🇶🇦 THREAD 🇸🇦
Le média beIN Sport, géré par le Qatar, exige de la Premier League que le rachat du club de Newcastle par l'Arabie Saoudite soit bloqué.

En cause les liens présumés de l'Etat saoudien avec le piratage de la chaîne.

Un nouvel épisode de tension entre ces 2 Etats ⤵
Rembobinons le fil de l'Histoire.

En 1971, le Qatar devient indépendant de la tutelle du Royaume-Uni.

La monarchie saoudienne utilise alors ses liens avec des entrepreneurs qataris et les membres de la famille régnante pour placer le petit émirat sous son influence.
Il faut dire que bien que l’Etat qatari fasse la taille de la Jamaïque, sa position dans le Golfe persique est stratégique et le sous-sol de ce pays n’en demeure pas moins riche en ressources.
C’est en 1995, alors que le pays est dirigé par Hamad bin Khalifa Al Thani, que l’émirat recouvre peu à peu sa souveraineté dans les affaires étrangères, bien aidé par le poids des exportations des ressources d’hydrocarbures (pétrole&gaz)
Un an plus tard, le gouvernement qatari lancera Al Jazeera dans le but de rompre le monopole saoudien dans les médias arabes et de consolider son pouvoir d'influence - "soft power".

Elle est aujourd’hui l’une des chaînes d’information les + regardées dans le monde arabe.
Les relations entre les 2 pays vont se tendre au début des années 2010, avec l’émergence des Printemps arabes.

Alors que l’Etat saoudien soutient les pouvoirs en place, le Qatar soutient les révolutionnaires, comme les Frères musulmans alors classé comme terroriste par Riyad.
Le fossé se creuse alors entre les deux Etats qui financent, arment et forment des mouvements politiques différents et parfois antagonistes.

En mars 2014, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Bahreïn rappellent leurs ambassadeurs à Doha.
Si le Qatar est aussi actif sur la scène diplomatique c'est qu'il a bien compris que les ressources fossiles ne seront pas éternelles et que sa faible superficie l'oblige à s'ouvrir au monde.

Pour gagner en influence, l'émirat va également miser sur la diplomatie sportive.
Le Qatar a bien compris que le sport est un axe diplomatique fort pour susciter l'adhésion et la reconnaissance des autres Etats, surtout avec la menace du voisin saoudien.

L'émirat a notamment pour objectif d'avoir 50 compétitions internationales sur son territoire en 2030.
Surtout, l'Etat qatari investit massivement dans l'industrie du sport par différents biais, à savoir :

- l'attribution de la Coupe du Monde 2022

- l'acquisition du club du Paris-Saint-Germain en 2011

- la création du réseau de chaînes sportives beIN Media Group en 2011
BeIN Media Group, présidé par Nasser Al-Khelaïfi, a d'ailleurs constitué un empire médiatique.

Présent dans plus de 40 pays sur 5 continents, avec des chaînes diffusées dans sept langues différentes, il est considéré comme le + grand acheteur de droits sportifs dans le monde.
En 2015, les tensions diplomatiques entre Qatar et l'Arabie Saoudite entrent dans un nouveau stade puisque le prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane prend le pouvoir à Riyad.

Il veut imposer la volonté saoudienne par la manière forte dans la région.
Mohammed Ben Salmane a notamment pour projet de faire de l'Arabie Saoudite une puissance régionale forte et redoutée du Moyen-Orient, tout en préparant l'ère post-pétrole en investissant dans des projets alliant tourisme, culture et modernité, à l'image de Vision 2030.
Côté diplomatique, il va notamment durcira le ton avec l'autre grande puissance de la région, l'Iran.

Ce qui va expliquera en partie le déclenchement de la guerre au Yémen en 2015 par l'Arabie Saoudite, la pétromonarchie craignant que Sanaa bascule sous un régime pro-iranien.
Le 5 juin 2017, l'Arabie Saoudite fermera ses frontières et imposera un blocus au Qatar.

Riyad accuse l'émirat qatari de liens étroit avec l'Iran et de soutien au terrorisme.

Les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Égypte emboîteront le pas au royaume saoudien.
L'Arabie Saoudite, consciente que sa diplomatie agressive et que le blocus ont affaibli son image internationale et son économie déjà fragile, tente depuis 2019 d'entrer sur le terrain de la diplomatie sportive pour séduire les investisseurs étrangers.
Dès lors difficile de savoir si la future acquisition du club de Newcastle, dont le fonds d'investissement public saoudien dirigé par MBS fournit 80% des 300 millions £ pour l'acquisition, va réellement s'intégrer à la structure du royaume comme outil de promotion.
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