[La banquier central, la finance, et le gâteau]
Les questions monétaires sont complexes, et même les experts s'y perdent, ou n'y voient que quelques aspects, ratant les autres.
Je vais partir d'une allégorie simple.
(Thread à dérouler)

Imaginez que cinq personnes sont à un anniversaire où un banquier central est invité et une personne qui travaille dans la finance.
Biensûr, au moment de couper le gâteau d'anniversaire, tout le monde se met d'accord pour que l'honorable banquier coupe le gâteau.

Tout le monde a le ventre qui gargouille, en attendant de manger sa part, un cinquième du gâteau.
Mais là coup de théâtre. Le financier sort de sa poche un papier, où il est écrit : "je te donne le droit d'avoir 5 parts de gâteau en plus si c'est moi qui le coupe".

Le banquier central s'explique : "Je suis venu à cet anniversaire avec mon ami financier, et il m'a expliqué à quel point il avait faim, je lui ai donc fait cette promesse, ne pensant pas que vous seriez si peu vigilants pour laisser un cupide comme moi couper le gâteau".

Le gâteau a donc été coupé en 10. Chacun recevant la moitié de ce qu'il aurait dû recevoir, et le financier a triplé la part qu'il aurait dû recevoir !

Dans cette allégorie, le gâteau représente les richesses que NOUS créons collectivement.
Le bout de papier écrit par le banquier est la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale Européenne en faveur des marchés financiers.
Et les 3 autres personnes sont NOUS.

Au-delà même de l'accaparement injuste des richesses par une organisation quasi frauduleuse, les conséquences de la politique monétaire de la BCE sont mêmes pires.

Certes l'État y gagne car le coût de la dette publique baisse, et le financement est facilité.
Mais l'argent injecté dans les marchés financiers sert aussi la recherche de profits risqués via une spéculation financière qui crée les bulles d'hier et les bulles de demain.

Et quand ces bulles explosent (pour X raisons, un virus par exemple), nous en payons tous le prix, car la finance s'en va chouiner auprès du banquier central pour lui demander des chèques en blanc, de l'héroïne monétaire nécessaire à sa survie.

Tout argent créé au service de la finance, réduit la part du gâteau des travailleurs, étudiants, retraités, artisans, entrepreneurs, PME, et même du service public !

Pour compenser les pertes, l'État est incapable de faire contribuer la cupide finance, les multinationales, les milliardaires, rois de l'évitement fiscal.
Il se retourne sur son peuple, exigeant plus d'efforts, de travail, d'impôts, de coupes dans les services publics.

La finance s'est octroyée le POUVOIR de création monétaire, avec la complicité de l'État.
La finance écrit les règles du jeu de la création monétaire, elle en possède les clés, elle en abuse.

Pourtant, comme le dit la Présidente de la BCE, la monnaie est un bien public, qui appartient à NOUS tous. Quel décalage entre la réalité et ses paroles.
À NOUS, altruistes et optimistes, de reprendre ce pouvoir resté trop longtemps aux mains des cupides. https://twitter.com/AniceLajnef/status/1246543743580286982?s=19