Gros thread sur la Coupe du monde 2006 !!!

Une des meilleures de tous les temps. INDISCUTABLEMENT.
Des nations chargées, des joueurs iconiques et un final légendaire.
Vidéos, archives, commentaires d'époque et humour.
Guten Tag

Dans une vie de fan de foot, la Coupe du monde tient toujours une place spéciale.
9 juin 2006, un vendredi, tu te réveilles et t'es heureux comme jamais.
Petite tradition personnelle : aller acheter L'Équipe du jour J et avoir des frissons.
Tu lis, tu dévores tout, et tu attends.

La couverture de l'évènement était parfaite : TF1 et Canal+, avec des reportages en pagaille.
Un calendrier au top, des horaires impeccables, les stades refaits, une bonne météo, un pays accueillant, etc.
Avant même que ça commence, ça sent bon

Autre paramètre qui a donné de la valeur à ce Mondial, c'est qu'il y avait des nouveaux maillots, avec une police d'écriture bien particulière.
Ils ont marqué toute une génération, c'était le feu.

Zidane l'a dit : après la Coupe du monde, c'est fini.
L'annoncer avant la compétition, WOW. Niveau pression, difficile de faire plus fort.
À chaque match, tu te dis que ça peut être la fin. Une blessure, une suspension, une défaite, etc. Tension de fou.
Une sensation unique.

Zidane est revenu en sélection en août 2005.
Perso, j'avais trouvé ça injuste pour ceux qui avaient disputé les vieux matchs de qualifs mais bon, c'est Zidane.
Et comme Thuram et Makélélé étaient aussi dans les bagages, la France a upgradé d'un coup.

GROUPE A : Allemagne, Pologne, Costa Rica, Équateur.

Le pays hôte doit réussir son Mondial et la Nationalmannschaft retrouver sa place.
Klinsmann mise sur les jeunes (Bastian, Lahm, Podolski, Mertesacker) et son envie de jouer (comme lors de la Coupe des confédérations 2005).

Michael Ballack est blessé, ça c'est relou.
L'autre gros dossier est celui des gardiens. Klinsi a tranché et Jens Lehmann sera le titulaire. Oliver Kahn n'est plus dans son prime, et sa saison fut difficile. Le choix a fait beaucoup de bruit et Kahn doit se faire une raison.

6ème minute de jeu dans cette Coupe du monde, et déjà un but lourdingue
(quand une CDM commence avec ça, tu sais que tu vas vivre foot H24 pendant 1 mois)

Les Allemands vont vers l'avant, n'arrêtent pas et jouent très haut.
Trop haut...

Coup de froid sur Munich. Enfin pour cinq petites minutes
(Larqué galère à prononcer Schweinsteiger lol)

Un des trucs qui m'avaient le plus marqué dans ce match-là, c'est que Gilardi et Wenger bouffaient tranquillement à l'antenne et ils parlaient la bouche pleine ahahahaha
Écoutez-moi ça, on entend même les bruits du paquet de chips mdr

À l'heure de jeu, Klose soigne ses statistiques en Coupe du monde (déjà).

Mais si la défense du Costa Rica est faible, celle de la Nationalmannschaft n'est pas royale non plus, avec notamment un Arne Friedrich absolument minable du début à la fin de la rencontre.

Mine de rien, le stress est revenu en Bavière, alors Torsten Frings donne de l'air à tout le pays.
NOTE: ce n'est pas une frappe de poussin.

Il n'y a jamais eu autant de buts marqués dans un match d'ouverture depuis 1934. Ça part fort.
L'Équateur aussi commence bien en battant la Pologne (2-0).

Deuxième journée, et gros programme : Allemagne/Pologne, Ballack de retour, match à 21h...

Les yeux sont braqués sur le duo Klose-Podolski étant donné leurs origines.
Au final, on a eu le droit à des duels, des grosses fautes, peu de grandes occasions et deux dernières minutes de folie à 0-0.

Comme l'Équateur a ouvert le Costa Rica (3-0), nous avons un dernier match de poule avec en jeu la première place de groupe.
La Nationalmannschaft doit absolument gagner pour finir en tête.
Le match a lieu à Berlin, il fait beau, il fait chaud : un cadre idéal.

Les Berlinois sont gâtés :
- Klose ouvre le score rapidement (4ème)
- Ballack régale
- contre-attaque géniale
Bastian est impliqué sur les trois pions, la défense n'a pas pris de but et le milieu s'avère complémentaire.
Klinsmann respire, et nous, spectateurs, kiffons fort

GROUPE B : Angleterre, Suède, Paraguay, Trinindad-et-Tobago.

On attend beaucoup des Anglais. Et sûrement trop : 1-0 vs Paraguay grâce à un csc, sans rien montrer de convaincant.
Idem pour la Suède, qui a buté sur le gardien Trinidadien (0-0).
Le bilan après ces deux matchs ?

Face à Trinidad-Et-Tobago, l'Angleterre ne montre pas un meilleur visage.
Ça trouve la solution à sept minutes de la fin sur un centre Beckhamien.
Gerrard ajoute une grosse frappe pour nous faire oublier cette triste copie rendue.

Freddie Ljungberg offre un succès primordial à la Suède contre le Paraguay dans le money-time.

On passe sur le Paraguay-Trinidad&Tobago (2-0) pour aller à Cologne où l'Angleterre et la Suède se rencontrent.
Les deux nations connaissent l'objectif : éviter l'Allemagne !
Et visiblement, l'ami Joe Cole n'a vraiment pas envie de jouer les teutons #AttentionButDeSalopard

En deuxième période, il s'offre une passe décisive alors que la Suède égalise juste avant le coup de sifflet final.

1- Angleterre, 2- Suède = logique respectée
(les Anglais font dans le pragmatique)

GROUPE C : Argentine, Pays-Bas, Côte d'Ivoire, Serbie-Monténégro.

El groupo de la muerte. Bon j'sais pas si ça se dit, alors va pour "C'est la merde" !!!
L'Argentine est favori, mais José Pékerman a décidé de se passer de Walter Samuel et... surtout Javier "MY MAN" Zanetti ??!!!

Les Pays-Bas viennent en Allemagne avec la dalle :
1/ parce que c'est l'Allemagne justement.
2/ car absents en 2002
Et ça sera sans Seedorf, Davids, Makaay et Huntelaar !
C'est un fait : les choix de Marco van Basten ont surpris du monde.

