Gros thread sur l'Euro 2004

Le championnat d'Europe qui a accouché de la plus grosse surprise de l'histoire.
On remet ça : vidéos, archives, anecdotes, analyses et humour.
On déguste un pastel de nata en se rappelant les bons souvenirs

Pour les télés, TF1 et France Télévision diffusent la compétition.
Charles Biétry est à France Télévision depuis quelques années et on sent que le mec a mis sa patte : première grosse compétition, hop il chope le match d'ouverture et la finale.

Sur le plan sportif, c'est un Euro qui s'annonce assez ouvert. Pas de méga favori et beaucoup de prétendants.
Les horaires sont idéales pour nous. Et pour ne rien gâcher, il fait beau et on ne va rien faire à part mater du foot.
Bref, on pense qu'à ça, n'en déplaise à certains

GROUPE A : Portugal, Espagne, Grèce, Russie.

Les deux voisins rivaux dans un Euro joué au Portugal, on prend.
Une Selecção dirigée par Luiz Felipe Scolari, champion du monde avec le Brésil. Il fait des choix forts, comme se passer des services de Víctor Baía, l'idole de Porto.

Le match d'ouverture oppose le pays hôte à la Grèce... à Porto justement.
Attention aux Grecs qui ont terminé premier d'un groupe comportant l'Espagne et l'Ukraine notamment.
Et ça se confirme : début de match catastrophique des locaux et Karagounis sanctionne immédiatement.

Le Portugal n'y est pas du tout. Charisteas s'avère être un problème, la possession est stérile et ça manque d'idée.
La Grèce est en place, avec un Nikopolidis très serein dans ses cages.

À la mi-temps, Scolari sort Rui Costa et Simão pour Deco et Cristiano Ronaldo.

Sauf que le jeune Cristiano veut tout de suite trop en faire. Et comme il est plus attaquant que défenseur...

Le Portugal est sonné.
Nuno Gomes rentre, mais il ne se passe pas grand chose : Figo rate trop, et Pauleta est mauvais comme toujours quand ça se corse.
Les remplaçants apportent un peu de danger. Un peu seulement...
Cristiano réduit le score, mais trop tard (93ème)

Après une telle surprise, pas la peine de dire que l'Espagne saute sur l'occasion.
La Roja entame une reconstruction, et peut compter sur du sang neuf (Torres, Xabi Alonso).

Victoire 1-0 sur un but de Valerón, avec une grosse deuxième mi-temps.

Grèce/Espagne, avec une Selección qui va devoir faire sauter le verrou.
Pas simple, sauf si Raúl a une inspiration délicieuse (MIAM)

Mais cette équipe grecque a de la ressource. Et si l'Espagne rate le but du break (notamment par Raúl), les Hellènes égalisent par l'inévitable Charisteas (66ème)

Derrière, c'est une attaque-défense qui voit l'Espagne buter sur les Grecs : un pied qui traine, un duel gagné, une fesse ou Nikopolidis, ça ne passe pas. Match nul que les Grecs prennent comme une victoire
(le Joaquín à 0'31, c'est celui qu'on a tous aimé)

La Grèce, vraiment l'équipe poison pour l'Espagne qui avait dû passer par les barrages.

Le Portugal, lui, n'a déjà plus le choix : une victoire, rien d'autre.
Il faut sept minutes à Maniche pour soulager tout le monde.

Juste avant la mi-temps, la Russie voit son gardien se faire expulser.
Inexplicablement, Scolari tarde pour faire rentrer Cristiano Ronaldo. Dommage, car première prise de balle = régalade

ok ok, ce n'est pas grand chose. Mais vous avez cru qu'on regardait un Portugal/Russie pour Smertin ou Jorge Andrade ???
Ce qu'on veut à cette heure-ci, ce sont des skills et des buts, rien d'autre : 89ème minute, Cristiano remet ça pour servir Rui Costa

Derniers matchs de poule. Trois nations pour deux places.
La Russie bat la Grèce, mais par un petit score (2-1).
Pour faire simple : le Portugal doit gagner, et l'Espagne ne doit pas perdre.

Scolari a tranché : Cristiano à la place de Simão, fini les conneries.
L'idée est d'apporter de la percussion sur le côté, et faut pas 10 minutes pour s'en rendre compte.

Ce début de match est passionnant. Ça se lâche de partout.
Ambiance de fou avec un public en feu et un rythme incroyable.

Vraie séquence de football là

Le Portugal passe essentiellement à droite, et Cristiano fait encore plaisir.

Juste avant la pause, il se montre une nouvelle fois dangereux mais rate le cadre.

Fin d'une superbe première mi-temps.

Au retour des vestiaires, l'intensité retombe un peu. Au bout de dix minutes de flottement, Nuno Gomes, qui en a ras le bol d'être le remplaçant de Pauleta, inscrit un but de patron.

