[thread] À propos de l’OMS et de son attitude vis-a-vis de la Chine : en 2003, pendant l’épidémie de SRAS, le gouvernement chinois avait caché l’existence de cas dans la capitale, malgré les rumeurs; jusqu’à ce qu’un médecin militaire devenu « lanceur d’alerte » n’envoie 1/

un fax (oui, un fax...) à CNN pour révéler que son hôpital militaire était plein de malades du SRAS, contrairement à ce que disait le Ministre de la Santé à la télé.
Le lendemain, l’OMS organisa une conférence de presse à Pékin, en présence des télés du monde entier 2/

et déclara : « la communauté internationale ne croit plus les chiffres du gouvernement chinois ». Gros emoi!
48 heures plus tard, le Ministre de la Santé et le maire de Pékin étaient limogés et la Chine prenait l’épidémie à bras le corps. L’OMS avait pleinement joué son rôle 3/

y compris en aidant le gouvernement chinois à prendre conscience qu’il était dans l’erreur.
Mais c’était en 2003, et la Chine n’était pas aussi puissante qu’ aujourd’hui, ni aussi influente au sein du système des Nations Unies et de l’OMS en particulier. C’est ce qui a manqué 4/

à l’OMS en janvier, quand le gouvernement chinois continuait à nier la transmission d’humain à humain, et faisait pression pour que l’OMS ne déclare pas l’urgence sanitaire mondiale.
Ça plaide pour un organisme indépendant des États pour être la vigie de la santé mondiale, pas 5/

une organisation soumise à la politisation des États.
Cela dit, la décision de Trump de couper le financement de l’OMS en pleine pandémie est juste irresponsable. Et n’a rien à voir avec la santé mondiale...

PS: pour l’anecdote, le maire de Pékin nommé en urgence pour régler 6/

le SRAS à Pékin en 2003 s’appelait Wang Qishan; il est aujourd’hui vice-président, le bras droit de Xi Jinping...