Thread sur l'iconoclasme : l'hérésie des briseurs d'icônes.
Son histoire, ses erreurs théologiques.
Et la preuve que la vénération des saintes images et des objets du culte est Biblique, traditionnelle et est indissociable de la théologie Chrétienne.

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Dans un premier temps il faut comprendre qu'il est interdit d'adorer les idoles.
Les idoles sont de faux dieux qui sont adorés.
Dans le décalogue elles sont condamnées car elles remplacent le seul vrai Dieu.
Le concile apostolique de Jérusalem, les interdit aussi (Actes 15)
C'est pour ça qu'il est logique que les saints de l'Eglise ont toujours pratiqué la destruction des idoles.
Mais dans les écritures une distinction est faite entre l'adoration et la vénération.
Par exemple dans Nombres 21 les hébreux sont mordus par des serpents et Dieu commande la construction d'un serpent d'airain, et l'interaction des hébreux avec le serpent les soigne.
Le Serpent d'airain est une préfiguration du Christ sur la croix qui soigne la nature humaine déchue.
Mais dès que le respect (vénération) des hébreux se transforme en adoration, elle devient de l'idôlaterie, les hébreux ont transformé le serpent de Dieu en un nouveau dieu païen.
Dieu instaure aussi une liturgie, dans le tabernacle et au temple
Ces rites aux vrai Dieu ne sont pas désincarnés mais physiques et prennent place dans les lieux symboliquement décorés
L'arche d'alliance vers laquelle les juifs se prosternent est surmontée de statues de chérubins
Les chérubins ne sont évidemment pas les objets du culte, mais il rendent le culte au vrai Dieu. Tout comme les décorations du temple de Salomon qui représentent le jardin d'Eden s'inclinant devant Dieu. (1Rois 6)
Dieu établit donc en son temple un lieu liturgique sacré, décoré à sa gloire avec des créatures terrestres et célestes, mais ce n'est pas de l'idolâtrie et c'est bons aux yeux du Seigneur car il y est le seul à être adoré.

Les Eglises sont construites sur le même modèle.
Les éléments de la liturgie du temple ne sont pas seulement des représentations plaisantes à Dieu dont la gloire retourne à Dieu seul
Les outils du temples sont aussi respectés, c'est à dire vénérés mais pas adorés
Et Dieu punit ceux qui ne les respectent pas
Comme dans Daniel 5
Dans ce chapitre Dieu tue le roi des Chaldéens car il n'a pas respecté les vases du temple, et cette souillure viens précisément du culte qu'il a rendu à des faux dieux.
La distinction entre la vénération (respect) et l'adoration (qui ne va qu'a Dieu)est donc établie bibliquement
Historiquement les judéens ont officié dans des synagogues décorées. On retrouve encore des synagogues recouvertes d'icônes liturgiques et didactiques avant et après les débuts du Christianisme

Comme par exemple la synagogue de Doura Europos en Syrie, construite au IIème siècle
Cette tradition iconographique n'était pas étrangères aux premiers chrétiens qui décoraient les catacombes comme le temple, pour la liturgie, pour l'enseignement et pour honorer les Saints.
les premières remontent au 1er et 2ème siècle, dans des lieux fréquentés par les apôtres.
Les représentation, l'usage liturgique des icônes, leur présence dans le temple, la distinction vénération/adoration et la vénération des objets du culte sont donc bibliques et traditionelles.

La tradition rapporte même que l'évangéliste Luc a peint une icône.
L'opposition aux saintes images relève aussi de l'erreur théologique.
En effet le rejet de la matière est un rejet de l'incarnation. Dieu le Christ s'est vraiment fait matière.
Il a divinisé le déchu. Le rejet de matière est donc une erreur gnostique qui nie l'incarnation.
Par l'incarnation du Christ, l'homme peut retourner à sa qualité adamique

Genèse 1:26-27 "Alors Dieu dit : Créons l'homme à notre image (εἰκόνα/Icône) et ressemblance"

La nature humaine physique peut maintenant être déifiée par l'incarnation et l'action divine(énergie) de Dieu
Dès le 4ème siècle, Saint Basile le Grand, Père de L'Eglise expliquait que :

" l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original "

En honorant donc l'icône d'un Saint on honore ce Saint.
Saint Jean Damascène (8ème Siècle) explique également face à l'iconoclasme musulman et byzantin :

