Ok bon bah il paraît que je suis peut-être légitime
https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="👉" title="Right pointing backhand index" aria-label="Emoji: Right pointing backhand index">
https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="👈" title="Left pointing backhand index" aria-label="Emoji: Left pointing backhand index">donc parlons un peu de mon #BonheurLesbien en tant que lesbienne trans
Déjà je vais quand même rappeler vite fait que c& #39;est pas facile non plus, que la transphobie, la misogynie et la lesbophobie s& #39;intersectent de manière particulièrement dévastatrice, et qu& #39;on est ignorées voir rejetées à la fois par les lesbiennes cis et les hétéros trans.
La représentation trans dans les médias se limite quasi exclusivement à des meufs trans hétéros, ce qui en fait le seul idéal auquel on peut s& #39;identifier (ou ne pas s& #39;identifier, dans mon cas) et renforce les attentes faussées qu& #39;ont les personnes cis sur ce à quoi on ressemble
Et du coup, on est parfois perçues comme des prédateurs (je genre volontairement au masculin), des mecs pervers et dangereux qui ont trouvé la parade pour agresser les meufs cis dans les rares lieux où elles sont sensées être en sécurité.
C& #39;est difficile de se reconnaître en tant que lesbienne trans à cause de ces stéréotypes, et c& #39;est aussi pour ça que je me suis identifiée comme bi la première année de ma transition.
J& #39;ai même pu avoir beaucoup d& #39;idées reçues lesbophobes spécifiquement envers mes sœurs trans, allant jusqu& #39;à me méfier d& #39;elles, et je n& #39;en suis vraiment pas fière.
Pour autant, malgré tous ces obstacles, réaliser il y a quelques mois que j& #39;étais lesbienne a été une libération. Ça m& #39;a même aidée à mieux appréhender ma transition.
Je vais détailler
Je vais détailler
Ya vraiment une recherche chez pas mal de meufs trans, particulièrement hétéro, et particulièrement en début de transition, à se conformer à une image hyperféminisée de la femme, et même sexualisée, pour le regard masculin.
En soit c& #39;est pas un mal, chacune fait ce qu& #39;elle veut, et clairement c& #39;est pas notre faute si on nous propose que cette image. Mais pleins de meufs s& #39;y forcent alors que ça leur correspond pas forcément, moi y compris.
Une remarque que je vois souvent passer c& #39;est que les débuts de transition donnent souvent un mix bizarre, entre une absence de passing et une hyperféminité marquée. J& #39;étais en plein dedans, avec en plus mon look de punk qui donnait vraiment un résultat chelou.
Je culpabilisais un peu de mes outfits plus "masc", même si je m& #39;y sentais plus à l& #39;aise, parce que je me disais que je faisais pas d& #39;effort, que je passerais jamais, voire même que ça voulait dire que j& #39;étais pas une vraie meuf trans pcq j& #39;aimais pas les "looks de fille".
Et réaliser être lesbienne, déjà ça m& #39;a libérée de cette volonté de plaire visuellement aux mecs, pour être validée. Mais ça m& #39;a fait aussi comprendre que je pouvais très bien être une meuf avec un style moins perçu comme féminin.
C& #39;est pas non plus un style "masculin", d& #39;ailleurs, et c& #39;est une idée à détruire. C& #39;est un style de butch, à la rigueur, un style qui me plaît plus et je comprends mieux pourquoi mtn.
(Après je dis pas qu& #39;un style est forcément associé à une sexualité, hein, c& #39;est aussi justement un style qui esthétiquement me plaît. C& #39;est juste que ça m& #39;a libéré d& #39;une idée reçue sur ce à quoi j& #39;étais sensée ressembler en tant que meuf trans)
(Ah et fun fact, on passe pas forcément moins bien avec un style "masc". Limite au contraire, si tes marqueurs de genre sont assez subtils, tu seras parfois moins clockée pcq c& #39;est pas un style qu& #39;on attend d& #39;une meuf trans)
L& #39;autre libération, au delà du style pur, c& #39;est évidemment celle des mecs. J& #39;avais beau savoir préférer les meufs, je cherchais surtout des relations avec des mecs, pour leur côté validant.
Je fonçais volontairement dans des relations avec des personnes 1) qui m& #39;intéressaient moins mais surtout 2) qui s& #39;avéraient plus dangereuses pour moi dans un désir de validation.
Now i know que c& #39;est pas ce qui va plus me valider en tant que meuf et que je peux sortir avec qui je veux. Ça fait pas de moi un cishet non assumée de préférer les meufs. Ça fait juste de moi une vraie lesbienne.
Enfin j& #39;aimerais parler du côté "born this way" qui revient souvent dans les discours sur la transidentité. L& #39;idée selon laquelle "les meufs trans ont toujours été des meufs", "elles l& #39;ont toujours su"...
Je me révolte contre cette idée parce qu& #39;elle ne correspond absolument pas aux vécus de tout le monde. C& #39;est difficile en début de transition de se sentir légitime, et ne pas se sentir déjà comme une meuf est un gros frein pour plein de personnes qui retardent leur transition.
C& #39;est normal de ne pas se sentir encore comme une meuf quand on en a pas le physique, quand tout le monde nous genre au masculin, quand on a connu que ça... et se dire qu& #39;on CHOISIT de DEVENIR une meuf, c& #39;est pas forcément transphobe et ça peut être une bonne motivation.
Perso c& #39;est cette idée qui m& #39;a aidée à me lancer après des années de questionnement. Malgré tout ce décalage avec le discours dominant m& #39;a longtemps fait me sentir illégitime.
Est-ce que j& #39;étais moins une meuf si je m& #39;en étais rendue compte tard ? Si j& #39;étais plus attirée par les meufs ? Si j& #39;avais toujours aimé des trucs connotés "garçon" ? Si j& #39;avais pas été excessivement mal à l& #39;aise avec le fait de vivre des années comme un garçon ?
La réponse est obviously non, et tant que vous transitionnez vous êtes évidemment ultra légitime en tant que meuf trans, peu importe votre ressenti et vos motivations.
Mais encore une fois, le lesbianisme m& #39;a aidé ici.
Mais encore une fois, le lesbianisme m& #39;a aidé ici.
Parce que les détails de ma vie d& #39;avant que je n& #39;arrivais pas à expliquer prennent tout leur sens regardées sous l& #39;angle du lesbianisme.
Mon mal-être adolescent, mes désirs, mes goûts, tout cela devenait nettement plus limpide si je me voyais comme une lesbienne placardée (et même doublement placardée, en l& #39;occurrence).
Je savais que je n& #39;étais pas hétéro, pour autant ce vécu ne correspondait ni vraiment à celui d& #39;un mec gay, ni vraiment à celui d& #39;une meuf trans hétéro. Maintenant je sais pourquoi.
C& #39;est aussi pour toutes ces raisons que j& #39;ai plus tendance à me voir comme une lesbienne trans que comme une meuf trans. Ça a plus de sens pour moi. Ma transition me parle plus si je la vois comme un passage de la classe d& #39;homme à la classe de lesbienne.
Je suis pas intéressée par être un modèle de ce que devrait être un femme selon les standards hétéros. Je veux juste être une lesbienne. Parce que je suis une lesbienne.
Merci d& #39;être venus à mon Ted Talk.
Merci d& #39;être venus à mon Ted Talk.