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J'ai attendu d'avoir suffisamment d'éléments en main (et en tête) pour décider quoi penser des applications de "tracing" COVID. Finalement, je suis bel et bien contre. Un petit résumé des raisons:
On sait que l'effectivité de ces apps n'est garantie qu'au delà de 60% d'adoption par la population. Au Québec, seuls 58% des adultes en 2016 possédaient un smartphone ( https://www.infopresse.com/article/2017/6/29/au-quebec-4-milleniaux-sur-5-possedent-un-appareil-mobile). Les + vieux n'en possèdent le plus souvent pas
Autrement dit, les personnes les plus vulnérables au COVID sont aussi celles que ce genre d'apps n'aidera pas. Rien que là, quelque chose de gros coince. 2e pb, l'utilité est confirmée si et seulement si on peut tester. Là encore, on n'a pas assez de tests, donc quelle utilité?
3e pb, et non le moindre: l'effet cliquet de ce genre d'applications. Faire croire qu'on règle un pb de santé publique avec de la surveillance de masse, en passant par une campagne de "sensibilisation" massive de la population.
Le risque ne doit pas être passé sous silence. Les "laisses numériques" que constituent ces apps pourront et seront proposées à toutes les occasions (terrorisme, accidents climatiques, etc.). Où est-ce qu'on s'arrête? Réponse: nulle part. C'est ça l'effet cliquet
4e pb, le marketing de ces apps fonctionne sur un mensonge: qu'une adoption massive permettra d'accélérer le déconfinement. C'est faux (voir pbs 1 et 2), et ça promeut une vision de la technologie dangereuse et liberticide.
Qlques ressources : sur le taux de 60% https://science.sciencemag.org/content/early/2020/04/09/science.abb6936.full une explication simplifiée des apps : https://github.com/DP-3T/documents/tree/master/public_engagement/cartoon des éléments de débat importants: https://github.com/DP-3T/documents/issues/118
