" Les trois ou les quatre cinquièmes de toute la nation arménienne a été anéantie ; et il n'y a pas de page dans l'histoire, certainement pas depuis l'époque de Tamerlan, qui raconte un massacre aussi épouvantable et sur une aussi grande échelle. {...}
et le chefs actuels du gouvernement turc - ils s'appellent eux-mêmes le Comité de l'union et du progrès - ont suivi cette politique d'extermination beaucoup plus à fond et avec beaucoup plus de cruauté qu'elle ne l'avait été sous le règne d'Abdulhamid" Lord James Bryce, 6/10/1915
Le 24 avril à Constantinople, sans aucun motif officiel d’inculpation, les membres de l’élite intellectuelle arménienne sont arrêtés and déportés – membres du parlement turc (Mejlis), écrivains, avocats, enseignants, journalistes, physiciens, figures publiques, membres du clergé
– environ 800 personnes. Ils seront tous assassinés sur la route de l’exil ou en arrivant à destination. Les personnalités politiques et membres de partis sont arrêtés et exécutés : tel sera le sort de Nazareth Tchauch, le célèbre dirigeant de Zeitoun et d’Ichkhan.
En juin 1915, sur une des places centrales de la capitale de l’Empire, vingt membres du parti Henchak mené par l’éminent Paramaz sont pendus. La conduite ainsi que l’importance de ses frappes sont habilement déterminées par le gouvernement ottoman.
Leur intention est de décapiter les arméniens d’Anatolie, de les priver de soutien militaire et d’organisation politique et intellectuelle, de démoraliser la population arménienne en excluant toute possibilité pour eux de se préparer à la résistance.
L’élimination des soldats arméniens et de l’intelligentsia s’avère en effet fatale pour les arméniens, qui se trouvent incapables de s’organiser et de résister. Cela explique l’ampleur dévastatrice du génocide et la relative facilité avec laquelle il fut perpétré.
Après avoir accompli cette première phase, les bourreaux se lancent dans l’arrestation, l’expulsion et le meurtre des arméniens sur leur terre ancestrale d’Arménie Occidentale, en Cilicie, et à travers les régions et les villes d’Anatolie Occidentale.
Les massacres et les déportations d’arméniens se propagent à l’Empire ottoman tout entier, d’est en ouest, et du nord au sud.
Le 15 avril, près de 500 arméniens sont tués par les autorités turques dans le village d’Akants près de Van. Dans 80 villages des environs de Van, les massacres d’arméniens font 24,000 morts en trois jours.
"Le moyen le plus rapide dont on se servit pour de débarasser des femmes et des enfants dans ces camps de concentration fut des les brûler. On mit le feu à des grands hangars en bois dans les villages arméniens, et ces malheureuses femmes devinrent folles...
... et jetèrent au loin leurs enfants ; d'autres s'agenouillèrent et prièrent parmi les flemmes qui brûlaient leurs corps"
Récit d'un Allemand, témoin oculaire des évènements de Mouch communiqué par le Comité américain de secours aux Arméniens et aux Syriens.
"C'était la coutume d'enterrer vivant, dans de grands fossés ; et dans l'un deux tombèrent des centaines d'enfants de 7 à 13ans. ..
...Après un laps de temps de plusieurs jours, on pouvait voir les ondulations de la terre qui transmettait l'agonie de ces âmes remuant dans les entrailles de leur hécatombe"
Témoignage d'une missionnaire française.
"Les enfants mouraient à force de pleurer, les hommes se fracassaient la tête contre les rochers, les mères jetaient leur bébé dans les ruisseaux, les femmes enceintes se précipitaient en chantant dans l'Euphrate...
... Ils moururent de toutes les morts de la terre, des morts de tous les âges. J'ai vu des déportés pris de folie, qui se nourrir, mangeaient leurs propres vêtements et chaussures."
Armin T.WEGNER, infimier, Lettre au président Wilson, janvier 1919.
