Que reste-t-il de l'immense James Mason dans la mémoire des cinéphiles ? Un chef-d'œuvre (
Odd Man Out), un seul beau rôle (Pandora), un Brutus et une apparition dans La Mort aux trousses ? https://twitter.com/philippe_rouyer/status/1251846611774443520

Trop torturé, dérangeant, cassant et cynique, cet immigré britannique au physique latin n'avait pour la machine à broyer hollywoodienne ni le profil du héros (Errol Flynn, Wayne), ni de l'Américain moyen (Cooper, Stewart), ni du séducteur (Gable), ni du bad boy gentil (Bogart).

Ce brun au visage froid joue souvent les maudits (Brutus), les Allemands, les maîtres-chanteur (Affaire Cicéron), les déchus, les maris tarés, les alcolos, les brutes (Botany Bay, Fanny by Gaslight), les traîtres convoitant le pouvoir (Mort aux trousses, Prisonnier de Zenda)...

Des détraqués... mais élégants, cérébraux, gentlemen. La beauté du diable. La mort est souvent la seule issue. Une Étoile est née. Rommel aussi se suicide (Renard du désert). Le Capitaine Nemo est englouti avec le Nautilus (20.000 Lieues sous les mers).

Des figures du mal, avec un rire diabolique (Lolita). Cela me fait rire qu'il ait joué le gros Flaubert.

Bref, James Mason fut un formidable comédien, jouant la cruauté sur plusieurs registres, comme Charles Laughton avant lui. Ses héritiers sont Anthony Hopkins et Kévin Spacey.

« it is lamented, Brutus, that you have no such mirrors as will turn your hidden worthiness into your eye » (Shakespeare)

Dans ce film, Derrière le miroir en français, la personnalité de Mason est altérée par une drogue... https://twitter.com/Sergiofordy/status/1269408779197652996?s=19

https://twitter.com/RomanPBone1/status/1339159959712489473

Et, en apothéose, C'était quoi James Mason - Blow Up - Arte.