« Ce n’est pas devant la matière que je me prosterne, mais devant le créateur de la matière »
« nous adorons celui qui est reproduit et non la matière ; pas plus que nous n’adorons la matière des Évangiles ni la matière de la croix, mais l’image gravée dessus. Quelle différence y a-t-il entre une croix sans Christ sculpté et une croix avec? »
Si la logique de l'iconoclaste était cohérente en appelant tout respect pour la matière de l'idolâtrie, il considérerait la simple croix comme une idole, ainsi que la bible, et même le Christ incarné physiquement, si il apparaissait devant eux, lui rendre gloire serait idolâtre.
Le Christ nous a aussi donné une image directement, comme attestation de son incarnation, de sa vraie mort et de sa résurrection
C'est le mandylion de Sainte Véronique, l'image d'Edesse, la face du christ. La première icône et relique
Elle est attestée historiquement dès le 6è S
Le 7ème concile (784) atteste aussi des icônes

"en contemplant leurs images on est amené se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération, non pas l’adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule"
Le respect donné aux représentations est donc attesté avant et après le Christianisme, dans les écritures et la tradition apostolique, inchangée jusqu'a nos jours. L'iconographie est aussi fondamentale dans la théologie Chrétienne.

Mais d'où viens alors l'hérésie iconoclaste?
C'est mahomet en arabie qui dévie de la tradition ancestrale et crée une nouvelle religion: l'islam.

Il revendique une filiation abrahamique en détruisant les idoles de la Kaaba mais rejette tout culte physique, contrairement aux écritures et à la tradition, comme les gnostiques
Ironiquement les musulmans vouent un culte à une pierre noire.
La tradition musulmane explique que la pierre intercèderait auprès de Dieu.
Pour les chrétiens c'est bel et bien de l'idolâtrie.
Saint Jean Damascène (8ème siècle) note que cette pierre était la tête d'une statue.
C'est sous la période d'expansion musulmane que vit Saint Jean Damascène, ses écrits mettent à mal la théologie islamique et ses peintures d'icônes enragent le calife. Il lui fait couper la main, mais la Vierge Marie la ressoude.

On représente cette main sur certaines icônes.
L'innovation de l'iconoclasme qui tire sa source dans l'islam se répand au fil des conquêtes islamiques et touche même l'empire romain d'orient.
Du 8ème au 9ème siècle Les persécutions font rage et les icônes sont détruites.
C'est finalement le 7ème concile, Nicée II qui met fin à l'iconoclasme en Orient.
Ce jour est encore célébré par l'Eglise de nos jours, c'est le dimanche du triomphe de l'Orthodoxie, célébré 6 semaines avant le dimanche de Pâques.
Ce jour est accompagné de processions d'icônes.
Pour éviter un retour de l'iconoclasme et les dérives idolâtres des canons stricts sur les représentations sont instaurés.
On ne doit pas faire de nouvelle statues, et les icônes doivent être canoniques.
Elles sont en 2 dimensions, des fenêtres sur le paradis et l'énergie de Dieu
Alors qu'on le croyait vaincu, l'iconoclasme réapparait en occident.
Pour tenter déstabiliser l'Empire romaine d'orient, l'Eglise Franque désobéit au concile et au pape.
Théodulphe d'Orléans écrit dans les libri carolinis que le 7ème concile n'est pas valable.
Comble de l'hypocrisie, Théodulphe commissionne des mosaïques byzantines pour sa cathédrale alors qu'il sème les graines de l'iconoclasme en occident pour des raisons politiques.
Lors de la réforme, Jean Calvin se sert des Libri Carolini pour étudier la tradition dans le but de la détruire. Il y trouve la dénonciation du 7ème concile, et donc un argument pour attaquer les saintes images.

C'est le début de l'iconoclasme protestant.
Les différentes branches protestantes et évangéliques sont héritières de l'iconoclasme de Calvin, via l'iconoclasme byzantin et finalement l'islam.

En somme ils font le jeu de l'Islam, et de sa théologie qui nie l'incarnation du Verbe.
Niant aussi la tradition apostolique.
De nos jours l'Eglise tient encore le respect de l'icône à coeur.
Elle fait partie de nos dogmes et on lui rends le même hommage de les autres objets du culte destinés à Dieu.

C'est pour cela qu'on touche ou qu'on embrasse (marque de respect antique) les icônes pour les vénérer.
La pratique gnostique et impie de l'iconoclasme est à jamais repoussée, elle est anathématisée et on chante sa défaite devant l'Eglise de Dieu avec joie.
Dieu vous bénisse ☦️
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