Le 29 septembre 1915, Talaat PACHA, Ministre de l'Intérieur du gouvernement Jeunes-Turcs déclarait : "Il a été précédemment communiqué que le gouvernement, sur l'ordre du Djemiet, a décidé d'exterminer entièrement tous les Arméniens habitant en Turquie...
...Sans égard pour les femmes et les infirmes, quelques tragiques que puissent êtres les moyens de l'extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence."
Henry MORGENTHAU, ambassadeur américain, 1919:
" L'objectif réel de la déportation était le vol et la destruction ; il s'agissait réellement d'une nouvelle méthode pour massacrer : lorsque les autorités turques lancèrent les ordres de déportation, elles annonçaient...
... à tout un peuple sa destruction. Elles en étaient parfaitement conscientes et, dans leurs conversations avec moi, les officiels turcs ne firent aucun effort particulier pour me dissimuler ce fait."
Enfin, Anatole France, dans un discours à la Sorbonne, le 9 avril 1916 : " Comme les malheureux inspirent de l'éloignement à la plupart des hommes, on chercha des torts aux victimes ; on leur reprocha leur faiblesse.
Quelques-uns, prenant la défense des bourreaux, les montraient châtiant des séditieux ou vengeant les populations turques ruinées par des usuriers chrétiens. D'autres enfin voyaient dans ce carnage la main de l'Angleterre ou celle de la Russie.
Cependant, malgré les protestations des arménophiles et les représentations timides de quelques puissances, en dépit des promesses du gouvernent turc, la persécution, parfois assourdie et voilée ne cessait pas.
En vain, une révolution de palais changea les chefs de l'Empire. Les jeunes-Turcs, parvenus au pouvoir, surpassèrent Abdulhamid en férocité, dans l'organisation des massacres d'Adana. A la longue, les malheurs de ces chrétiens d'Orient lassèrent la pitié.
Ils demeuraient incompréhensibles à l'Europe civilisée. Le peuple arménien ne nous était connu que par les coups qui le frappaient. On ignorait tout de lui : son passé, son génie, sa foi, ses espérances. Le sens son extermination échappait.
La grande guerre éclata. La Turquie s'y comporta comme une vassale de l'Allemagne. Et la lumière se fit soudain en France sur l'esprit de l'Arménie et les causes de son martyre.
Nous accomplissons ici un devoir sacré. Nous rendrons à l'Arménie les honneurs dus moins encore à ses illustres infortunes qu'à la constance avec laquelle elle les a supportées.
Après la victoire, les Alliés auront de grands devoirs à remplir."
A la suite de la Première guerre mondiale, le 10 août 1920, les états vainqueurs signent un traité avec la Turquie, composé de 13 parties et de 433 articles.
Le Traité avait pour objet de déclarer l'indépendance de l'Arménie et délimiter ses frontières en lui donnant un accès à la mer. Il ne sera jamais respecté.
En septembre 1920, les déportations et les massacres continuent.
Le 2 novembre 1918, au moment précis où Talaat Pacha s'enfuyait d'Istanbul, la Chambre des députés allemande a été saisie d'une motion pour le passage en justice de Talaat Pacha et de six autres dirigeants en fuite.
Parmi les charges retenues contre lui, il y avait " le massacre et la destruction des Arméniens".

Le 5 juillet 1919, il sera reconnu coupable et condamné par contumace.

Assassiné à Berlin par Soghomon Tehlirian, un des justiciers de l'opération Némésis, le 15 mars 1921.
Dzidzernagapert (le Fort aux hirondelles).
Le Mémorial du génocide des arméniens à Erevan.
Tous les ans, le 24 avril, les arméniens manifestent pour la reconnaissance du génocide par le gouvernement turc qui continue de nier. Il y a un musée du génocide turc commis par les arméniens à Istanbul. Quelle honte.
Privés de manifestation cette année, on sera sur les réseaux.
Nous.
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