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TW IVG.
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Ce thread va être très difficile à écrire mais j’estime que je n’ai aucune honte à avoir et je ne peux pas me dire féministe si je ne suis pas prête à politiser mes expériences. Les pro-life, merci de vous abstenir.
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Ce thread va être très difficile à écrire mais j’estime que je n’ai aucune honte à avoir et je ne peux pas me dire féministe si je ne suis pas prête à politiser mes expériences. Les pro-life, merci de vous abstenir.
J’ai découvert la veille de l’annonce du confinement total que j’étais enceinte, alors que j’avais un DIU. Et en tant que femme, j’ai été particulièrement choquée de la façon dont la procédure d’IVG a été prise en charge par le personnel médical. COVID ou pas, il y a des choses
qu’on ne peut pas accepter. J’ai fait le choix douloureux d’avorter pour plein de raisons mais surtout parce que le co-responsable de cette situation est un pervers narcissique qui a levé la main sur moi. J’ai choisi de le faire en hôpital public parce que c’était le plus simple
et le service gyneco traite les IVG comme procédure d’urgence. Durant tout le process, j’étais seule aux RDV car je n’avais pas le droit de venir accompagnée du fait du COVID. J’ai eu au début un rendez-vous avec la gyneco. Pour me rendre jusqu’au service gyneco, j’ai du traverse
un couloir avec plein de photos d’adorables bébés et de femmes enceintes, de couple attendant un enfant. Et c’est le cas pour toutes les femmes qui recourent à une IVG à l’hôpital de ma ville.
Les murs de la salle d’attente sont placardés d’affiche du type « projet bébé ? Nous
Les murs de la salle d’attente sont placardés d’affiche du type « projet bébé ? Nous
pouvons vous aider! ». A côté de moi, il y avait des femmes enceintes jusqu’au cou. Bref, j’avais déjà les larmes aux yeux en attendant mon tour. Le bureau de la gynécologue est aussi placardé de photos de bébés. C’est super violent quand tu viens pour une IVG. En plus de ça, la
gyneco sans être violente n’était pas spécialement bienveillante et agréable. Je suis sortie du RDV le cœur brisée, complètement seule. En plus, je venais d’avoir la confirmation que mon DIU n’avait pas bougé d’un poil Et que j’étais la femme sur 1000 qui tombe enceinte sous DIU
Le lendemain, j’avais rdv avec la sage femme pour procéder à l’IVG médicamenteuse. C’était dans le service naissances, où sont accueillis les femmes en travail et leurs nouveaux bébés. On m’a fait attendre dans la « salle des familles »
où attendent généralement les futurs papas et les familles. Une fois de plus, j’ai trouvé ça super violent. On le répétera jamais assez mais au stade de quelques semaines d’aménorrhée (5 dans mon cas) on attend pas un bébé, c’est un œuf gélatineux; pas besoin de faire des rappels
de ce que pourrait devenir l’œuf gélatineux. On sait très bien que ça se développe en fœtus plus tard.
La sage femme était très bienveillante, ça par contre je le reconnais. Je lui ai expliqué la violence de la disposition de leurs locaux
La sage femme était très bienveillante, ça par contre je le reconnais. Je lui ai expliqué la violence de la disposition de leurs locaux
et elle m’a expliquée que beaucoup de femmes le demandaient, et qu’elles se sentaient mal quand des jeunes filles ado venaient et voyaient ça. J’ai 24 ans et ça m’a brisée le coeur, pas une question d’âge.
Simone Veil le disait, aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’IVG. Personnellement, je vis la pire période de ma vie. Elle m’a ensuite expliquée que le budget de l’hôpital ne permettait pas pour l’instant de faire des locaux séparés. Oui, sauf que décrocher des affiches et
et faire des locaux un lieu neutre, ça coûte rien du tout. A croire que tout est fait pour nous faire regretter notre choix. Des fois on a pas le choix. La configuration de notre vie fait qu’on préfère ne pas être mère plutôt que d’en être une mauvaise. Et de tout de façon, on a
pas à se justifier. Le droit à l’IVG n’est pas à questionner. Bref. Après au niveau de son entourage, c’est important d’être entourée. Je l’ai été, même si j’étais obligée d’aller aux RDV seule. J’avais un rdv téléphonique post-IVG le 06/04.