La Serbie-Monténégro a terminé devant l'Espagne en qualif alors que la Côte d'Ivoire est présent grâce à un miracle.
Lors de l'ultime match, Pierre Womé rate un penalty à la 96ème... qui élimine le Cameroun.
(le bruit du poteau et la stupeur des Lions, c'est trop dark)

Derrière, il est wanted dans le pays (la police doit intervenir dans sa maison familiale) et n'est pas soutenu par tous ses coéquipiers (Samuel Eto'o en tête).

Trois mois plus tard, 1/4F de la CAN : Eto'o manque... le tir au but... qui élimine le Cameroun... contre la CI.

Le problème dans tout ça, c'est qu'on a une Coupe du monde sans un des deux meilleurs 9 de la planète.
S'il y a un défaut dans ce Mondial 2006, c'est bien l'absence de Samuel Eto'o fils
Quel joueur c'était bordel, un tueur !!!
Inclinons-nous devant le roi Sam

Mais la plus belle action de sa carrière reste sa passe décisive à Usain Bolt #ElleEstAToi
(le "c'est l'or et les diamants... Il y a mon nom et puis... Je n'en fais pas trop" avec la gestuelle ahahaha j'suis explosé à chaque fois)

Argentine/Côte d'Ivoire, le premier choc de ce mondial.
Un match plaisant, avec un esthétisme très lourd : le maillot des argentins, le orange des Éléphants et une pelouse bien verte... J'ADORE

24ème minute, Hernán "sens du but depuis qu'on m'a coupé le cordon" Crespo se montre.

La Côte d'Ivoire réagit, mais se montre maladroit dans le dernier geste et Abbondanzieri est parfait pour protéger sa cage.
Un autre qui est proche de la perfection, c'est Riquelme : passe délicieuse pour Javier Saviola, petit plaisir foot.

Fin d'une première mi-temps qui a vu l'Albiceleste rentabilisée ses occasions (un but fut refusé à Ayala).
En deuxième, place aux sorties de balle propres, combinaisons, succession de passes, etc.

À 10 minutes de la fin, Drogba met son but qui récompense sa débauche d'énergie.

Pékerman a gardé Tevez et Messi au chaud. Pas besoin de les utiliser, avec deux attaquants buteurs et un Riquelme rayonnant.

Un autre qui profite de la première journée pour se montrer sous son meilleur visage, Arjen Robben. Des reins brisés, un pion et du croquage. Robben quoi

Et ça, van Persie n'apprécie pas : "Il (Robben) doit tenir compte de ses équipiers. Parfois, il fait des choix pour lui-même et non pour l'équipe. Nous espérons disputer encore six matchs dans ce tournoi. Robben ne pourra le faire seul."
Robin, vrai hollandais.

La Serbie-Monténégro n'a rien montré dans cette rencontre. Elle doit se relancer, mais va tomber sur une Argentine exceptionnelle.
Cette rencontre va faire d'elle le favori du Mondial, et vous allez vite comprendre pourquoi.

6ème minute de jeu, la démonstration débute.

Place au chef d’œuvre : un but immortel, le plus beau de cette Coupe du monde
Encore aujourd'hui, c'est choquant.

On était tous devant la télé, c'était dingue.
Allez, j'le mets en version M6 avec Christophe Josse et Dugarry au micro
(époque où Dugarry n'était pas aigri et blasé de tout)

Après un tel but, on se dit que la Serbie-Monténégro va en prendre une belle.
Oui, la Serbie-Monténégro en prend une belle, et un certain Lionel Messi rentre : un quart d'heure de présence et déjà beaucoup de bordel créé.
(Carlos Tevez, pas ridicule non plus)

Dans l'après match, l'Argentine fait un bon dans les pronostics. Ce n'est que le 1er Tour pourtant, mais la prestation a fait son effet.

Le lendemain, L'Équipe lui consacrera sa Une.

Une heure après ce festival, nous avons le droit à un Pays-Bas/Côte d'Ivoire tout à fait sympathique.

Le trio van Nistelrooy-Robben-van Persie impressionne.
De leur côté, les Éléphants ont fait plaisir mais sont tombés contre plus fort.
Ils peuvent sauver leur coupe du monde contre la Serbie-Monténégro, mais le début de match est plus que difficile.

La réaction est immédiate et la victoire méritée, avec mon gars Aruna Dindane
L'histoire retiendra que la première victoire en CDM de la Côte d'Ivoire est obtenue sans Didier Drogba (suspendu).

Le choc Argentine/Pays-Bas accouche d'un triste match (0-0).
J'me souviens, j'étais grave motivé pour celui-là, je m'attendais à un vrai blockbuster quoi... et la déception fut forte.
Très forte.

GROUPE D : Portugal, Mexique, Iran, Angola.

Toujours un plaisir de retrouver le Mexique. Fais partie des nations qu'on aime voir, et c'est souvent plaisant au 1er Tour.
Pas forcément contre l'Iran, où les Tricolor prennent leur temps et les trois points.

Autre match décevant, le Portugal/Angola.
Pas de Deco, Cristiano touche la barre de la tête, quelques opportunités et c'est tout. Bof.
La plus belle action ? Le but de Pauleta, après un grand pont de Figo (on jouait la... 4ème minute)

En fait, ce match, faut juste le voir pour la coupe de cheveux de Locó
(il y a des enfants qui regardent la Coupe du monde man, préviens nous la prochaine fois)

Portugal/Iran.
Figo qui repique, Deco qui fait bouger les filets : voilà pourquoi on aime le Portugal !!!

À 10 minutes de la fin, Cristiano marque sur penalty. Et là il pleure de joie, à genoux : vas-y relève toi Cricri, on se parle de l'Iran au 1er Tour d'une coupe du monde, un peu d'amour propre merde.

Le Mexique ayant fait nul contre l'Angola (0-0), les voilà contraint de ne pas perdre contre la Selecção.
Manque de bol, ce n'est pas le cas.

L'Angola ne bat pas l'Iran (1-1) et le Mexique passe ric-rac en 1/8F.

Reste que la sélection de Ricardo La Volpe est une des nations les plus décevantes de ce 1er Tour. Encore plus après son excellente Coupe des confédérations 2005.

GROUPE E : Italie, République Tchèque, Ghana, USA

Convaincante durant les qualifs, la Nazionale arrive dans un climat délétère : scandale des matchs truqués, démission du président de la fédération, la Juventus dans le collimateur et la presse sur les côtes H24.

Pour couronner le tout, Marcello Lippi doit composer avec des joueurs importants en méforme (Nesta, Totti, Del Piero, Gattuso, Zambrotta).
Alors en grand coach qu'il est, il titularise Simone Perrotta et surprend son monde en jouant l'offensive contre le Ghana.