Nuno Gomes, toujours présent pour marquer des buts importants. Pauleta ne peut pas faire ça. Lui il est bien pour Chypre, Andorre ou Malte en qualif. Quand c'est sérieux, faut Nuno.

Autre buteur en galère, Raúl qui manque le cadre sur une tête.
Torres, lui, a la poisse.

Rien n'est perdu pour la Roja. Encore faut-il ne pas prendre un deuxième but.
Casillas le sait, alors Casillas répond présent. Casillas quoi

L'Espagne a des opportunités pour égaliser mais à chaque fois, ils prennent la mauvaise décision.
Ou touchent du bois.

Le Portugal tient bon (Maniche rate même le but du 2-0).

L'Espagne prend la porte. Nouveau couac pour la Selección, et très dur à encaisser car sorti par le voisin.
Quant au Portugal, il fait coup double avec cette victoire en terminant premier du groupe.

GROUPE B : France, Angleterre, Croatie, Suisse.

La France sort d'une phase qualificative réussie : 8 victoires, 0 défaite, 29 buts inscrits, 2 buts encaissés.
Oui l'opposition était claquée (Slovénie, Israël, Chypre, Malte) mais ça reste quand même un perfect.

13 juin 2004, première journée de groupe.
Soyons clair : tout le monde s'en fout du Croatie/Suisse (0-0), on attend le premier choc de l'Euro.
La tête et les yeux sont à Lisbonne : rien que l'entrée des joueurs avec le public, tu sens le gros match.
Ces moments-là sont jouissifs.

Direct, les fans anglais sont chez eux. On est obligé de les respecter eux : quand ils débarquent, ce n'est pas à 15 !!!

Paul Scholes s'impose, ça régule tout au milieu. La France n'est pas trop inquiétée jusqu'à la 38ème minute : pied de Beckham + tête de Lampard = 1-0

Automatiquement, la France joue plus haut, et les Trois Lions misent sur le contre, avec notamment le combo vitesse-puissance de Rooney.
72ème minute, Wazza dépose Thuram et oblige Silvestre à commettre la faute
(la pointe que tape Henry, c'est une dinguerie quand même)

Beckham-Barthez, premier gros matchup de l'Euro

Arrêt capital, qui permet à la France de rester en vie. Ça pousse, mais faut attendre la 91ème minute... et Zidane fit du Zidane

Dans la foulée, Steven Gerrard veut (de façon incompréhensible) remettre à son gardien... Henry anticipe, James fait faute, Zidane convertit !!!

Fin de match irréelle !!! C'était juste maboul. C'est allé tellement vite.
Le soir même, Kaaris avait trouvé sa punchline la plus légendaire.

En plus contre les Anglais aaah
Attention, on valide à vie les Gerrard, Scholes, Lampard, Cole, Neville and co; mais ça reste des anglais ahahaha
Blague à part, juste après, les Pistons tapent les Lakers (Game 4 des Finals) : ce genre de soirée où tu kiffes la vie comme jamais

Les Anglais sont énervés par cette défaite soudaine, et passent leurs nerfs sur la Suisse quatre jours plus tard.
Rooney en claque deux : normal, le mec a 18 ans après tout mdr

Les Suisses jouent à 10 depuis trop longtemps, et Gerrard en met un troisième après une succession de passes.
Propre.

France/Croatie
Un match bizarre, avec des buts bizarres.
Zidane commence la série en provoquant le csc de Tudor.

*action oubliée on*
Gallas annule ce qui aurait dû être une des plus belles passe décisive de la carrière de Zidane
*action oubliée off*
(désolé pour la qualité d'image, mais je n'ai que ça en boutique)

La France contrôle son sujet, est bien sur cette mi-temps et a fait le plus dur.
Bah en fait, pas vraiment.
Voire pas du tout après un début de deuxième période catastrophique.
48ème, égalisation
(second penalty pour Silvestre : ya rien qui va du début à la fin de l'action)

Quatre minutes plus tard, les problèmes défensifs sautent encore plus aux yeux et Dado Prso en profite.

Marcel Desailly est un monstre du football.
Le meilleur central de l'histoire des Bleus. Un monument.
Tout ça ne se discute pas.
Mais ce 17 juin, on a tous compris que l'Euro 2004 était la compétition de trop pour lui.
Il était plus gênant que dans sa publicité pour leboncoin

La France tente de réagir. En vain. Jusqu'à la 62ème minute et un but de renard de Trezeguet.
(téma comment Zidane remballe la main du gardien ahahaha)

Cette main est zappée, et pourtant elle soulage énormément des Bleus en grande difficulté à ce moment du match #MémoireSélective

Derrière, les deux nations ont des occasions, et à la 92ème minute, Desailly prend encore sa part (sans conséquence)

Avec ce résultat, la dernière journée s'annonce explosive.

