[THREAD] 1/ Des individus souffrent la faim parce qu'ils n'ont plus de revenu de subsistance.

Ces individus vivent de l'économie informelle, et sont surreprésentés dans les banlieues. Ne parlons pas de la drogue (ce n'est pas mon sujet), parlons du "travail au noir".

2/ Le travail dissimulé se présente sous 2 formes : la dissimulation d'emploi salarié et la dissimulation d'activité.

La dissimulation d'emploi salarié est très présente dans les secteurs suivants : BTP, hôtels-cafés-restaurants, sécurité, nettoyage, aides à domicile. Le point

3/ commun à tous ces secteurs, c'est l'important recours à une main d’œuvre peu qualifiée.

Le coût de la main d’œuvre est une donnée essentielle pour être compétitif dans ces secteurs concurrentiels. Pour les employeurs, avoir une main d’œuvre vulnérable et précaire c'est une

4/ opportunité pour tirer les salaires vers le bas. On l'oublie souvent, mais les cotisations sociales constituent un salaire socialisé. En ne déclarant pas un salarié, le patron prive le salarié d'une partie de son salaire (= le salaire socialisé). Le patron a plusieurs raisons

5/ de ne pas déclarer : mieux se rémunérer, ne pas s’embarrasser des formalités administrative et/ou faire baisser le prix de ses prestations pour obtenir un marché.

Les salariés vont dans ces emplois non déclarés parfois par choix souvent par contrainte. S'ils sont entrés

6/ illégalement sur le territoire, les immigrés clandestins sont condamnés à chercher une source de revenu informelle.
Le fort chômage dans certains quartiers est une autre raison pour un travailleur peu qualifié d'accepter un emploi non déclaré. Ces situations exacerbent la

7/ concurrence entre les employeurs et entre les travailleurs (dynamique du moins disant).

A cette concurrence malsaine entre salariés précaires se sont rajoutés la masse des travailleurs détachés qui œuvrent désormais dans les secteurs du BTP, de l'agriculture et du transport.

8/ En théorie, ils doivent bénéficier du même socle de droits que les salariés français en terme de rémunération minimale et de durée du travail. Mais ils restent rattachés à leur pays pour le paiement des cotisations sociales. Dans les faits, il est difficile de vérifier

9/ le respect de la réglementation, il y a de nombreux abus. Cela tire les prix des prestations vers le bas et ça encourage une nouvelle fois les fraudes.

Notion essentielle, en étant non-déclaré, le salarié est toujours une VICTIME, étant privé d'une partie de son salaire.

10/ Maintenant passons à la dissimulation d'activité. C'est le fait pour un non-salarié de ne pas déclarer ses revenus et/ou son activité.

Elle existe de longue date dans les métiers de l'artisanat et du commerce. Avec l'apparition des auto-entrepreneurs, la dissimulation

11/ d'activité a fortement augmenté. En l'absence d'obligation comptable, il est très facile de ne pas déclarer ou de minorer ses déclarations de chiffre d'affaires.

Le statut d'auto-entrepreneur concurrence le salariat classique et les autres formes de travail indépendant.

12/ L'auto-entrepreneur n'a pas de droit aux congés payés, presque pas au chômage et il n'est pas couvert contre les accidents du travail. C'est pourquoi, les plateformes de livraison ont largement recours à leurs services.

Le recours aux auto-entrepreneurs se multiplient

13/ dans des secteurs aussi divers que le commerce, le bâtiment ou la restauration. Souvent à la limite de la légalité.

En définitif, le travail dissimulé est entretenu par l'accroissement de la concurrence :
- entre les travailleurs
- entre les entreprises.

14/ Les travailleurs sont fragilisés : cela les maintient dans la précarité ou pire, ça détériore leurs droits sociaux. Privés de revenus du jour au lendemain, ils se retrouvent sans couverture sociale suffisante.

La situation des précaires qui vont à la soupe populaire doit

15/ nous interroger sur le dogme de la concurrence qui conduit au moins-disant social.

Il est clair que les personnes issues des banlieues pauvres, souvent d'origines étrangères, sont surreprésentées dans le travail non-déclaré. Plus souvent par nécessité que par volonté. FIN