Alberto Gilardino se montre, mais Luca Toni encore plus : l'attaquant de la Fiorentina manque de réalisme et de réussite (il frappe la barre) mais a le mérite de se dépouiller. Et après avoir obtenu un corner, Andrea Pirlo nous régale.

Lippi effectue ses changements, le Ghana n'arrive pas à trouver de vraies solutions et Kuffour tacle par derrière Iaquinta alors qu'il avait été signalé hors-jeu...
Huit minutes, le karma s'exprime.
(voir Kuffour comme ça, t'es obligé de repenser à la finale de LDC 1999)

Plus tôt dans la journée, la République Tchèque a impressionné contre les USA, avec notamment un Tomás Rosický étincelant.

Problème, et il est de taille : Jan Koller s'est blessé.
Et face au Ghana, ça se complique très vite : Gyan ouvre le score très tôt (2ème) et Muntari (82ème) valide la victoire africaine

Une rencontre marquée par un moment insolite.
65ème, Ujfalusi se fait expulser et offre un penalty.
Asamoah Gyan le marque mais prend un carton jaune car l'arbitre n'avait pas sifflé. Le voilà suspendu pour le prochain match.
Puis il retire le penalty, et touche le poteau.

Le soir, double mauvaise opération de l'Italie :
- match nul vs USA
- perte de De Rossi pour 4 matchs suite à un coup de coude
À 10 contre 9, la Nazionale ne s'est pas rassurée dans le jeu. Les Ricains les ont bousculé et une défaite face aux Tchèques pourraient les éliminer...

Ghana/USA
Les Black Stars font l'essentiel avec la victoire. Pour la manière, on repassera. Mais peu importe, le Ghana a déjà réussi son Mondial.
Quant aux USA, c'est la grosse déception après l'édition 2002.

Italie/République Tchèque
Malheur au perdant. Et la Squadra Azzurra doit faire face à un Pavel Nedved des grands jours.
Mais l'Italie reste l'Italie, et sans être brillante, elle se qualifie.
(quel croqueur XXL ce Pippo ahahaha)

Un match qui met fin à la génération dorée de la République Tchèque.
Nedved, Poborský font partie de l'histoire ancienne. Avec un Koller blessé et un Baros diminué, difficile de s'en sortir dans un tel groupe.
Plus rien ne sera jamais comme avant pour cette sélection.

Encore plus triste, la blessure d'Alessandro Nesta.
Le plus poissard des joueurs italiens en sélection : comme en 1998 et 2002, il est "out" alors que sa place est indiscutable.
Nesta la légende, la classe incarnée. Le meilleur tacleur de l'histoire du football T'ENTENDS !!!

GROUPE F : Brésil, Australie, Japon, Croatie

"Le meilleur joueur sera Ronaldinho. Le deuxième meilleur ? Ronaldo. Le troisième ? Kaká. Et après, Cafu, moi et les autres Brésiliens" Roberto Carlos a prononcé cette phrase juste avant le coup d'envoi du Mondial.
C'est noté.

Il faut dire que lors de la coupe des confédérations 2005, la Seleção a fait forte impression en corrigeant l'Argentine en finale (4-1). Le meilleur joueur de la compétition fut Adriano.
À l'époque, c'était un blaze. Un gaucher du genre puissant

Ronaldinho est le meilleur joueur du monde, Kaká est dans son prime et Ronaldo reste un nom qui fait peur. À ce carré (annoncé comme) magique, il faut ajouter Zé Roberto et Emerson derrière (plus le jeune Robinho, Juninho, Fred sur le banc).
Sur le papier, ça en jette.

Maintenant, n'est-ce pas là juste une addition de noms ? Trouver la cohésion est le plus important et la performance lors du Brésil/Croatie n'éblouit pas.
Adriano et surtout Ronaldo sont mauvais, Ronaldinho est passable. Seul Kaká est au niveau, et s'offre un bien joli but.

La veille, l'Australie a renversé le Japon en moins de dix minutes. C'était n'importe quoi.
Une fin de match de fou, qui voit la sélection de Guus Hiddink remporter le premier match de son histoire dans une Coupe du monde.

Japon/Croatie, 0-0 sous une chaleur accablante. Zico, le sélectionneur du Japon, gueule sur les conditions de jeu et ça fait du bruit.

Le soir, le Brésil se qualifie. Sans impressionner (et en se faisant quelques frayeurs même).

Pour le dernier match, Parreira fait tourner son effectif.
Hasard ou coïncidence, c'est face aux joueurs de Zico que le Brésil se réveille. Et Ronaldo avec.
Un doublé, histoire de rejoindre Gerd Müller comme meilleur buteur de l'histoire du Mondial

Dans l'autre match, des buts, un match nul qui permet à l'Australie de passer et un fait de jeu incroyable : Josip Simunic écope de... trois cartons jaunes.
Graham Poll expliquera que l'accent de Simunic l'a trompé. Fin de compétition pour la Croatie, et pour Poll.

GROUPE G : France, Corée du Sud, Suisse, Togo.

Tirage piège pour les Bleus, avec les deux nations plus fortes pour commencer, dont la Suisse qu'elle n'a pas été capable de battre en qualification.
La France a du matos, mais ça sera sans Djibril Cissé, après sa blessure horrible

Le Togo est l'équipe bonus de ce groupe. Du moins, c'est ce que l'on croit.
Au final, ça ennuie la Corée du Sud malgré des limites évidentes.
(les deux buts Coréens sont propres, et Ahn Jung-hwan fait encore des siennes en CDM)

France/Suisse
Tu gagnes, t'es quasiment qualifié.
Sauf que tu fais nul, sans rien montrer et en te faisant très peur dès la 24ème minute.

Une des questions de ce match était "Comment allait se comporter Franck Ribéry?" Domenech l'a pris pour sa fougue, sa capacité d'élimination.
Seulement le gamin (23 ans) est tendu comme une crampe, ose moins, réfléchit trop et ne fait pas les bons choix
(Henry le poissard)

À quoi reconnait-on un grand gardien ? Au fait qu'il fasse l'arrêt décisif sans être trop bousculé !
Discuté, remis en cause personnellement par Coupet, Barthez prouve dès ce premier match que Domenech a eu raison.
Soleil dans la gueule ou pas, on repousse le ballon.

Le match est fermé, mais à la 90ème minute, Vikash Dhorasoo a une balle de but : il la met à côté, jouera deux minutes au match suivant puis fera le cinéaste low-cost le reste de la compétition.

