catastrophique au Maroc, les Européens se réunissent à Berlin (1885) soit un an après le décès de Hassan Ier pour décider du partage de l'Afrique en zones d'influences avec des tracés de frontières à la règle. Le sort du Maroc semble scellé
Conformément à la Conférence de Madrid, le Sultan Abdelaziz prend les pleins pouvoirs en 1900 à la mort de Ba Ahmed. Abusé par son ignorance et sa naieveté de son jeune âge, le Sultan dépense sans compter (vélos, chemins de fer à Meknès, app. photos) sous conseil des Européens
Par ailleurs, cette photo a été souvent reprise par des groupes indépendantistes mal intentionnés qui soulignent que le Maroc a été vendu pour un vélo. Ce qui est évidemment faux, ce qui est vrai : le Maroc sera surendetté vis à vis de FR,ES,ANG à cause des dépenses d'Abdelaziz
Arthur Nicolson, conseiller anglais à la Cour marocaine, conseille Abdelaziz de souscrire à de nouveaux emprunts auprès de la France, l'Angleterre et l'Espagne et plaide pour une suppression des impôts, du statut de caid en mokhzani (fonctionnaire du Makhzen).
Les réformes mènent vers une colère importante de la population contre les Alaouites, les tribus du Nord-Est (Oujda, Rif oriental) prêtent allégeance à un usurpateur qui s'est fait passer pour le fils du Sultan Hassan Ier : Bou Hamra
L'Empire Chérifien devient un Bled-El-Siba (un pays du désordre), des assassinats contre les Européens sont commis, le Sultan n'exerce plus d'autorité sur différentes tribus. La France entre en action pour proposer son aide au jeune sultan Abdelaziz
Proclamé Sultan de l'Empire chérifien à Taza, Bou Hamra secrétaire sous Hassan Ier est tout proche de son but d'éradiquer les Alaouites. Dans le même temps, une Entente Cordiale est établie entre la France et le Royaume-Uni (1904).
La France réussit à mettre en sourdine les ambitions anglaises sur le Maroc en lui laissant : l'Egypte et la compagnie qui exploite le Canal de Suez et des droits mineurs à l'Espagne (sud du Maroc : Sahara et le Nord/Rif). Cependant, l'Allemagne refuse ce compromis franco-anglais
Saint-René-Taillander (France) va proposer au Sultan Abdelaziz : le soutien de la France au Trône (modernisation du pays, écrasement de la rebéllion etc) contre un lien de dépendance à la France. Abdelaziz refuse mais dans le même temps Lyautey occupe la ville d'Oujda
Le Coup de Tanger (1905) éclate : le Kaizer Guillaume II est invité par le Sultan Abdelaziz pour contrecarrer le plan de la France. L'Allemagne menace de rentrer en guerre contre la France si elle touche au Maroc. La France, pas prête pour une guerre, va proposer un compromis
Suite au coup de Tanger, une conférence est organisé à Algeciras (1906) avec les puissances de la Conférence de Madrid (1830). Elle ne donne qu'un simple droit de regard à l'Allemagne sur le Maroc. L'Italie, l'Angleterre, la Belgique, l'Espagne se rallient derrière la France.
Durant cette conférence, le président américain Roosevelt et les pays européens donnent des droits spéciaux à la France et l'Espagne sur le Maroc : droit de créer une police des ports et sur le territoire, une perte de souveraineté monétaire (dépendance à la Banque de France).
Après avoir donné allégeance à Bou Hamra, le résistant Ameziane retire son allégeance, et expulse Bou Hamra du Nord-est du Maroc. Il combat les Espagnols autour de Nador et de Mellilia durant la Bataille du Ravin aux Loups : l'Espagne subit sa première défaite au Maroc.