On commence avec Angleterre/Croatie, où le vainqueur sera qualifié quoiqu'il arrive.
Et après cinq minutes, la Croatie prend une option.

Ça devient tendu pour les Anglais.
Mais my man Paul Scholes inscrit un but de raccroc juste avant la mi-temps.
(vrai but d'anglais des 80's ça, vous savez lors d'un Ipswich Town/Nottingham Forest sur pelouse bien grasse)

Mais les Anglais ne veulent pas aller au vestiaire sans être certain d'être qualifié, donc Rooney donne l'avantage dans le temps additionnel.

Bon, faut faire le break pour être définitivement à l'abri et Rooney s'y colle.
J'vous ai dit : normal, le mec a 18 ans après tout mdr

Voilà l'Angleterre qualifié.
La Croatie aura beau réduire la marque par Tudor, Lampard s'offrira un petit but en solo pour parachever cette belle soirée de football.

Et la France dans tout ça ? Bah elle n'est pas dans l'obligation de gagner pour se qualifier mais une victoire leur permettrait d'éviter le Portugal.
Et le tandem Barthez-Zidane préfèrent jouer les Grecs visiblement.
(encore un but pour ZZ, qui fait un gros 1er tour)

À l'inverse, Mikaël Silvestre enchaîne les erreurs : qu'il soit à gauche ou dans l'axe, à côté de Thuram ou Desailly, le mec bavure à chaque rencontre. C'est chaud.
Et à chaque fois, les répercussions sont importantes...

Un des français les plus frustrés depuis le début de la compétition est Thierry henry, toujours à la recherche de son premier but.
Et quand il rate en fin de première mi-temps, c'est pour mieux débloquer son compteur à un quart d'heure de la fin.

Rebelote derrière : un raté puis un but.

La France passe. Sans vraiment convaincre, mais la marge de progression existe.
La défense ne rassure pas, mais Zidane est en jambe et le duo Trezeguet-Henry marque à défaut de tout casser.
Ça peut le faire.

GROUPE C : Italie, Suède, Danemark, Bulgarie.

L'Italie arrive avec son trio Totti-Del Piero-Vieri face au Danemark. Des occasions des deux côtés, un score vierge au finale et un incident : Totti crache sur Christian Poulsen et se fait suspendre trois matchs #Aie

En 2008, Poulsen va à la Juve. Totti dégaine : "C'est facile de proposer une poignée de main aujourd'hui. Mais il aurait pu aller devant la commission de discipline pour dire la vérité dès le lendemain. Je ne crois pas qu'il apporte quoi que ce soit à la Juve au niveau technique"

Le soir même, la Suède prend la tête du groupe en collant le seul gros carton de l'Euro : Henrik Larsson se montre particulièrement en forme, avec une tête du genre plongeante de chez plongeante.

Quatre jours plus tard, le Danemark bat la Bulgarie (2-0) et met un peu plus de pression sur l'Italie.
Face à une Suède regroupée, la Nazionale prend les choses en main, sans concrétiser.

Alors les transalpins passent par les côtés pour trouver la faille : ils essayent, ils essayent et ils y arrivent !

Deuxième période, on repart sur le même schéma : domination italienne et c'est tout.
Seulement, la Squadra Azzurra manque le but du 2-0 en jouant mal le coup. Heureusement, elle peut compter sur un Buffon décisif

85ème minute, place au plus beau but de cet Euro : c'est le foutoir dans la surface alors Zlatan fait une acrobatie que seul lui est capable #Ibracadabra

Derrière, les italiens vont encore chercher la victoire mais sont encore défaillants dans le jeu de tête.

Christian Vieri est en difficulté dans cet Euro. Et ce n'est pas n'importe qui.

Un quotidien rapporte une bagarre entre Buffon et lui, suivi de cet échange
Vieri : "Pourquoi tu es sorti sur Ibrahimovic ?"
Buffon : "Pense d'abord à marquer : pourquoi tu n'y arrives plus ?"

Avant la dernière journée, l'Italie dépend d'autrui mais ça reste jouable malgré tout.
D'abord, il faut battre la Bulgarie et espérer n'importe quel autre résultat qu'un 2-2 dans le match des scandinaves.
Autant dire qu'il y a de l'espoir. Vraiment.

Sauf que la Bulgarie mène à la mi-temps, après un but sur penalty suite à une faute de Materazzi.
Dans l'autre match, John Dahl Tomasson permet au Danemark d'être devant grâce à un but magnifique

Retour des vestiaires, le bordel commence :
- Henrik Larsson marque sur penalty (Danemark 1-1 Suède)
- Simone Perrotta égalise (Italie 1-1 Bulgarie)
- Tomasson en remet un (Danemark 2-1 Suède)
On ne s'est plus où donner de la tête, et il reste 25 minutes à jouer.

