J'ai beaucoup hésité à faire ce thread. Mais la privation sur le long terme, à cause de la Covid-19, des 2 dimensions de l'Eucharistie, la dimension du repas et celle du lavement des pieds, sans possibilité pour beaucoup de se réfugier dans l'une en attendant l'autre, me pousse.

Depuis des années, nos paroisses cherchent les recettes de la transformation missionnaire. Ou si vous préférez, que les églises croissent et se multiplient, que les gens aient envie d'y retourner. Avec des tas d'initiatives qui témoignent d'une créativité incroyable.

Et puis la pandémie survient. Et là on se retrouve à polémiquer sur pour ou contre les messes en ligne. Beaucoup de prêtres l'ont assez mal vécu, je les comprends. On est tous d'accord que c'est pas idéal. Mais les accuser de se mettre en scène alors qu'ils se décarcassaient

pour garder le lien avec leur communauté, c'est vraiment nul. Vous ne croyez pas que s'ils avaient voulu entamer une carrière de youtubeur, ils auraient commencé avant?

Aujourd'hui, on commence à trépigner et à dire que la messe nous manque. C'est génial. Il y a là un vrai motif de joie. Et ce mouvement qui est en train de naître, des catholiques disant, avec responsabilité mais fermement: nous voulons pouvoir célébrer la messe,

sans qu'il y ait de passe-droit sur les consignes sanitaires (voir par exemple ce que propose le prieur des @OpToulouse https://www.facebook.com/frereolivier.desaintmartin/posts/10220395674354238), est un beau mouvement.

Cette soif eucharistique va nous être indispensable, parce que la transformation des paroisses, elle va devenir inévitable.
Nous n'allons plus pouvoir "tourner" comme avant.
Je ne sais pas si c'est un mal ou un bien, mais en tout cas je ne vois pas comment il en serait autrement.

Beaucoup de parents par exemple vont se poser sérieusement la question du caté. Et nous n'avons absolument pas les troupes pour scinder les groupes. Il va falloir tout réinventer. Ce n'est qu'un exemple.

Mais c'est anecdotique. Car le grand, l'immense chantier, c'est: nos paroisses sont-elles préparées à l'afflux de misère qui va déferler dès les portes du confinement ouvertes?
Non. Mais personne n'est prêt. Ça va être terrible. Les échos du terrain sont déjà épouvantables.

La bataille de la misère est engagée, elle prolifère sur le terrain de la bataille sanitaire. Dans cette bataille, énormément de chrétiens, partout, s'engagent. Mais nous avons besoin, BESOIN de nos généraux. Nous avons besoin de nos évêques.

Nous voyons bien, dans les messages que @Eglisecatho distille depuis les différents diocèses de France, que l'on fait remonter du terrain des initiatives géniales de diocèses, que des évêques comme @DioceseStEtienn disent qu'il faudra reconstruire.

Mais quand je vois passer les messages de @emmaus_france, de @caritasfrance, de @webpasteur, quand je vois dans mon 5e arrondissement de Lyon ce qui se passe comme dégringolade sociale, quand j'entends les témoignages de médecins, de travailleurs sociaux, d'associatifs, partout,

je dis: il nous faut dès maintenant nous préparer. Il faut que nos pères, qui nous ont réveillés sur la question des migrants et de l'écologie, nous préparent à ces messes de demain où ce ne sera pas le mendiant habituel qui nous attendra sur le parvis, mais des familles entières

Il faut que nous sachions que le téléphone de la cure sonnera proportionnellement bien plus pour des paniers repas que pour des mariages. Et que nous devrons savoir comment répondre, et que nous ne pourrons pas nous contenter de donner le 06 du responsable de l'antenne Diaconia.

Nous répondrons présent, parce qu'il y a chez les fidèles un vrai désir de servir, et que ce désir est déjà à l’œuvre dans l'ombre. Mais ne nous renvoyez pas à notre sacerdoce baptismal individuel. L'enjeu est aussi important que l'enjeu écologique. #ToutEstLié #Fin