Farouchement opposé aux accords d'Algéciras, Moulay Hafid (1908-1912) destitue Abdelaziz et se fait proclamer Sultan du Maroc à Fès. L'usurpateur Bou Hamra est également arrêté et jeté aux lions pour crime de lèse-majesté. Cependant, le pays est en proie aux révoltes tribales
Moulay Hafid n'a plus le contrôle direct sur son pays : Anfa (Casablanca) est occupé par la France et l'Est marocain vers Oujda ainsi que les villes avoisinantes. Le sultan exerce un pouvoir ephémère depuis la ville de Fès. Il assistera au Coup d'Agadir mené par l'Allemagne
L'Allemagne, outré par l'Acte d'Algéciras, débarque avec ses canons sur la Baie d'Agadir (1911) et menace la France d'avoir le Maroc par la force. La France propose en échange de l'Empire Chérifien : Le Kamerun (Cameroun) et le Congo-Brazzaville actuel. L'Allemagne accepte
Moulay Hafid est totalement acculé : dettes, absence d'ordre public, ne savant plus jouer le jeu que Hassan Ier avait fait. Hafid est contraint de signer le Traité de Fès instaurant un Protectorat français sur le Maroc et abdique par après : exil en France à Enghein-les-Bains
L'Espagne obtient via la Convention de Madrid et la Conférence de Berlin : Le Rio del Oro (l'actuel SO), la zone d'Ifni suite au Traité de Wad-Ras, les présides de Ceuta-Mellilia, la zone des Jbalas et le Rif. Tanger passe sous zone internationale avec regard des pays d'Algeciras
Désormais, le Sultan et les Vizirs ne sont plus que des symboles, les pouvoirs réels sont détenus par les Résidents généraux des pays occupants (France-Espagne). Les Tribus marocaines refusent le Traité de Fès et se lancent dans la résistance armée
La résistance commenca néanmoins dès 1907 : Assassinat du Docteur Mauchamp, espion de la France à Marrakech, Guerre de la Chaouia entre 1907-1914, Casablanca est bombardée par la France en 1907
Dans le Sud, la résistance s'organise : le fils du Cheikh Ma El Ainin, chef de tribu du Sahara, de la Mauritanie et du Sud marocain qui avait prêté allégeance au Sultan défie la France à Marrakech : Bataille de Sidi Bou Othmane.
Le Pacha de Marrakech : Thami El Glaoui appelle les tribus du Sud à ne pas combattre la France à Marrakech : cela contribuera à la déroute de Ahmed El Hiba durant la bataille de Sidi Bou Othmane vaincu par Charles Mangin
Après la pacification de la zone Sud, des villes impériales (Fès-Meknès-Rabat-Marrakech) et de la ville d'Oujda, la France subira des défaites lourdes dans le Moyen Atlas (1914-1921) notamment durant la bataille d'Elhri qui sera la première déroute française en Afrique
Un autre résistant des Jbalas (1921-1925) : Raisuni et fidèle au Sultan organisera la résistance armée contre l'Espagne :les batailles d'Oued Ras, Beni-Sdel et l'enlèvement de personnalités américaines contre des rancons et armes (affaire Perdicaris) seront des succès à son actif
Il sera en désaccord avec une autre figure de la résistance anti-coloniale : Mohamed Ben Abdelkrim Al Khattabi, les tribus Jbalas et celles fidèles à Khattabi se sont d'ailleurs entretués pour le contrôle du Nord du Maroc : il fut capturé par les tribus de Khattabi à Asilah en 25
Un jeune membre de la tribu des Ait Ouriaghel, travaillant comme journaliste au Télégramme du Rif et cadi de Mellila pour le compte de l'Espagne à Mellila rentre en action après une peine de prison pour avoir critiqué l'Espagne. A sa sortie, il unifie les tribus du Rif
Abdelkrim Al Khatabi unit les tribus du Rif principalement celles d'Al Hoceima, Imzouren, Temsamane et certaines tribus Jbalas comme celles de Chefchaouen sous la République confédérée des tribus du Rif
Le leader établit un drapeau, une monnaie propre mais ne dispose pas de soutien international au sein de la Société des Nations (ancêtre de l'ONU). Il s'autoproclame Président mais demande à ce que les prières du Vendredi se fassent toujours au nom du Sultan du Maroc
Khattabi rassure le Sultan Moulay Youssef dans des correspondances : qu'il ne cherche pas à établir une république indépendante du Maroc mais qu'il cherche à libérer tout le territoire marocain, y compris les pays voisins.
Khattabi fait ses preuves par une brillante victoire contre l'Espagne à Anoual (1921) qui finit par le suicide du général Sylvestre. Il s'agit du 3ème succès des tribus marocaines après la bataille du Ravin aux Loups et d'Elhri par les Zayanes avec la mort de Philippe Laverdure
Des éclatements tribaux éclatent dans le Nord du Maroc : Chefchaouen et les tribus proches de Tétouan passent sous commandement de Raissouni, les Gla3a et tribus de Nador sont sous commandement des descendants d'Ameziane et Khattabi garde le contrôle sur sa République.
