[Thread] Une analyse sur Vital Kamerhe, publiée par Wikileaks le 19 Août 2009. Vital discute Kabila, sa démission, Kimia II, son avenir politique et du contexte historique.
* Résumé
* Kabila
* Sa démission
* Kimia II
* avenir politique
* contexte historique
Le contexte de cette anaylyse est dû à une recontre entre Vital Kamerhe et l'envoyé spécial américain Wolpe le 13 Août 2009, pendant cette recontre VK livrera un examen complet de la récente crise politique et son point de vue sur l'évolution politique de la RDC.
Résumé par Wikileaks : Vital Kamerhe, l'ancien président de la Assemblée nationale.

* Il considère le président Kabila comme un homme changé avec une vision claire et ouverte aux idées provenant de sources multiples avant l'élection de 2006
* Après 2006, il trouve que Kabila n'était plus
de ceux qui se sont engagés à soutenir la
processus de démocratisation.
* Tout en étant favorable à un processus de démocratisation et réconciliation entre la RDC et le Rwanda, Kamerhe est resté très critique à l'égard
des opérations militaires actuelles contre les FDLR. Selon lui, cette opération n'avait pas atteint ses objectifs sécuritaires.
* Il a plaidé en faveur d'une stratégie holistique pour traiter avec les FDLR et pour constitution d'une force spéciale, formée professionnellement et chargée exclusivement d'exercer des pressions sur les FDLR.
* Kamerhe n'a pas encore décidé de son propre avenir politique, indiquant qu'il prendra sa décision après une prochaine rencontre avec Kabila. En attendant, il prévoit de se réunir, informellement, un certain nombre de grands penseurs congolais et pour discuter.
Fin du résumé.
Kabila, selon Vital Kamerhe
Durant l'encontre, VK prendra son temps pour expliquer les phases du processus de paix en RDC, en commençant par la L'accord de Lusaka et la mise en œuvre de l'accord de Sun City et l'accord de Pretoria.
Aussi, a-t'il insisté sur le fait que c'était lui le responsable du chapitre 5 de l'accord de Lusaka, établissant
la base d'un dialogue inter-congolais. Un chapitre qui n'aurait pas plu au président Laurent-Désiré Kabila.
Selon Vital Kamerhe, L-D Kabila s'est mis très en colère contre lui, affirmant que Kamerhe avait trahi son pays. Pour VK, le président devait s'entretenir directement avec les présidents Museveni et Kagame, pour l'accord de Pretoria. Chose qu'il conseillera à Joseph Kabila.
Après la mort de L-D Kabila, le fils l'approchera pour lui demander conseil. Selon VK, il lui a donné une liste de toutes les "erreurs" commises par son père. " Laurent Kabila était peut-être un grand patriote mais il avait fait les mêmes erreurs que Patrice Lumumba."
Le conseil principale : "en diplomatie, il ne faut pas toujours dire tout ce que vous croyez et vous devez laisser de la place pour compromis." Kamerhe a déclaré que JK lui avait demandé d'écrire son discours inaugural, dans lequel il avait promis de ramener la démocratie.
Kabila entamera une tournée mondiale répondant au conseil de Kamerhe que la RDC et les grandes puissances avaient besoin l'un de l'autre. Un accord a été conclu avec Kagame, et plus tard avec Museveni. En décembre 2002, l'Union inter-congolaise le dialogue était en place.
VK poussera (et obtiendra) les accords avec la Banque Mondiale et le FMI. (Un point très interessant au vue de la situation que nous vivons en ce moment en RDC.) Selon Kamerhe, les problèmes ont commencé après la victoire électorale en 2006.
Avant ça, Kabila avait présenté et suivi une vision claire, en atteignant ses objectifs. La victoire formera deux camps ceux qui veulent une direction plus authoritaire et les autres pour un processus démocratique. Kamerhe mettra pression pour la deuxième voie.
Sa démission
En tant que président de l'assemblé national, il a dû faire façe à quelques problèmes:
* Confrontation entre les troupes de Bemba et de Kabila. Kamerhe a déclaré que, suite à la défaite de Bemba, il a demandé à Kabila d'envoyer Bemba en exil, plutôt qu'en prison.
Les violences dans le Bas-Congo au début de l'année 2007, centrées autour du mouvement Bundu-dia-Congo. Il aurait conseillé de ne pas envoyé les forces de sécurité mais d'autres membres du gouvernement considéraient ce groupe comme un mouvement séparatiste à neutraliser.
