[THREAD] Le christianisme et les chrétiens au Japon.

Tout d’abord, je tiens à dire que je n’ai pas d’affection particulière pour la culture nippone mais que j’ai pris la décision de faire ce thread parce que j’étais curieux de connaître l’histoire du christianisme et des chrétiens dans cette région.

Je ferai donc en sorte que ça soit complet et intéressant à lire.

Cela pourrait en surprendre certains, pourtant la venue du Christianisme sur l’archipel japonais remonte au XVIème siècle, en l’an 1549.

Je vous propose aujourd’hui de connaître l’Histoire du christianisme sous ses différentes formes aux pays du Soleil levant et aussi qu’en est-il à notre ère ?

[Le catholicisme au Japon]

Le catholicisme entre au Japon en 1549 lorsque des missionnaires jésuites portugais et plus tard des missionnaires espagnols viennent s’y installer. Un moyen de propager le christianisme mais aussi de faire des relations et des échanges entre l’Ibérie et le Japon.

C’est dans la région de Kyūshū, l’île la plus au sud des quatre îles principales que les missionnaires viennent répandre le christianisme, méfiants à l’égard les autres religions majoritaires de l’Archipel. Le christianisme se répand lentement.

Cette réussite accomplie est approuvée en 1575 par le pape Grégoire XIII.

Les missionnaires comprirent que l’influence des seigneurs leur permettrait une plus large diffusion et c’est pourquoi ils en convertirent certains et les aidèrent lors de conflits contre des seigneurs non-catholiques.

Certains missionnaires pensaient d’ailleurs que des actes militaires leur permettraient de propager leur parole. Le Japon n’était pas en toute stabilité.

En 1587, soit trente-huit année après l’arrivée des missionnaires portugais et espagnols, le général (shogun) Toyotomi Hideyoshi décide d’expulser tous les missionnaires prenant peur de leur influence et voyant leur développement comme un danger envers son pouvoir.

Mais le décret n’est appliqué à la lettre et les missionnaires restent sur le pays. Seulement, c’est le début de leur persécution qui commence et des actes barbares sont commis. Le 5 février 1597 fut l’épisode notable de la crucifixion de 26 chrétiens à Nagasaki.

Un an plus tard, en 1598, meurt Hideyoshi. En 1588, soit un an après que les missionnaires auraient dû être expulsés de l’archipel, le premier diocèse de l’Extrême Orient est fondée à Funai.

La dynastie des Tokugawa interdit le christianisme en 1614 et les missionnaires sont expulsés laissant derrière eux des populations japonaises converties en danger en terre hostile. En 1624, ce sont tous les espagnols qui sont expulsés.

Les chrétiens japonais se cachent désormais. Cela n’empêchera que 52 chrétiens soit exécutés, brûlés ou décapités en 1622 lors du Grand martyre de Nagasaki. 16 autres martyrs sont exécutés entre 1633 et 1637 par la faute de leur foi chrétienne. Et ils ne sont pas les seuls...

Le shogun Tokugawa mit en place la technique du fumi-e pour arrêter les chrétiens cachés. Il s’agissait d’obliger un suspect à écraser une médaille de Jésus ou de Marie. Si la personne montrait un signe d’hésitation, elle était envoyée à Nagasaki

et si elle n’acceptait pas de renier la foi chrétienne, elle était torturée et le plus souvent exécutée.

1637, vient la rébellion de Shimabara, une révolte paysanne au sud du pays. Cette révolte n’est au commencement pas religieuse mais les rebelles étaient majoritairement chrétiens. Ces-derniers sont massacrés par le pouvoir des Tokugawa et la révolte prend fin en 1638.

Suit l’expulsion des portugais du Japon.

Et en 1641, le pays est fermé à toute entrée ou sortie du territoire. Cependant des chrétiens y vivent toujours mais cachés, ces-derniers pratiquent leur culte secrètement et sont appelés Kakure Kirishitan (littéralement : “chrétiens cachés”).

Dans les années 1850, le pays se réouvre au monde. La société des Missions étrangères de Paris renvoient sur le Japon des missionnaires catholiques dont Bernard Petitjean qui fut le premier vicaire apostolique du pays.

Bernard Petitjean découvre au Japon, les descendants encore chrétiens des Kakure Kirishitan et fondent aussi en 1864, l’église d’Ōura, aussi connue sous le nom de la basilique des vingt-six martyrs du Japon, à Nagasaki.

Le catholicisme reprend place au Japon. On dit qu’il y avait 60 000 chrétiens cachés et que seul la moitié décida de réintégrer l’Église catholique. Aujourd’hui, c’est une petite communauté d’environs à peine 0,4% de la population japonaise qui est catholique.

Dans la culture populaire, Martin Scorsese a réalisé en 2016 le film “Silence”, une adaption du livre homonyme de l’écrivain japonais catholique Shūsaku Endō, l’histoire de jésuites durant la persécution.

Le sanctuaire de Notre-Dame d’Akita est un lieu de pèlerinage catholique important d’Asie à la suite d’apparitions mariales qui se sont produites entre 1973 et 1975.

[L’orthodoxie au Japon]

Le christianisme orthodoxe fut importé au Japon dans les années 1860 par Nikolaï Kasatkine, évêque russe venu au pays du Soleil levant en missionnaire. Il réussit à former une communauté japonaise orthodoxe et mourut en 1812.

En 1970, il est canonisé sous le nom de Saint Nicolas du Japon et la même année, l’Église orthodoxe est déclarée au Japon. Officiellement, elle est sous le contrôle du Patriarche russe mais tient une juridiction autonome.

Vous l’aurez compris, l’histoire du christianisme orthodoxe en Russie est récente. Aujourd’hui, elle compte environs 30 000 fidèles et le primat actuel de celle-ci est Daniel Nushiro qui est à ce poste depuis l’an 2 000.