La victoire d'Anoual connaît un succès médiatique auprès de Mao (Chine), Ho Chi Minh (Viet-Nam) et Che Guevara (Cuba) et Khattabi acquiert une notoriété auprès des résistants du tiers-monde
Moulay Youssef, Sultan du Maroc, prévient Abdelkrim par correspondance que la réaction de l'Espagne pourrait être féroce contre les populations rifaines et l'appelle à entrer en négociation avec celui-ci. Abdelkrim commence à perdre des batailles à Driouch et Tifarouine (1923)
Confiant et déterminé, Abdelkrim décide d'attaquer la zone du Maroc occupé par la France et souhaite étendre sa République jusqu'à Fès, à ce moment, la France s'allie avec l'Espagne pour en finir avec la République du Rif. A noter qu'Abdelkrim avait étudié à Al Qaraouiyine à Fès
Pétain opte pour une option radicale : le gaz face aux insurgés rifains : Un débarquement sur la Baie d'Al Hoceima (le premier de l'histoire avant celui de Normandie) tandis que Lyautey, conseille de ne pas utiliser le gaz moutarde au risque de perdre tout le Maroc
Le Maréchal Pétain et le général Primo de Riveira ordonnent de gazer les populations civiles rifaines : à l'aide du gaz moutarde utilisé lors de la Première Guerre Mondiale, en 1925, ils arrivent à reconquérir Al Hoceima, Targuist, Ajdir et Imzouren. Abdelkrim accepte de négocier
Abdelkrim propose à l'axe FR-ESP de se rendre à condition que les bombardements sur la population civile cessent. Il se rend en 1926 à Targuist et sera poussé à l'exil : à l'Ile de la Réunion en 26 et ensuite au Caire en Egypte où il militera pour la libération d'un Maghreb Arabe
Après la dissolution de la République du Rif, la France est de nouveau confrontée à une résistance farouche de la tribu des Ait Atta et des Chleuhs (d'où le surnom donné aux allemands : cheuh pendant la guerre mondiale par les FR).
Assou Aboussalam, surnommé le Lion de l'Atlas, est un résistant de l'Anti-Atlas qui réussit à vaincre les Français dans la vallée du Draa-Tafillaet et autour de Dadès. Il aura fallu attendre jusqu'à 1934 pour que le Maroc soit entièrement pacifié après une guerre de 30 ans
La bataille de Tazizazoute et de Bougafer marquent les dernières batailles des tribus marocaines qui sont désormais pacifiées après 30 ans. D'où l'adage français : "Le Marocain est un guerrier, l'Algérien est un homme, le Tunisien une femme" (Carl Pépin)
Avant que Lyautey démissionne après la Guerre du Rif pour marquer son désaccord sur l'utilisation du gaz moutarde. Il modernise le Maroc à tel point que l'Empire chérifien devient la possession française la plus chère et moins rentable de l'Empire colonial français
Lyautey agrandit Casa en une métropole avec un grand port, équipe le pays de barrages, de routes, voies ferrés, découvre le phosphate à Khourigba, fonde l'OCP et des nouvelles villes comme Port-Lyautey (Kenitra), Petitjean (Sidi Kacem), Khourigba, Louis-Gentil (Youssoufia), Ahfir
Fervent monarchiste et religieux, il veille à ce que le Maroc se modernise économiquement tout en restant une monarchie séculaire, que l'Islam et ses symboles restent préservés au Maroc mais n'hésite pas à utiliser la force contre les tribus s'opposant au Protectorat français
Après sa retraite, il fut enterré aux Invalides à Paris malgré qu'il souhaitait être enterré au Maroc avec une citation en arabe sur sa tombe : Plus je vis au Maroc, plus je suis persuadé de la grandeur de ce pays". Jugé trop complaisant par les Français,il est remplacé par Steeg
Moulay Youssef achève son règne par l'inauguration de la Grande Mosquée de Paris (financement 2/3 Maroc - 1/3 Turquie), celle-ci passera sous contrôle algérien après que Kaddour Bengharbit, fonctionnaire auprès du Sultan ait pris le contrôle de ces instances
Mohammed V monte ensuite sur le Trône du Maroc en tant que sultan et le plus jeune des fils de Youssef. Les Français jugent ce sultan comme "faible" et "facilement influencable". Le Mouvement Nationaliste marocain va naître et les tensions entre la France et le Maroc augmenteront
Malgré son refus de signer le Dahir Berbère, la France tente d'appliquer ce Dahir qui porte atteinte à l'unité du peuple marocain ce que le Traité du Protectorat, en théorie , empêchait. Le mouvement nationaliste marocain va naître et la fin du Protectorat se rapproche
Le Mouvement national marocain regroupera des personnalités comme Allal El Fassi, Balafrej, Ben Barka, Ouazzani. Ils créent également un Comité d'Action Marocain. Les Français traqueront ceux-ci et certains seront poussés à l'exil comme El Fassi au Gabon
Pendant que le Maroc s'embrase avec des attaques contre les Français notamment à Casablanca (tueries, attaques à la bombe dans des souks), la France de Vichy demande au Sultan Mohammed V d'appliquer les mesures antisémites sur les Juifs marocains
Le Sultan explique que les Juifs marocains sont ses sujets et que si on leur met une étoile jaune, d'abord on la met à sa famille en premier. Mohammed V soutiendra également le camp de la France Libre de Gaulle contre l'Axe Berlin-Rome-Tokyo durant la WW2.