Le dialogue avec le Rwanda, l'Ouganda et le CNDP. A l'Est, un plan avait été élaboré qui prévoyait un dialogue avec Rwanda et Ouganda, et négociations avec Nkunda. Le premier était le rapatriement volontaire d'ex-FAR/Interahamwe.
La deuxième étape consisterait à créer une force neutre pour faire face aux groupes récalcitrants. Il était également clair que l'exploitation des minerais était à la base du conflit. Les reunions fréquentes entre les parties sont vu par Kamerhe comme un signe de progrés.
Compte tenu du progrès, il explique avoir été très
surpris d'apprendre en janvier 2009 que les opérations militaires conjointes RDC-Rwanda avaient été lancées contre les FDLR. C'était très sensible, selon lui, parce que les FDLR était dispersés dans la population.
Cette désapprobation, il l'exprimera publiquement. JK, mis en en colère, lui demandera de démissionner de son position. Une demande initialement rejetée par VK. A cause de la pression il se sent obligé de céder le 25 mars 2009.
Kimia II
Ecrit au début, cette analyse a été publié après un rendez-vous de Vital Kamerhe et des répresentants américain mais surtout avant l'arrivée de de la Secrétaire d'Etat Clinton en RDC. Kamerhe avait commencé à réfléchir à une stabilisation de l' Est avec l'aide de l'USA.
La société civile de cette région avait reçu des documents de Vital Kamerhe avant l'arrivée de Clinton. Le mémo commençait par une analyse des erreurs qui avaient
a été faites par la communauté internationale.
En commençant, par la l'incapacité de la communauté internationale à séparer les génocidaires de réfugiés dans les camps qui ont été établies près de la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Une deuxième erreur, selon Kamerhe, d'avoir négligée une enquête sérieuse sur la mort du président Habyarimana. Troisièmement, la communauté internationale a commise une erreur de ne pas avoir condamnée l'invasion de la RDC.
Selon Kamerhe une autre erreur de la part de la communauté internationale s'est produite encore plus tôt, lors du déclin du régime de Mobutu, lorsque Kengo était Premier Ministre. Kengo avait organisé une réunion à trois à laquelle participaient Le Rwanda, la RDC et le HCR.
Une proposition avait été faite pour supprimer les réfugiés rwandais, que le gouvernement du Rwanda considérait comme une menace réelle, au fin fond de la RDC. Mais, l'ONU a refusé cette proposition parce qu'elle ne disposait pas de fonds suffisants pour la soutenir.
Le Rwanda a soutenu le RCD-Goma pour 5 ans, puis elle a soutenu le CNDP pendant plus de 5 ans. Lorsque les forces de Nkunda étaient aux portes de Goma en octobre 2008, cela avait mis la pression sur JK pour qu'il accepte de demander au Rwanda des opérations conjointes en RDC.
Kamerhe avait déclaré aux responsables américains qu'une opération conjointe ne fonctionnerait pas (Note : l'ambassade de Kinshasa ne se souvient pas d'avoir entendu ceci de la part de Kamerhe).
D'abord, il y'avait la dimension ethnique : un risque que le conflit entre Tutsi-Hutu se rallumerait à l'Est. L'administration Bush avait néanmoins estimé qu'une opération conjointe était la meilleure solution.
La plupart des observateurs reconnaissent maintenant
que cette option militaire n'a pas réussi. Elle a produit plus de violence sexiste, plus de pillages, plus des décès. Selon VK, ce qu'il faudra est une stratégie globale combinant la poltique, diplomatie et l'armée.
Du côté rwandais, il propose un plus grand ouverture d'un espace politique pour les Hutus non génocidaires. Il est également nécessaire d'être plus proactif pour faciliter le rapatriement de ceux qui déposent les armes.
Dans les économique, il devrait y avoir plus de transparence dans la l'exploitation des minéraux, comme cela s'est produit en Sierra Leone. Kamerhe a souligné que le Rwanda est soudainement devenu un important exportateur d'or et de coltan, des minéraux de la RDC.
Sur le plan militaire, une opération Artemis de type Ituri était nécessaire, selon lui. L'opération supplémentaire 3 000 soldats mandatés par le Conseil de sécurité des Nations unies ne devraient pas être simplement annexée à la structure actuelle de la MONUC.
