Il va être assez rigolo de suivre dans les prochains jours (pas tout de suite, pour respecter un "intervalle de décence" Kissingerien) le changement de narrative des media. Parce qu'il va falloir expliquer aux gens que la "menace sanitaire du siècle" est somme toute surestimée.

Donc d'ici quelques jours on va voir fleurir les "bonnes nouvelles" (aussi factices que les catastrophistes d'hier) pour arriver à la conclusion que le virus était super létal hier et somme toute assez bénin aujourd'hui

Des témoignages, forcément émouvant, de patients guéris, de médecins heureux (les "héros" d'hier qui hurlaient leur colère vont redevenir de méchants corporatistes) et on va saluer la "résilience" globale du pays qui a "vaincu" le virus

Le fait que, chaque année, le pays "triomphe" de virus divers ne sera en revanche pas mentionné, il FAUT que ce virus ait été absolument exceptionnel pour justifier les mesures exceptionnelles devant être prises pour aider...les entreprises du CAC 40 (mais pas toutes)

Il reste 4 semaines pour passer des mesures absolument hallucinantes afin de "sauver l'emploi" et d'aider "les plus démunis". Gageons qu'elles seront bien employées. Et que quelques centaines de milliards seront nécessaires pour les premiers de cordée.

Le plus délicat, dans le narrative, va être d'expliquer que l'UE est une nécessité et un rempart. Je pense qu'on va contourner l'absolue inanité de l'affirmation en renversant l'argumentaire. En gros "la crise a montré qu'il fallait plus d'Europe"...

...et que donc si la structure technocratique totalement dévolue au service des oligopoles n'a pas "protégé" les citoyens c'était parce qu'elle n'était pas assez puissante et n'a donc pu enrayer les "égoïsmes nationaux".

C'est évidemment une absurdité intellectuelle mais peu importe... on a bien réussi à faire croire au bon peuple que la Suède allait mourir de son refus de l'euro et que l'Islande ne se remettrait jamais d'avoir envoyé quelques banquiers en prison.

La vraie leçon de cette crise, et de toutes les précédentes, est que quand les responsables politiques sont proches de leurs administrés, les choses se passent beaucoup mieux que quand le pouvoir est lointain et déconnecté d'un territoire.

Les "petits pays" sont infiniment plus efficaces, et plus démocratiques, que les "gros territoires". C'est une évidence que chacun peut constater, mais on va nous expliquer exactement l'inverse. Et ça va fonctionner...parce que nous sommes parvenus à un point où un slogan...

..."simple et généreux", même totalement stupide, a beaucoup plus de poids que la réalité. Vraiment, les semaines à venir vont être assez amusantes en termes de fiction médiatique. Amusantes et absolument désespérantes...

En attendant si quelqu'un a l'élément de langage permettant de comprendre pourquoi se promener sur la plage est dangereux mais prendre le métro pour aller bosser pas du tout, je suis preneur !