L'animation offensive interroge, tout comme Patrick Vieira. Et Ribéry, ne serait-il pas mieux en joker ? Deux attaquants ou pas ?
Les critiques sont nombreuses, notamment de la part de ceux de 1998.
Sagnol lâche un cultissime "Ferme ta gueule l'ancien" (il visait Desailly)

Face à la Corée, la réaction est attendue. Domenech remet la même équipe en switchant simplement Ribéry pour Malouda (qui revient de maladie)
Et après 9 minutes...

Une vingtaine de minutes plus tard, un but est injustement refusé à Vieira (la ballon a franchi la ligne). À 2-0, l'affaire était entendue, normal vu la domination française.
Mais en seconde période, l'impact physique chute considérablement, et la Corée égalise à la 81ème.

Pire, Zidane prend un jaune synonyme de suspension pour le match contre le Togo et Henry rate un duel pour offrir la victoire.
Il faudra battre le Togo par deux buts d'écart, sinon c'est le retour à la maison.
Exactement la même configuration que celle de 2002.

Domenech est pointé du doigt par tout le monde.
Encore plus depuis la 91ème minute quand il a sorti Zidane pour faire rentrer Trezeguet : le 10 ne l'a pas regardé et on se dit que cela pourrait être son dernier moment de football.
La fracture avec les anciens est réelle et forte.

Et histoire de bien être abattu, la Suisse bat comme prévu le Togo le lendemain pour prendre la tête du groupe.

23 juin, Cologne.
Face aux Éperviers, Domenech opte pour deux attaquants avec la titularisation de Trezeguet. Silvestre remplace Abidal (suspendu) et la France domine la première mi-temps... sans trouver le chemin des filets.
Puis Patrick Vieira ferme toutes les bouches !!!

Six minutes plus tard, Vieira se montre encore décisif et Henry termine ça
(cette célébration d'Henry... normal que beaucoup ne pouvaient pas l'encadrer aussi, ça ne lui va pas ce style)

La France se qualifie.
Le pire en plus, c'est que ce match a eu lieu le jour de l'anniversaire de Zidane : imaginez si la France ne se passait pas, c'était pas loin d'être le pire cadeau de l'histoire des cadeaux.

Vieira fut l'homme du match, et il est vrai que Domenech a toujours cru en lui alors que la majorité voulait le voir sur le banc.
Alors en conférence de presse, Ray fanfaronne : "En ce moment, j'ai l'habitude d'avoir raison avant le monde."

Au final, la France ne termine que deuxième du groupe (soulagement quand même).
En effet, la Suisse bat la Corée (Senderos se pète le nez sur son but, il s'en bat les couilles).

Trois matchs pour la Nati et aucun but encaissé. Ça permet de se projeter sereinement.

GROUPE H : Espagne, Ukraine, Tunisie, Arabie Saoudite

Espagne/Ukraine
Match diffusé sur M6 avec Thierry Roland et Frank Leboeuf au micro.
(Ah vous le sentez le problème hein)
Leboeuf, il gueulait "BUT" sur chaque action, même quand on était loin de voir les filets bouger ahahaha

J'vous jure, il est à la rue M90.
Il ne connaît pas le nom des joueurs, confond Voronin et Tymoshchuk tout le match, veut donner le titre "d'homme du match" à Xabi Alonso qui a même pas joué 1h, etc.
C'était n'importe quoi, très malaisant.

Sur la pelouse, la Roja met une trempe aux Ukrainiens avec notamment un coup franc superbe de David Villa.

La rencontre se termine sur un 4-0 bien violent, avec un dernier but magnifique de Fernando Torres : sur l'action, Carles Puyol fait le geste technique de sa vie et une remise propre #Incroyable

La Tunisie de Roger Lemerre, championne d'Afrique 2004, ne fait pas mieux qu'un 2-2 contre l'Arabie Saoudite (en égalisant dans le temps additionnel qui plus est).
Une réelle contre-performance, dans un match avec de grandes faiblesses défensives.

"C'est une honte." Oleg Blokhine n'a pas apprécié la défaite face à l'Espagne.
Alors son Ukraine remet les compteurs à zéro : 4-0 contre l'Arabie Saoudite avec quatre buteurs différents, BIM

Ouvrir le score face à l'Espagne vous oblige à subir la réaction des hommes de Luis Aragonés. Et comme la Tunisie a eu la mauvaise idée de le faire dès la 8ème minute, les Aigles de Carthage ont souffert.
Ils ont tenu pendant 70 minutes, avant d'exploser
(Torres est un diamant)

Dernière journée, une Roja remaniée l'emporte 1-0 contre l'Arabie Saoudite sans montrer grand chose.
Bien pire, Shevchenko envoie les siens en 1/8F sur penalty dans une purge de football... mais une purge...

Fin d'un premier tour extrêmement séduisant.

Place aux choses sérieuses, on va se mettre bien.
Toutes les grosses nations sont présentes, à part les Tchèques (mais le Ghana fait grave plaisir).
Pas un absent de marque, que du costaud.

Allemagne/Suède
La Nationalmannschaft n'a pas envie de se prendre la tête. On plie le match en un petit quart d'heure pour éviter l'angoisse, avec deux attaquants en grosse forme

La sélection de Klinsmann monte en puissance au meilleur moment, même si la faiblesse des suédois est à souligner.
Aucun joueur au niveau, et un Zlatan Ibrahimovic mangé par le tandem Metzelder-Mertesacker.

Argentine/Mexique
Début de match en fanfare = 1-1 après dix minutes de jeu

Derrière, les Mexicains font déjouer une Albiceleste beaucoup moins facile que contre la Serbie-Monténégro.
En seconde période, ça va un peu mieux mais ça ne passe pas face à la discipline des Tricolor.
On joue le temps additionnel, et...

En prolongation, il ne faut pas attendre longtemps pour que cela bascule. Huit minutes exactement, pour voir Maxi Rodriguez inscrit le but de sa vie

Ce but est beaucoup trop lourd pour ne pas se le revoir dans les conditions du direct de TF1.
C'était un samedi soir, on était dans le canapé, on a tous crié.

Angleterre/Équateur
Dimanche après-midi, 17h.
La sieste vient de se terminer. Et bien non, car les deux équipes décident de la prolonger de 1h45.
Une rencontre HORRIBLE, que Beckham illumine de son pied droit.
(Pire prestation possible, une petite honte de faire ça en CDM)

Portugal/Pays-Bas
Lors de l'Euro 2004, on a pu se rendre compte combien Maniche était un joueur délicieux. Les Hollandais le savent mieux que personne, depuis sa frappe de l'espace en 1/2F.
Deux ans plus tard, Maniche remet ça d'une bien belle façon.
(la remise de Pauleta )

On joue la 23ème minute et on se dit que le match peut être fou. Erreur. Grave erreur.

