L'engagement de la femme marocaine dans le Mouvement national marocain 🇲🇦.

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La résistance marocaine, commencée avant même l’établissement du protectorat en 1912 avec la conquête d’Oujda en 1907, s’est continuée sous des formes diverses pendant toute la période coloniale.
Les femmes ont participé en s'impliquant corps et âme dans la lutte pour l'affranchissement de la patrie du joug du colonialisme et le recouvrement de son indépendance.
La femme marocaine a su marquer d'une  empreinte indélébile la mémoire du militantisme national, tout au long des années de lutte, en assurant des rôles  précurseurs, se plaçant sans cesse à l'avant-garde des événements majeurs ainsi que
des manifestations menées par l'ensemble des composantes du peuple marocain pour briser les chaînes coloniales françaises et espagnoles.
La lutte et les sacrifices dont a fait preuve la femme marocaine ont marqué cette phase charnière de l'Histoire, grâce à une participation vigoureuse au combat pour la libération.
Dès les premières années du protectorat, la France a cherché à séparer les Arabes et les Berbères, en essayant de soustraire les tribus berbères au droit coranique.
En 1913, la France voulant déshériter une femme de la tribu berbère de Zemmour, les femmes de cette tribu se réunirent donc dans la ville de Khemisset pour protester.
Ce fut la 1ère manifestation contre la politique berbère avant qu’elle ne devienne officielle le 16 mai 1930.
Les femmes participaient de plusieurs manières à la résistance contre le colonisateur. C’est d’ailleurs le travail qu’a mené Assia Benadada en 1999 à travers son article « Les femmes dans le mouvement nationaliste marocain ».
La chercheuse marocaine s’est alors intéressée à plusieurs sources pour mettre en exergue le rôle primordial des femmes marocaines dans la lutte contre l’occupation française et espagnole.
Elle distingue deux étapes dans les formes de la résistance nationale auxquelles les femmes ont pris part.
D’abord, une « première étape marquée par une résistance armée, non coordonnée, avec des moyens limités qui a touché toutes les régions du Maroc jusqu’en 1934 ».
Ensuite, une « deuxième étape de la lutte anti coloniale est la création d’un mouvement politique à caractère urbain et pacifique qui a commencé dans les années trente ».
Une date célèbre de l’histoire du Maroc, celle de la promulgation Dahir du 16 mai 1930, communément appelé « Dahir berbère », qui n’est autre qu’un décret royal qui s’intéressait au fonctionnement de la justice dans les tribus de coutume amazighe.
C'est surtout considéré comme le tout premier catalyseur et l’une des étapes centrales du nationalisme marocain.
La chercheuse raconte ensuite comment les marocaines participaient de plusieurs manières à la résistance contre le colonisateur :
« Elles approvisionnaient en eau et nourriture les combattants, chargeaient les fusils et parfois remplaçaient les morts au front. Elles marquaient les hommes qui fuyaient les combats avec du henné pour les ridiculiser ».
« Les femmes surveillaient également les mouvements des troupes ennemies et renseignaient les combattants avec un code spécial. De leur terrasse, elles jetaient des pierres, de l’eau ou de l’huile bouillante sur les policiers. »
Lors de la bataille de Bougafer, datant du 13 février 1933, les femmes soutenaient les 1 200 combattants de la tribu d’Ait Atta, représentaient également leur mari dans les assemblées de la tribu. Elles seraient 117 femmes ayant perdu la vie dans cette bataille.
Quant à la deuxième étape, la chercheuse affirme que les Marocaines « ont participé au mouvement comme le montrent les actions qu’elles ont menées au sein des associations féminines ».
Des associations qui se sont données pour objectif principal de « créer un Maroc nouveau » et se sont fixées un certain nombre de priorité, comme le fait de « stimuler et encourager l’instruction des femmes pour leur permettre d’assumer pleinement leurs responsabilités ».
Dans son article, Assia rend hommage à plusieurs femmes marocaines ayant marqué l’histoire de la résistance nationale contre le protectorat français. Elle cite la sœur d’un résistant, Hidna, qui avait été tué par les forces espagnoles lors d’une bataille en 1922 dans le Rif.
Malika Al Fassi, la sœur d’Allal Al Fassi, père-fondateur du parti de l’Istiqal « fut une des premières femmes à adhérer au mouvement nationaliste en 1937 ».
Elle est surtout l’unique femme à signer le manifeste de l’Indépendance.
Daouya Al Kahli une des participantes à la guerre de libération de 1953 à 1956 assurait la liaison entre les résistants de sa cellule.
Elle apportait de la nourriture aux combattants emprisonnés après leur arrestation, entre autres à son mari. Elle se déplaçait beaucoup à Larache, ville sous occupation espagnole, pour faire passer les armes.
C’est elle qui transportait les armes sous sa djellaba ou dans un panier rempli de légumes et qui les récupérait après pour les cacher chez elle.
Fatima Ben Slimane, l’une des premières marocaines à obtenir le baccalauréat, qui a enseigné dans l’école Annahda, créée par les nationalistes pour contrecarrer les écoles françaises.
Dirigeante de l’association féminine qui s’occupait de plusieurs tâches destinées à soutenir les femmes marocaines, elle est à l’origine, en 1953, de la toute première colonie de vacances pour les filles de Salé.
Elle « fait aussi partie de celles qui manifestèrent contre le décret promulgué le 16 mai 1930 par le résident général Lucien visant à séparer les Arabes et les Berbères, et [exhortait] les femmes à descendre dans la rue, à lire " Le Latif " pour exprimer leur refus du Dahir ».
Manifester car le Maroc, plus vieil état du monde depuis 12 siècles, et plus précisemment depuis 789, a toujours unifié berbères et arabes marocains en les rassemblant à travers une UNIQUE nation : celle du Maroc tout en formant un nationalisme anti-colonial nous mobilisant tous.
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