Pour commencer, un petit rappel de intensification vs extensification
Intensification = ↑ la production en ↑ les rendements
Extensification = ↑ la production en ↑ la surface
Vu ces définitions, il est clair que, pour épargner des terres sauvages, il faut INTENSIFIER !
Les auteurs ont créé un modèle qui se base sur 16 cultures principales et qui optimise :
(1) La distribution géographique des cultures, de telle sorte que chacune soit dans les conditions environnementales les plus favorables à sa croissance.
(2) La fertilisation. Car aujourd'hui il y a un contraste entre (I) le manque de fertilisation à certains endroits → rendements faibles ou (II) l'excès et/ou mauvais équilibre entre N et P ailleurs → problèmes environnementaux
Donc le modèle vise à réduire au maximum la surface des cultures, tout en maintenant la même production évidemment ! Ceci en intensifiant et relocalisant les cultures de manière optimale.
Ils ont fait tourner 2 modèles en réalité. L'un, MLS (maximul land sparing) se base sur la potentielle utilisation de n'importe quelle terre arable cultivée aujourd'hui.
L'autre (TLS pour targeted land sparing) essaie de limiter au maximum les surfaces cultivées dans les hotspots de biodiversité (zone à diversité particulièrement haute, https://fr.wikipedia.org/wiki/Hotspot_(biodiversit%C3%A9))
Les résultats montrent une réduction de 50% (!!) des surfaces cultivées sous le modèle MLS, et de 40% pour le modèle TLS.
Cette figure montre la surface requise pour chacune des cultures dans la situation actuelle (gauche), le modèle MLS (milieu) et le modèle TLS (droite).
On voit que certaines cultures, comme le sorgho ou les légumineuses, sont bien + propices à une ↓ de surface que d'autres. En général, ces dernières sont déjà aujourd'hui pas loin de leur maximum du pdv intensification (maïs, riz, soja, blé, betterave & canne à sucre).
Dans le premier modèle (b., a. étant la situation actuelle), les zones libérées sont surtout dans des zones peu favorables aux cultures (ouest américain, Asie centrale, Sahel p. ex).
Dans le 2e modèle (c.), plus de surfaces sont cultivées, MAIS 20% des terres en zone de hotspot (donc riches en diversité biologique) ont pu être libérées !
Cette figure résume les inputs et outputs de chacun des modèles (en % de la situation actuelle; a : MLS, b : TLS). Dans les 2 modèles la quantié de fertilisants reste assez similaire. L'irrigation est drastiquement réduite, les émissions de GES autre que CO2 aussi.
En plus on voit une séquestration de carbone dû à la végétation naturelle qui revient sur les terres libérées (en orange). Enfin, le modèle TLS permet de gagner de la surface d'habitat pour les espèces à distribution réduite (car hotspots épargnés !).
Les auteurs modèrent cependant ces perspectives, en soulignant les potentielles implications socio-économiques de la disparition de grandes cultures à certains endroits. (car dans ce modèle certaines cultures ont été relocalisées dans des milieux + optimaux)
Ils évoquent des compensations financières. Ils disent également qu'il pourrait être intéressant de quand même laisser des cultures non optimales à certains endroits.
Réorganiser spatialement les cultures pour que chacune soit dans ses conditions optimales pourrait limiter la diversité de cultures à un endroit donné et donc rendre les agroécosystèmes plus vulnérables aux stress biotiques et abiotiques.
Ils concluent en soulignant la nécessité d'appliquer les technologies agricoles les + efficaces à un maximum d'endroits pour atteindre ces objectifs.
Merci pour la lecture !
poke @agritof80. J'ai mis un peu de temps, mais le voilà ce thread 😉
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