Marco van Basten avait prévenu ses joueurs : le danger a pour nom Cristiano Ronaldo. Alors en moins de sept minutes, Mark van Bommel et surtout Khalid Boulahrouz s'occupent de lui #Contrat

Le ton est donné, et CR17 va quitter la pelouse après une demi-heure.
Derrière, place aux règlements de compte et aux tilts, avec un arbitre complètement dépassé par la situation. Tout part en vrille, et ça donne 20 cartons dont 4 rouges

Ce match gagnera le nom de Bataille de Nuremberg, référence historique et surtout à la Bataille de Berne du Mondial 1954.
Lors du 1/4F Hongrie/Brésil, les deux sélections se mettent sur la gueule comme jamais, avant qu'une bagarre générale n'éclate au coup de sifflet final.

Les Oranje quittent la Coupe du monde par le petite porte, avec un van Basten qui a totalement échoué. Aussi bien dans ses choix avant la compétition que sur sa composition (comment se passer de van Nistelrooy ???).

Nouvelle désillusion. On ne les compte plus.

Italie/Australie
J'avais suivi ce match sur Canal+, et Denis Balbir voulait trop faire l'italien quand il prononçait les noms des joueurs. Genre ça allait donner du poids à son contenu.
Non mais écoutez-moi ce forceur ahahaha

On peut dire que l'Italie a eu chaud. Très chaud.
À 10 contre 11 pendant quarante minutes, avec un Buffon décisif, les Italiens ont galéré comme pas possible... avant de s'en sortir grâce à un penalty obtenu généreusement.
(Balbir again, "Monsieur CantaLÉjo" ahahaha)

Quelle rédemption pour Totti !!! Il était à la cave, décrié de partout et là il prend ses responsabilités sans être à 100% physiquement.
C'est trop, mentalement au-dessus, point barre.

Guus Hiddink, le sélectionneur australien, dira que le penalty n'existait pas, et parlera même de triple peine avec une non-faute sifflée, un penalty transformé et son équipe éliminée.
Mais bon après 2002 avec le Corée du Sud, c'est le revers de la médaille.

Suisse/Ukraine
Une transversale partout. Match inutile.
Même la séance de t.a.b est claquée : 7 tirs, 4 ratés avec des Suisses qui ne savent pas en tirer un seul.
Allez, on respecte la panenka de Milevskiy avec le chambrage derrière, c'est tout.
(allez sur Youtube, la flemme)

Brésil/Ghana
Cinq minutes, et Ronaldo devient le meilleur buteur de l'histoire du Mondial
(ce passement de jambe putain, à vie on sera tous marqué)

Bon, vous connaissez tous le surnom des joueurs du Ghana ?
Vous connaissez aussi le surnom des joueurs du Nigéria ?
Bah Thierry Roland, lui, vous a fait un petit mix de tout ça #CestCadeau

La Seleção s'impose 3-0 au final, sans produire grand chose, avec de la réussite et en profitant des erreurs adverses.
Il faudra montrer autre chose pour aller au bout. Notamment Ronaldinho, simplement passable une fois encore.

Espagne/France
Le dernier match de Zidane ? Oui pour la presse espagnole et quelques joueurs.
Jamais compris l'intérêt de trash talk avant un 1/8F de CDM face à un adversaire si chargé en talent individuel. Surtout sur Zidane, qui a quand même les moyens de te punir salement.

Domenech met Ribéry titulaire, avec Malouda à gauche.
La confiance est forte du côté espagnole, elle passe par la possession. Encore faut-il en faire quelque chose ? Ce n'est pas le cas, mais sur coups de pied arrêtés oui.
Et à la suite d'un corner, Thuram va à la faute.

Malgré tout, on sent que rien est perdu. À raison, car moins quart d'heure plus tard, Ribéry marque son premier but en sélection
(le commentaire de Gilardi est juste légendaire)

Juste avant la mi-temps, ça fait toujours mal au moral de l'adversaire.
Vieira, le passeur, redevient le joueur monstrueux qu'il est : régnant dans les duels et allant constamment vers l'avant, il sort une deuxième période de taulier, avant d'être récompensé à la 83ème minute.

Dans le temps additionnel, Zidane en remet un pour le principe, histoire de bien passer le bonjour (ou de dire au revoir plutôt) à l'Espagne toute entière (joueurs, journalistes et socios)

La France passe, en ayant été costaud et intelligente. Maitrise de bout en bout, zéro panique et puissance physique incroyable au fil des minutes.
Ce ne fut pas un grand match, mais un gros match.
Alors autant revoir tous les buts un par un, en HD, juste pour le plaisir

Raúl ne le sait pas encore, mais il vient de jouer sa dernière grande compétition. Le jour de son anniversaire (aïe).
En septembre 2006, il partira en tant que meilleur buteur de la Selección, et restera un des joueurs les plus marquants de la Roja... malgré le manque de titre.

La claque pour l'Espagne est immense, mais justifiée. Après le premier match, limite les mecs s'y voyaient déjà... c'était l'Ukraine hein !!!!
Cette défaite leur a mis du plomb dans le crâne pour la suite au moins.
Parce que là, trop d'excès de confiance, c'était dingue.

Le kiff suprême, c'était Aragonés.
En 2004, il avait dit "noir de merde" pour motiver Reyes sur Henry.
À l'époque, des mecs te disaient tranquillement " 'negro' en espagnol, ce n'est pas raciste, ça veut dire 'noir' ".
Euh... ok... soit... et le "de merde" alors ??? Pourquoi ???

Allemagne/Argentine
Ce duel pour moi, c'est mon enfance : 1990, ma première finale de Coupe du monde. Mon premier grand bonheur footballistique. La joie de la victoire contre cette Albiceleste dégueulasse.
C'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

16 ans d'attente, les maillots blancs d'un côté, les bleus de l'autre (comme en 1990).
Un stade magnifique, et une domination argentine. Réelle mais stérile.

Début de deuxième période, Roberto Ayala refroidit le pays.

Hey, Ayala c'était quelqu'un. Vrai gros défenseur : durant son peak, il n'y en a pas beaucoup qui pouvait s'asseoir à sa table.
Patron avec Valence, toujours là en sélection. Des bavures certes, mais ça reste un joueur sous-coté.

