Hier soir, sur le compte, j'ai parlé répartition des taches : entre ce qui est juste et ce qui est égal.
Les seuls qui m'ont dit, que quand même, juste c'était mieux que égal, ce sont des mecs.

J'explique simplement ce constat : +3 minutes de tâches domestiques en dix ans pour les hommes. Une inégalité accrue quand le premier enfant arrive.
Des temps partiels pris en majorité par des femmes.

Et puis il y a cette notion de De Singly, sociologue, l'inégalité supportable. Quand une femme fait plus de 73%, elle trouve cela injuste. Moins, c'est tolérable.
Et les excuses "il travaillent beaucoup..." "Elle est à 80%..."

Tant qu'on n'aura pas repensé le travail, le temps de travail et la valeur du travail, on ne fera pas un bond phénoménal.
Le travail domestique gratuit est vu comme un compensation de la valeur de l'individu sur le marché du travail.

Moins de salaire, plus de temps : c'est normal, tu compenses par la maison. C'est normal tu dois t'occuper des enfants.
Sauf que celles qui sont mises de côté dans leur carrière et leur aspirations, sont avant tout des femmes.

Et pour celles qui gagnent le plus et ont moins le temps ? Même traitement mais pas par le même mécanisme. Entre culpabilité parce qu'elles ont investi la sphère extérieure, et normes autour de la maternité, ces femmes se retrouvent à devenir des WonderWoman. Épuisées.

Je pense de plus en plus que l'égalité doit être une valeur que nous devons viser. Pas pour souler (lol), mais pour faire avancer plus vite. Puisque de toute manière la justice domestique sera toujours en défaveur des femmes. Demandons l'égalité.

Enfin et j'insiste là dessus il devient urgent de repenser le travail. De repenser le temps de travail, les obligations de présence dans les boîtes, la revalorisation du travail précaire mais essentiel au fonctionnement de notre société.

On doit renverser les normes du travail pour repenser les normes autour du travail domestique et pour revaloriser celui- ci.