Et à la 89ème minute, tiens tiens la Suède égalise comme par miracle...

De l'autre côté, certains italiens ne sont pas au courant et Antonio Cassano pense marquer le but de sa vie en sélection (94ème minute).
Il va vite redescendre. Ils vont vite redescendre.
(L'Italie devient la seule sélection de l'histoire de l'Euro éliminée sans perdre un match)

Comme en 2002, les occasions manquées sont à prendre en compte dans l'élimination de l'Italie. Reste que l'arrangement crèvent les yeux (et les témoignages vont dans ce sens).

Mais bon comme la victime est une grosse nation et que les fautifs sont des "petits", ça passe crème.

GROUPE D : Pays-Bas, Allemagne, République Tchèque, Lettonie.

Oh le joli groupe. Oui oui oui. J'sais pas pour vous, mais je sens qu'on va se régaler.

Les Tchèques commencent par une petite victoire face à des Lettons très solidaires #LimportantCestLes3Points

Allemagne/Pays-Bas
Voilà, c'est pour ça qu'on veut voir des grosses compétitions. Les vrais chocs. Et quand c'est entre rivaux, ça ambiance encore plus.

La Nationalmannschaft n'est pas flamboyante, les Pays-Bas sont eux aussi prudents... puis Frings ouvre le score.

Les Allemands jouent sur la jeunesse avec Kuranyi et Lahm puis la rentrée d'un certain Bastian Schweinsteiger.
Les Pays-Bas y croient et réagissent. Dick Advocaat a la chance d'avoir Marc Overmars pour donner du rythme et un renard de surface de haut standing pour marquer.

La Nationalmannschaft a craqué physiquement, après avoir pris le dessus grâce à ce domaine.
Reste qu'un point pris contre les Pays-Bas, ce n'est pas une mauvaise affaire en soit, sauf si bien sûr on est incapable de battre... la Lettonie (0-0).

Place au République Tchèque vs Pays-Bas aka le plus beau match de ce 1er Tour

Un vrai délire celui-là, et ça ne tarde pas à partir : 4ème minute, Arjen Robben avec des cheveux pour la tête de Wilfred Bouma.

Les Pays-Bas ne baissent pas de rythme. Seedorf se montre dangereux sur coup franc alors que Robben fout le boxon sur le côté. Et comme quelqu'un traîne toujours dans la surface...

Va falloir se réveiller côté Tchèque, et on ne perd pas de temps : une erreur adverse, on sanctionne directement.

Les Néerlandais n'ont pas apprécié et tentent de reprendre leurs distances en frappant de loin : Heintiga et Seedorf ne passent pas loin d'y parvenir, avant que Davids ne touche le poteau.

Deuxième mi-temps, toujours du spectacle. Les gardiens sont mis à contribution.
Allez, je vous ai sélectionné deux occasions lourdes pour vous donner une idée.
Petr Cech qui travaille, c'est beau.

Edwin van der Sar dans ses œuvres, ce n'est pas dégueulasse non plus.

Vient la séquence de folie : égalisation splendide des Tchèques et frayeur immédiate derrière.
Tout dans la continuité, le football qu'on aime

Trois minutes plus tard, Heitinga prend son rouge pour une faute sur Pavel Nedved.
Tiens Nedved, on en parle à la 85ème minute quand il envoie un pétard sur la transversale.

Un tel match ne peut pas se terminer sans un ultime grand moment : 88ème minute, Poborsky fait parler sa tête.

Vous croyez que c'est terminé ? Bah non.

Fin d'un petit classic des familles.
Avec ce comeback incroyable, la République Tchèque a marqué les esprits.

De là à effrayer les Allemands, faut pas pousser : Ballack lance idéalement la Nationalmannschaft dans ce dernier match de groupe.
(but de patron)

Il faut dire que le sélectionneur Karel Brückner a fait tourné son effectif, étant assuré de finir premier.
Parmi les remplaçants, on compte Marek Heinz. Vous ne le connaissez pas ? Bah le voici

À l'heure de jeu, Milan Baros rentre sur la pelouse.
Petit temps fort allemand (enfin), mais les teutons ne sont pas aidés.

Schneider, Podolski, Kuranyi ne trouvent pas la solution. Et confirmation avec le ralenti : les teutons ne sont pas aidés.

Milan Baros, lui, n'est pas rentré sur le terrain pour se tourner les pouces : l'homme surprise de ce 1er tour enterre définitivement l'Allemagne (77ème).

Oui, l'Allemagne est éliminée car les Pays-Bas ont baffé la Lettonie (doublé de van Nistelrooy et but de Makaay).

Couac pour le vice-champion du monde 2002.
À deux ans de leur Mondial, les Allemands voulaient mieux.
Lot de consolation, Schweinsteiger a montré de belles choses