Seulement, au lieu d'enfoncer le clou, les Argentins attendent. Pire, Pékerman sort Riquelme pour Cambiasso.
Sans leur maitre à jouer, l'Albiceleste se dérègle complètement.
Et Klose traîne par là...

Avec une prolongation dans les jambes contre le Mexique, l'Argentine se devait de tuer le match. Elle a opté pour la prudence, avec un brin d'arrogance.
La voilà dans l'exercice des tirs au but.

La suite

La fin

Aaaaaaaaah la jouissance.
Comme d'habitude, on est intestable aux tirs au but, et ça craque dans la tête côté Argentin... avant de dégoupiller.

Cette bagarre va provoquer la suspension de Torsten Frings pour la demi-finale (SPOILER : et ça aura son importance)

Une défaite qui revient grandement à Pékerman.
Comment avoir préféré Julio Cruz à la vitesse de Messi ? Sortir Riquelme, bien que mauvais, alors que tout est en place... WTF

Enfin, que les Argentins s'habituent, ce n'est que le début de la trilogie ahahaha #2010 #2014

Italie/Ukraine
À croire que les hommes de Blokhine doivent mal jouer pour avancer. En effet, ce quart reste la meilleure prestation de l'Ukraine, et au final l'addition est salée.
(Zambrotta-Toni, duo inattendu mais décisif)

La Nazionale peut compter sur ces deux hommes forts, à savoir Cannavaro et Buffon.
Impériaux depuis le début du tournoi, ils ont maintenu le 1-0 avant que Toni n'inscrive son doublé.
Le défenseur a remporté quasiment tous ses duels alors que le portier a assuré sur sa ligne.

Mais quand je dis "assuré", c'est assuré de fou hein. Et avec l'aide d'un acolyte en plus.

L'Ukraine touchera la transversale, mais rien à faire.

Cette Squadra Azzura n'est pas extraordinaire, mais elle est sacrément stable derrière et lui marquer un but dans le jeu semble impossible.
On souhaite d'ors et déjà bon courage à Klose, Podolski and co.

Angleterre/Portugal
La revanche du dernier Euro.
En 2004, on s'était régalé. Deux ans plus tard, beaucoup moins.
La faute à un Portugal en difficulté sans Deco, avec un CR17 qui croque et un Pauleta transparent.
Les Anglais ne font pas grand chose non plus.

Et à la 62ème...

L'attitude de Cristiano choque à travers le monde : aller voir l'arbitre + clin d’œil = mauvais délire.
Ce combo restera longtemps dans les têtes. Si on ajoute ses plongeons durant ce Mondial, vous avez l'explication de la hate.
Mais bon, sachez que vous lui rendez service.

L'expulsion est indiscutable mais le Portugal n'en profite pas. La Selecção joue depuis trop longtemps avec le frein. À part des frappes de loin, rien à proposer.
Et l'Angleterre essaye, en vain.

Place aux tirs au but. Comme en 2004.
Avec Ricardo dans les cages. Comme en 2004.

Après avoir été très important durant la rencontre, Ricardo qualifie encore les siens.

Le Portugal est en demi, sans avoir montré beaucoup mais Deco va revenir et jouer cette équipe en demi-finale de Coupe du monde est tout sauf un cadeau.

Déception immense pour les Anglais, et élimination qui scelle le sort de la grosse génération.
Cette England 2006 était calibrée pour aller loin, mais pas dans ce système. Le 4-1-4-1 d'Eriksson n'a rien apporté, alors qu'il y avait tellement mieux à faire.
Un énorme gâchis.

Niveau saleté, l'Angleterre est la seule nation qui peut discuter avec l'Italie sur les vingt dernières années :
1986 = main de Maradona
1990 = t.a.b
1996 = t.a.b
1998 = t.a.b
2000 = dehors sur un penalty à la 89ème
2002 = coup franc de Ronaldinho
2004 = t.a.b
2006 = t.a.b

France/Brésil
Oh la belle affiche, MIAM MIAM
Dans le couloir, tout le monde a le sourire. Zidane le premier.
Et après trente secondes de jeu, on comprend tous pourquoi

En jambe direct.
Zidane déplie le catalogue devant les Brésiliens et fait du page par page.
Même pour les passes en retrait, il ne fait pas ça normalement lol
(petit bonus gratuit, avec en prime les ralentis)

Le respect est mort ce jour-là. C'était trop.
Merde, on se parle du Brésil quand même. Champion du monde, des Ballon d'Or, et... Ah excusez-moi, je crois que Claude Makélélé veut nous dire quelque chose

Effectivement, les Français n'en ont rien à battre.
Une maitrise totale.
La défense éteint le trio Ronaldo-Ronaldinho-Kaká alors que la doublette Makélélé-Vieira règne au milieu.
Devant, tout le monde se donne et Zidane offre ENFIN une passe décisive à Henry.

Allez, j'vous le mets en HD histoire que vous dégustiez comme il se doit le marquage auriverde, particulièrement celui de Roberto Carlos
(RAPPEL : nous sommes en quart de finale de Coupe du monde)

Le Brésil n'a quasiment pas existé, et quand ce fut le cas, les Français ont réagit à la perfection.
Ronaldinho met fin à son triste Mondial alors que Ronaldo voit son compteur but bloqué à 15.
Cela reste la dernière fois que la Seleção a eu une "attaque de rêve" (sur le papier).

Ce match reste le sommet de la carrière de Zidane.
Le garçon a quelques classics dans son armoire, mais ce jour-là, c'était la perfection. Il était tellement fluide, élégant et décisif.
Facilité maximale dans son football

Le lendemain, L'Équipe ne se foule pas pour trouver le titre de sa Une.
Mais comment leur reprocher ?

Allemagne/Italie
On n'est pas loin d'être au pied de l'Everest du foot là.
Six Coupes du monde en vitrine et une rivalité hors norme : Mexico 1970, la finale de la CDM 1982, les matchs de poule des Euros 1988 et 1996, etc.
Et là, rebelote en 1/2F d'un Mondial en Allemagne ?

Le match a lieu à Dortmund.
Si j'vous le dis, c'est que tout le monde cassait la tête avec ça à l'époque. Sauf que le Westfalenstadion sans le Borussia, ce n'est pas la même Westfalenstadion.
Le stade est plein, il y a de l'ambiance mais ce n'est pas ouf.

Klinsmann a opté pour Borowski plutôt que Bastian #JaimePas

Sur le terrain, du combat, un gros rythme, deux bonnes défenses et une domination plutôt italienne dans un match verrouillé.
À la 34ème minute, l'Allemagne a une occasion en or que Klose puis Schneider jouent mal...