Des milliers de goumiers marocains paieront le prix du sang en Europe durant les campagnes d'Italie, la bataille de Gembloux, en Corse etc. Dans le même temps, le Maroc continue de souffrir de l'occupation française, plusieurs organisations secrètes et violentes naissent au Maroc
Le Général Guillaume et Juin, Résident Général de France au Maroc décident de réprimer les nationalistes marocains qui commettent des attaques contre les citoyens français au Maroc. La France envoie des tirailleurs sénégalais et des algériens pour mater les marocains
Les nationalistes marocains de toute tendance politique confondue (y compris les communistes marocains) mettent en place : Le Manifeste de l'Indépendance et la fin du régime de protectorat sur l'Empire Chérifien. Mohammed V prend les devants et annonce son plein soutien à Tanger
Durant la Conférence des Alliés à Anfa (Casablanca) sur le lendemain de la WW2, Mohammed V joue la carte de l'alliance avec les Etats-Unis pour un soutien à l'indépendance du Maroc. Les Etats-Unis apporteront leur soutien par la suite à la décolonisation de l'Afrique
La France,excédé, par le soutien de M5 aux nationalistes marocains. Le général Guillaume met un pistolet au dos du Sultan (1953) et le contraint à l'exil avec le Prince Mly Hassan (Hassan II) et Mly Abdallah à Madagascar. La France met ensuite un sultan fantôche à la tête du pays
Le Maroc continue de s'embraser : Tentative d'assasinat du nationaliste Ben Abdellah sur le sultan fantôche : Mohammed Ben Arafa, meurtres sur les français dont une attaque à la bombe en plein marché à Casablanca. Les Français sentent que le Maroc commence à leur échapper
Harry Truman, président des Etats-Unis assure du soutien de son pays à l'indépendance du Maroc et donne une tribune à M5 pour internationaliser la cause du Maroc à l'ONU. Mohammed V reçoit aussi le soutien de Bourgiba en Tunisie, en Libye et de Nasser en Egypte
La France perd ensuite pied dans plusieurs pays de son Empire Colonial : révolution du Roi et du Peuple au Maroc (1953), révolution algérienne (1954) et tunisienne du Néo-Dostour. La France capitule et accepte le retour du Sultan au Maroc
Des premiers pourparlers ont lieu à Aix-les-Bains entre les Vizirs du Maroc, les nationalistes et les autorités FR : Retour du Sultan Mohammed V plaidé en particulier par Mehdi Ben Barka, fin du Protectorat. La France tentera de diviser les nationalistes marocains entre eux
Vient ensuite les Accords-de-la-Celle-Saint-Cloud (1956) où le Sultan et ses pouvoirs sont restitués, fin du Protectorat franco-espagnol sur le Maroc : du Traité de Fès et de la Convention de Madrid. Le Sultan rentre au Maroc : le 16 novembre 1956 à l'Aéroport de Rabat-Salé
C'est une explosion de joie qui envahit le Maroc. Les Traités de Protectorat prennent fin le 2 mars 1956 et le 7 avril 56 pour l'Espagne. Tanger revient sous le giron marocain en octobre 56 après une période transitoire. L'Empire Chérifien devient un Royaume et plus un Sultanat
[FIN DU THREAD]
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