On m’a dit d’être à l’heure près de mon tel, impossible de le faire en présentiel parce qu’avec le COVID, ils limitent au max nos déplacements à l’hôpital. Soit. Sauf que j’étais collée a mon tel ce jour là et ils m’ont jamais appelée.
Moi je suis triste seule, je dois guérir de l’IVG mais c’est à moi d’appeler, leur rappeler mon RDV qu’ils ont pas honoré ? J’ai pas eu la force. J’ai abandonné. Je me suis sentie abandonnée.
Il y aussi l’entourage. Une amie m’a dit spontanément quand je lui ai annoncé ma grossesse et que je voulais pas la continuer « oh tu vas pas avoir un beau bébé tout mignon alors ? ». J’ai fondu en larmes, elle s’est excusée.
Une autre personne m’a dit, en parlant de mon ex, « oh il t’a fait un gosse ce connard en plus! ». Non, c’est pas un gosse, à 5 SA c’est même pas un embryon complet, donc non.
Ces réflexions font mal. Les photos de l’hôpital font mal.
Ces réflexions font mal. Les photos de l’hôpital font mal.
Une IVG, je pense sincèrement qu’on ne s’en remet jamais complètement. Faut faire vraiment attention si vous parlez à une femme ayant recours à l’IVG. Personnellement, je sais que c’était raisonnablement le bon choix, mais je me demande encore parfois comment aurait été ma vie si
On a pas besoin que l’hôpital transforme une grossesse non voulue en un bébé adorable, avec des photos et des affiches.
Mon expérience n’est pas universelle, j’imagine que selon les hôpitaux, villes, docteurs, elle peut changer.
Mon expérience n’est pas universelle, j’imagine que selon les hôpitaux, villes, docteurs, elle peut changer.
N’empêche, j’ai été très entourée par mes ami.e.s; mais avorter en plein COVID est une putain d’épreuve et ça me sidère que la demande de rallonger le délai exceptionnellement ait été refusée. J’ai eu la chance d’être dans une ville relativement peu contaminée
donc j’ai été prise en charge rapidement. Mais c’est pas le cas de tout le monde.
Une IVG est traumatisante. Je vous passe les details, mais même physiquement les douleurs et voir tout ce sang c’est déjà horrible.
Une IVG est traumatisante. Je vous passe les details, mais même physiquement les douleurs et voir tout ce sang c’est déjà horrible.
J’aurais eu besoin d’un peu plus de neutralité de la part de docteurs.
Une pensée à toutes les femmes qui ont eu aussi recours à l’IVG.
j’espère que mes propos n’ont pas ravivé des douleurs ou suscité une colère enfouie.
Une pensée à toutes les femmes qui ont eu aussi recours à l’IVG.
j’espère que mes propos n’ont pas ravivé des douleurs ou suscité une colère enfouie.
Et je tiens à préciser aussi que dans ma ville et mon département en général, il y a très très peu de cas de COVID donc l’hôpital est à priori pas débordé; encore moins les sages femmes qui soignent pas le COVID. Donc leur oubli du rdv est pour moi de la négligence.
Et aussi, c’est important de le rappeler pour ceux qui tentent de culpabiliser les femmes avortantes en les accusant d’être non prudente,que 75% des IVG en France concernent des femmes sous contraception. Dans mon cas j’avais un DIU parfaitement en place. Le DIU est fiable à 99%.
Ce thread est écrit de mon point de vue, c-a-d une femme cis traumatisée. Mais bien évidemment l’IVG n’est pas traumatisante pour toutes les personnes y recourant, et elle ne concerne pas que les femmes. Mea culpa 