Deuxième période, la Nationalmannschaft revient bien et nouvelle occasion, avortée par qui vous savez

La rencontre est belle, avec une tension optimale et des gros joueurs au m²
Manque juste les buts, et en prolongation, la Squadra Azzurra touche à deux reprises les montants coup sur coup (91ème et 93ème).

L'Allemagne est en difficulté mais réagit bien en fin de première partie de la prolongation : sur un centre d'Odonkor, Podolski rate le cadre avec sa tête (105ème+1).
Alors Poldi tente avec son pied gauche (112ème), mais sa frappe est arrêtée par qui vous savez.

Jens Lehmann n'est pas aussi royal que Buffon dans ce Mondial, mais il est quand même sacrément précieux (118ème).

Dans la continuité, corner pour l'Italie et place au coup de poignard XXL...

Pour ceux qui n'ont pas la référence : la célébration de Grosso est un remix de celle de Marco Tardelli en finale de Coupe du monde 1982 contre la... RFA.

Le coup est fatal, mais il reste quelques secondes pour égaliser.
Ou prendre un deuxième but.

Une des séquences de football les plus folles de tous les temps : orgasmique d'un côté, tragique de l'autre.
En deux minutes, le rêve devient réalité pour les Italiens et tout s'effondre pour les Allemands.
Le genre de moment à vivre en version italienne

J'vous le dis tout net : le but de Grosso = pire moment de ma vie de supporter !
Effondré comme jamais.
Ma seule chance c'est que j'avais le genou pété. Sinon j'me levais et j'sautais par la fenêtre
(j'habitais au 1er étage donc j'aurais juste eu les deux genoux de pétés en fait)

L'absence de Frings a trop pesé. Son côté ratisseur et relayeur a trop manqué. Sebastian Kehl a fait son match mais ce n'est pas le volume ni la puissance de Torsten.
Schweini aussi aurait pu apporter de la percussion... mais au fond, cette Italie était bien trop méritante.

France/Portugal
Le match piège, car la France fait office de favori, à l'inverse des rencontres face à l'Espagne et le Brésil.
Le milieu de la Selecção est fourni, et Cristiano a ses jambes.

Le match s'avère très très compliqué pour la France, mais à la demi-heure de jeu, penalty puis sanction du boss.
(Larqué était en train de nous quitter lol)

Le Portugal repart au combat, et entre deux plongeons, Cristiano continue de faire un tabac sur le côté et Willy Sagnol se retrouve dans la sauce
(la panique qu'il créait en une prise de balle, une fraction de seconde, c'était dingue... 21 ans putain)

La France lutte pour tenir. Dans un match fermé, Pauleta n'existe pas une fois de plus. Figo est dans le dur et Miguel (une des grosses forces de ce Portugal) fait un match moyen.
On sent bien que l'unique solution peut venir sur un éclair du gamin. Et à la 77ème minute, frisson.

Les Bleus ne lâchent rien, et s'offrent une finale de Coupe du monde au mental et au physique.
Le tout sans avoir un seul titulaire suspendu pour la finale alors que Zidane, Vieira, Thuram, Sagnol et Ribéry étaient sous le coup d'un carton jaune.
Mission réussie pour atteindre...

Ce match était tellement crispant, incroyable.

TF1 fait péter le score avec une audience record (22 200 000 téléspectateurs).
Ok Macron vient de battre ce chiffre avec la crise du Covid19, mais votre Manu là, il ne peut pas envoyer du rêve comme Thuram dans ses interventions !!!

Thuram authentique patron de ce match.
Tout le monde retient sa demi-finale de 1998, mais la version 2006 est tout aussi lourde !!
Merde, sa prestation est d'une propreté inouïe. Entre assurance et fermeté, du début à la fin.
Trop oublié son match.

Allemagne/Portugal
Match pour la troisième place.
Kahn prend la place de Lehmann, le brassard de capitaine et assiste au festival de Bastian "j'tallume de loin en profitant de ses ballons" Schweinsteiger

Mais genre j'tallume, mais j'tallume vraiment quoi

Comme un symbole, c'est Luís Figo qui permet aux siens de sauver l'honneur en envoyant une passe décisive à Nuno Gomes (88ème) : il honore comme il se doit sa 127ème et dernière sélection.

France/Italie
9 juillet 2006
Tu as des dates que tu retiens à vie. Celle-ci en fait évidemment partie.
Cette sensation de se réveiller et de se dire qu'on va voir le soir une finale de Coupe du monde LOURDE... ah oui oui oui

Juste pour se foutre le seum à vie.
Voici le prix des places pour la finale : ça allait de 120€ à 600€.
Bordel de merde, c'est absolument rien. À 300€, tu étais en catégorie 2.

Cet homme est l'homme qu'il nous faut

Un truc qui m'avait frappé, c'était le visage de Zidane dans le tunnel. Fermé. Rien à voir avec celui vs Brésil. On sent de la nervosité.
J'me disais juste qu'il était concentré de fou (en fait non, il y avait autre chose).

Une minute de jeu, Cannavaro donne le ton.

7ème minute de jeu, premier moment d'histoire.
(j'sais pas ce que vous en pensez, mais c'est un geste tout à fait normal en finale de Coupe du monde mdr)

19ème minute, Marco Materazzi débute son classic : "fautif" sur le penalty, il égalise d'un coup de tête magistral.

Bien en place jusque là, la France perd clairement l'ascendant. Sur les coups de pied arrêtés, l'Italie fait mal.
35ème minute, Luca Toni fait parler son jeu de tête
(le tacle de Thuram avant le corner >>>)

Début de seconde période, la France montre une autre image.
Et Thierry Henry met la machine en route.

Encore un petit slalom pour l'attaquant d'Arsenal.

Mais si Henry est un joueur monstrueux, il ne fait jamais la décision dans les grandes finales. Il bosse, se dépense, est souvent bon mais il ne marque jamais
Ce match illustre une fois de plus ce constat, et il se trompe encore dans le dernier geste.

Comme toujours, l'Italie est dangereuse sur coup de pied arrêté.
62ème minute, petit soulagement dans le camp français (petit hein lol)

La sortie de Vieira (56ème) a fait mal à la France, mais elle tient le coup malgré tout.
Et Henry se procure encore une occasion : c'est bien joué mais ça manque de tranchant.

Puis Zidane se blesse à l'épaule juste avant la prolongation. Ça sent mauvais pour la France... Et bien non, car les Italiens sont cramés.
Les Bleus le savent, Domenech aussi, et Ribéry...

