Les dernières semaines ont mis la santé publique au cœur des discussions - et mis en évidence de profondes divisions au sein de la société Française.
Les Français entretiennent en effet un rapport ambivalent avec la science, sujet de notre dernière note :
http://www.cepremap.fr/2020/04/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2020-04-les-francais-et-la-science/
En 2018, le @wellcometrust a commandé à Gallup une enquête mondiale sur les perceptions de la science dans 140 pays. Pour aider à concevoir les réponses à l'épidémie actuelle, ils ont mis les données à disposition de la communauté. Dont acte, pour comprendre le cas français.
Lors de la publication de leur rapport (Wellcome Global Monitor 2018), beaucoup en France ont découvert avec désarroi que les Français sont les européens les plus sceptiques tant sur la sécurité que l'efficacité des vaccins.
C'est particulièrement inquiétant quand on lit qu'en raison de la force de contagion du coronavirus, il faudra une très large couverture vaccinale pour un déconfinement durable.
Le niveau de revenu des personnes n'est pas un bon prédicteur de leur attitude dans ce domaine : cela varie beaucoup d'un pays à l'autre.
En revanche, le *ressenti* est plus discriminant : ceux qui ont l'impression que leur revenu est insuffisant sont plus souvent sceptiques.
Sauf en France, où la défiance à l'égard des vaccins traverse l'ensemble de la société.
Comment comprendre cette défiance à l'égard des vaccins ? Il ne s'agit pas d'une défiance à l'égard du personnel médical : moins de 5% des Français se méfient des sougnant.e.s.
En revanche, les Français ont peu confiance dans leur gouvernement - et partant, peu confiance dans les informations concernant la santé provenant de celui-ci.
Les vaccins cristallisent probablement cette défiance du fait de l'obligation vaccinale.
Plus généralement, la France, qui se pique d'être le pays de Pasteur, entretient de fait une relation ambivalente à la science. La proportion de répondants qui pensent bénéficier des progrès scientifiques et techniques est une des plus basses d'Europe occidentale.
Et ce n'est pas une question d'incertitude : beaucoup pensent que ces progrès ne leurs bénéficient pas personnellement, et pas non plus à la prochaine génération.
La science n'est évidemment pas désincarnée : que pensent les Français des scientifiques ?
En ce qui concerne la recherche publique, la plupart des Français pensent que les scientifiques travaillent dans l'intention de bénéficier à la société.
En revanche, ils sont près d'un tiers à penser qu'on ne peut pas faire confiance aux scientifiques pour être honnêtes et transparents quant à l'origine de leurs financements. La position de la France est assez unique dans ce domaine.
La recherche privée a un France une image particulièrement mauvaise. Plus du tiers des répondants pensent que la recherche privée a d'autres intention que de bénéficier à la société, et près de la moitié ne lui fait pas confiance pour révéler l'origine de ses financements.
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