Vous avez envie de connaître l'homme qui a fondé l'Olympique Lyonnais et qui lui a donné un nom ?

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Albert Trillat est né le 20 février 1910 à Lyon. Il est le fils de Paul Trillat et d’Elisabeth Trillat née Monod, tous les deux médecins de grande réputation.
Dans les années 30, il entame et poursuit ses études de médecine à Lyon. Parallèlement il pratique et s’intéresse beaucoup aux sports et notamment au football. Cette passion, conjuguée à sa réussite professionnelle, lui offrira une renommée internationale.
Mobilisé en 1939, il est nommé chef d’une équipe chirurgicale mobile d’un groupe militaire en 1940. Durant l’occupation, il s’engage dans les maquis de l’Ardèche. En 1944, il intègre la Première Armée du Général de Lattre de Tassigny et participe donc à la libération de Lyon.
Pendant la campagne d’Alsace, il opère au plus près des champs de bataille.
Après un an de guerre en Indochine, il rentre à Lyon en 1946 et est nommé agrégé de chirurgie. Il crée, à l’hôpital Edouard Herriot, un service d’orthopédie et se spécialise dans la réparation du genou.
Sa passion pour les sports ne faiblit pas. Outre le football, Albert Trillat pratique le billard, la boule lyonnaise et l’alpinisme. Il s’intéresse particulièrement aux courses automobiles.
En 1948, il gravit le Jungfraü, en Suisse, par la face est.
Le 7 mai 1949, au siège de la ligue du Lyonnais, rue Pizay, il participe à une réunion de réflexion décisive pour l’avenir du football professionnel à Lyon. Il porte l’idée, « révolutionnaire » entre Rhône et Saône, de créer un club uniquement consacré au ballon rond.
Le même jour, il intègre, comme d’autres personnalités lyonnaises, un comité de patronage qui a pour mission de fonder cette nouvelle structure professionnelle de football.
En mai 1950, il participe activement à la création de l’Olympique Lyonnais. Il en propose le nom et les couleurs, celles de la Ville, le rouge et le bleu.
Très proche des joueurs, il reste membre du comité directeur de l’OL une grande partie des années 50 et veille, de très près, au développement de son club.
En médecine, le docteur Trillat devient l’inventeur de la technique dite « no touch » qui consiste à supprimer le contact entre les mains et la plaie dans les interventions chirurgicales afin d’éviter les infections. Il se spécialise dans les traitement des blessures sportives.
À ce titre, il est nommé médecin de l’équipe de France de football pour la coupe du monde 1958 et veillera particulièrement sur les joueurs de l’OL : André Lerond et Robert Mouynet.
Toujours lors de la coupe du monde 1958, il soigne, par infiltration, un des joueurs brésiliens. Les dirigeants de la Seleção lui en seront toujours reconnaissants.
Le Docteur Trillat est un habitué de l’académie de billard de Lyon (ceux qui ont fréquenté le lieu ont déjà du voir son portrait sur l’un des murs de la grande salle).
En 1960, il est élu président de la Fédération Française de Billard.
En 1962, il devient professeur en orthopédie. Les plus grands sportifs des années 60 et 70 (Raymond Kopa, Michel Platini…) se font soigner par le Professeur Trillat.
Grâce à lui, Lyon renforce son image de grande ville de médecine dans le monde entier.
Dans les années 60, il devient président de l’Union Mondiale de Billard.
En 1971, il fonde la journée internationale du genou et de l’orthopédie.
Il prend sa retraite en 1980 mais reste un inconditionnel supporter de l’OL et un grand passionné de sport.
Albert Trillat a été décoré de la Croix de Guerre avec une citation. Il a été fait officier de la Légion d'Honneur et Commandeur dans l'Ordre national du mérite.
Il s’éteint le 1er avril 1988.
Tous ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme un homme empreint d’un profond humanisme, un homme joyeux et simple. Son rire était, paraît-il, légendaire.
En 2010, le Professeur Philippe Neyret, un de ses anciens élèves, fonde, à l’hôpital de la Croix-Rousse, le centre d’orthopédie Albert Trillat dans lequel des sportifs sont soignés et des étudiants en médecine sont formés.
L’œuvre du Professeur Trillat perdure.
L’ISAKOS (International Society of Arthroscopy, Knee Surgery and Orthopaedic Sports Medicine) remet, régulièrement, une récompense aux "meilleurs espoirs" de la chirurgie du genou.
Ce prix porte le nom d'Albert Trillat.
Cet homme, qui a marqué son siècle par sa contribution scientifique, par son parcours militaire et par son attachement au sport, est un des grands oubliés de l'histoire de l'OL.
Au ParcOL, nulle part, nous ne pouvons lire le nom de celui qui en a donné un au club. Insupportable.
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