Imaginez l'histoire si Ribéry avait marqué là : 23 ans, inconnu il y a encore un an et inexpérimenté au plus haut niveau. La story que ça aurait été pfffiouuu

Mais alors encore mieux : si Zidane avait marqué sur cette action là

Honnêtement, Zidane met ce but là, faut tout arrêter.
J'veux dire : tu pars à la retraite en plantant deux buts au meilleur gardien du monde en finale de CDM, dont un de la tête comme tu en avais mis deux en finale contre le Brésil.
Ça aurait été une dinguerie absolue.

Au lieu de ça, il effectue un autre geste. Beaucoup moins joli pour le coup.
(le commentaire de Gilardi putain, toujours la chair de poule #CaNeBougePas)

En moins de dix minutes, tu passes de la photo A à la photo B.
Et si la photo A se termine mieux, tu n'as pas la photo B
(grande analyse non ?)

Même à 11 contre 10, les Italiens restent sur leur idée d'attendre les tirs au but. Aucune prise de risque, rien.
À l'ultime minute, les deux héros de la finale de l'Euro 2000 partent au but : on se dit qu'ils vont encore faire cauchemarder les transalpins mais...

Place aux tirs au but.
On se parle d'une finale de Coupe du monde. Donc on regarde, sans rien dire.
Part 1

Part 2

Part 3

Part 4

Fin d'une des finales de Coupe du monde les plus folles de l'histoire.
Pas par son niveau de jeu, mais par son scénario. Il y a trop de choses dans ce match. C'est juste irréel.
L'Italie n'a pas été la meilleure sur l'ensemble mais rien à dire, si ce n'est bravo.

Sur la séance des tirs au but, Barthez n'a rien pu faire.
Perso, j'ai pensé à Maldini et Baggio direct après le tir de Grosso. La Nazionale a tellement été malheureuse dans l'exercice en Coupe du monde que c'est beau que la mauvaise série prenne fin sur une finale.

Sur l'expulsion de Zidane, il n'y a rien à dire. Elle est justifiée, et il est totalement coupable.
On a trop voulu le faire passer pour la victime. Qu'il tombe comme ça, dans le panneau, à ce moment-là, c'est faute professionnelle.

Le lendemain, L'Équipe sort une de ses plus belles Unes.
Photo parfaite, titre impeccable et excellent Édito.

Mais voilà, c'est Zidane, on ne peut rien dire sur lui. Le pays a trouvé en Materazzi (qui a forcément tenu des propos racistes) le coupable.
L'Équipe ne peut pas se permettre de perdre des lecteurs/sponsors alors le lendemain, marche arrière.
(top 5 All-Time des volte-face)

Dans ce numéro du 11 juillet, Lizarazu nous pond un papier ahurissant.
Genre un italien ne peut pas l'insulter : c'est vrai que Zidane s'est toujours retenu d'insulter sur un terrain ahaha
Tous là à le sucer, à le défendre, ZZ la victime blah blah. Franchement c'était pathétique.

Zidane roulerait à 180km/h en ville, ils diraient que c'est la faute de la voiture.
Il a fait une connerie immense, basta. Pas la peine de chercher des excuses.
Pour d'autres, les mecs (tous consultants aujourd’hui) prennent moins de pincettes.
Faut être juste dans la vie hein

Tiens ça me fait penser à Domenech.
Là aussi c'est n'imp niveau traitement. Lui, on nous dit qu'il n'y est pour rien du tout. Ben voyons.
Non mais sérieux... Que les cadres se soient gérés et qu'ils ont pris des choses en main, oui. Mais détendez-vous les journaleux là

Dans un 100% Foot sur M6 à quelques mois du Mondial, Sagnol dit qu'il n'est pas forcément chaud pour Abidal en arrière gauche. Qu'il fallait voir.
Au final, Domenech le met, il prend aussi Ribéry, et surtout fait totale confiance à Vieira.
Faut tout dire sinon c'est pas drôle

En finale, il fait ce qu'il faut : perte de Vieira, rentrée de Diarra, normal
Après Trezeguet et Wiltord, là où certains auraient bétonné. Il aurait dû le faire avant ? Peut-être mais l'Italie a eu chaud par deux fois dans la prolongation.
Ce sont les faits.

Il a fait d'la merde après, mais la vérité c'est que les journalistes ont eu le seum contre lui avec son "Rendez-vous le 9 juillet" car ils ont TOUS eu l'air con quand ça a eu lieu (comme avec Jacquet).
Et derrière ils torpillent car ils sont blessés dans leur ego comme Ékoué.

Après Domenech l'a cherché. Il était antipathique. Il surjouait son personnage.

J'me suis toujours dit qu'il voulait faire le Mourinho 2.0. Problème il n'avait ni sa science, ni son charisme, ni sa capacité à fédérer les joueurs dans son délire.
Ça fait beaucoup trop de "ni" mdr

Côté italiens, Cannavaro a confirmé son statut de meilleur défenseur du monde.
Sacre éternel pour les Totti, Del Piero, Buffon, Pirlo, De Rossi, Gattuso, etc : franchement, cette Squadra 2006 envoyait trop

Et puis Marcello Lippi... Quelle carrière de dingo bordel.

Faut pas rager sur Materazzi. Il a fait ce qu'il avait à faire.
Et son Mondial c'est un PUTAIN de livre :
1/ remplace Nesta
2/ marque vs RTC
3/ rouge vs Australie
4/ but en finale
5/ provoque l'expulsion de Zidane + t.a.b réussi
On attend que Martin Scorsese fasse un biopic là

Autre star surprise de ce Mondial, Fabio Grosso.
Alors lui, il provoque le penalty contre l'Australie en 1/8F puis marque le but décisif en demi-finale avant de planter le tir au but pour la Coupe du monde.
En termes de clutch, le mec est avec Jordan saison 1996-97.

C'était la première Coupe du monde avec internet.
2002, c'était pas encore assez développé.
2006, on était tous sur les forums. Avec mes gars @O_Dog_187 @PitBill_Gates @mitch_bukanon @Ari_BigMaC_Gold on faisait les debriefs, ça torpillait, ça causait tactique.
Le sommet

Fin d'une Coupe du monde mythique.
Une des 4-5 plus belles de tous les temps.
Un cadre parfait, trop de joueurs légendaires, des moments marquants et un final hitchcockien.
Je ne connais pas une personne qui n'a pas pris son pied dans cette édition. Et c'est normal car