Bonne illustration de ce que c'est la politique d'identité : l'assomption que si la personne au pouvoir n'est pas un mec blanc cishet, on est automatiquement plus à sécurité, parce que ce politicien est forcément plus empathique et plus raisonnable.

Les tweets légendaires sur Margareth Thatcher - l'autre bon exemple de la politique d'identité libérale.

Alison Bechdel dans Les gouines à suivre a écrit que les membres de la comm* LGBT jusqu'aux années 80s pensaient qu'ils sont un monolithe idéologique progressiste et après iels ont vu qu'il y avait des mecs gays qui soutenaient Reagan/Bush et qui devenaient des figures de droite

Du coup une conclusion évidente : le système capitaliste ne va pas laisser les individus subversifs monter très haut dans l'hierarchie. Si vous avez un président noir à la tête d'un pays capitaliste ce ne sera pas un progressiste comme Jesse Jackson mais un néolibéral comme Obama

Si vous avez des personnes LGBT avec un poids politique dans le parti démocrate ce ne sera pas des radicaux ou même des progressistes tout court, ce sera des figures comme Pete Buttigieg ou @cmclymer

Des femmes - les Thatcher, les Clinton, les Pelosi, les Merkel, les May, etc. Donc l'identité n'a vraiment rien d'indicateur.

Une femme racisée issue d'une famille des migrants occupe une haute place dans le gouvernement britannique ? Sûrement tout va bien

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la pire femme trans néolibérale de la planete Terre, très visible dans le parti démocrate bien-sûr ! cette meuf est une des personnes qui m'ont montré la vacuité idéologique de la politique d'inclusion et de la représentation https://twitter.com/CorkusBucksuth/status/1250393311728279554

Un débat très illustratif entre l'ex attachée de presse de Bernie Sanders et Charlotte Cl*mer. Les conditions matérielles des personnes trans contre "Joe Biden me voit, il m'entend, je suis valide et visible pour lui" https://twitter.com/cmclymer/status/1250314013428219905

Keeanga-Yamahtta Taylor dans son récent article sur NY Times a montré comment une génération entière des personnes noires aux États-Unis s'est désenchantée de la politique d'identité. C'est pourquoi les candidatures des libéraux Kamala Harris et Cory Booker ont échoué.

La plus puissante illustration de ce désenchantement selon Taylor c'était Black Lives Matter et la réponse d'Obama à ce movement. Là une nouvelle génération des militants contre le racisme étatique a vu que la représentation ne vaut pas grand chose.

Et je vous rappelle la scène la plus dramatique du dernier documentaire de Michael Moore : Obama vient à Flint pour rassurer ses misérables habitants que l'eau de la ville n'est pas si toxique que ça. Écoutez le choc des militantes qui étaient là ce jour https://twitter.com/Moneymirweather/status/1201558388380880902

Qu'est-ce qu'elles ont compris ce jour-là, qu'est-ce qu'une partie de la population à compris au cours de 8 années d'Obama ? Iels ont compris que son identité ne déterminait pas ses actes politiques, qu'il n'était pas plus solidaire avec son peuple qu'un politicien lambda.

C'était le même choc j'imagine que ressentaient certaines personnes en Union Soviétique quand elles ont compris que la classe sociale ne détermine pas les actes d'une personne à 100%. Genre je parle des comités artistiques tenus par les prolétaires et les paysans, par exemple.

Btw dans cette scène de Flint, écoutez cet adage néolibéral classique "I see you, I hear you" qui établit une illusion d'intimité et de complicité avec son audience mais ne veut strictement rien dire et est d'un cynisme pas possible. Je vois votre douleur les gars. C'est assez.

C'est incroyable la durée de vie de cette phrase, de cet outil rhétorique. I see you! I hear you!!! https://twitter.com/mollylambert/status/1248000755354624000

Le monde de la douleur et du désespoir après avoir été vu et entendu par un politicien centriste.

C'était pendant les huit années d'Obama. Le Goulag américain. Il n'a pas passé des grandes réformes carcérales, non.

La politique d'identité :

La politique d'identité utilisée par @amazon