Pour VK, une création d'un tribunal, composé de juges de la communauté internationale, était plus que nécessaire dans le but de statuer sur les affaires impliquant viols, pillages, etc. Il a toujours milité pour une diplomatie entre Rwanda et RDC, pour faciliter le dialogue.
La vision à long terme de Kamerhe prévoit des réformes administratives et policières ; puis la libre circulation des
la main-d'œuvre dans toute la région ; et la création d'un libre-échange dans la région. Avant tout, il veut des réformes institutionelles en RDC.
A la question posée, pourquoi Kabila insistait tant sur sa démission Kamerhe réprondra que certains des conseillers de Kabila avaient dit au président qu'l voulait sérieusement se présenter à la présidence en 2011.
Une autre raison était, selon Kamerhe, le fait qu'il exposait les contrats d'état avec les entreprises Chinoises au grand public. Certains pensaient qu'il les exposait pour son propre avantage, alors que lui le voyait comme un simple devoir pour un homme d'état.
VK soupçonnera le conseiller Katumba Mwanke, qui selon lui, avait fabriqué des histoires contre lui. Katumba était un corrompu, qui percevait des commissions en signant ces contrats. Cette rélation ultra-privélegié avec la chine n'était pas honnête envers les autres puissances.
Concernant le méthode de travail de JK, il expliquera que e Kabila avait des difficultés à faire décisions. Il y avait eu une absence de collaborateurs autour de lui. Selon Kamerhe, immédiatement après l'élection de 2006, Katumba a entamé un processus de remplacement.
Tous les conseillers présidentiels avec un peu d'influence seront remplacés. Ceci dû au fait que Katumba voulait contrôler toutes les affaires autour du président, en particulier, les contrats miniers. Une chose que VK déplorera auprès du président Kabila.
Kamerhe insiste sur le fait d'avoir dit au président de ne pas s'impliquer personnellement dans autant de transactions minières. Sa richesse devrait être mesurée non pas en termes d'argent accumulé, mais en termes de succès dans l'éradication de la pauvreté en RDC.
Selon lui, Kabila n'a pas voulu l'entendre en laissant ainsi la porte ouverte aux opportunistes concentrés sur l'accumulation des fonds. Aussi, JK s'est investi dans ces affaires afin d'avoir un mise de fonds pour les prochaines élections (2011).
Les frères et soeurs du président sont parmis les conseillers influents dans la présidence. Pour Kamerhe, Kabila est un homme timide qui essaye de croître sa richesse en toute tranquillité.
Il continuera en insistant que JK n'est pas seul. Son prémier ministre, Muzito, est un frappeur connu. Il aurait detourné plusieurs fonds. D'où la lettre publique envoyée par Kabila à l'accusant de mauvaise gestion économique. Il signait de manière indépendante les dépenses.
Avenir politique (2009)
Kamerhe insistera sur l'aide de la communauté internationale d'être un outil de pression pour que les Congolais honnorent la Constitution. Kabila devrait faire ce que le président Obama a fait : intégrer certains de l'opposition au sein du gouvernement.
A la question de ses ambitions personneles, VK indiquera que sa décision finale sera prise après le rendez-vous avec Kabila. Durant ce rendez-vous, il expliquera à JK sa vision est ses plans pour le pays. S'il est d'accord, ils continueraient ensemble.
En attendant, VK avait décidé de créer un groupe d'étude avec des experts d'une manière informele pour étudier comment faire avancer le pays. Dans ce groupe, il aimerait travailler avec Kamitatu et Ruberwa, personnes qu'il apprécie.
Il conclut ce meeting avec les répresentants américains en disant qu'il éspère que le prochain premier ministre restera en fonction jusqu'à aux prochaines élections. Dans le cas contraire, il voit un pays dans une situation catastrophique.
Les commentaires sur Vital Kamerhe par ces répresentants

VK est probablement l'une des personne les plus sophistiqués de la classe politique de la RDC. Il
a surpris de nombreux observateurs, compte tenu d'un parcours un peu sobre avant les élection de 2006 et son émergence.
En tant que Président de l'Assemblée nationale, par le courage et la compétence dont il affiché en resistant aux pressions de la ligne dure de Kabila, en créant un organe totalement ouvert et inclusif, face à un pouvoir exécutif envahissant.
Il est clair que Kabila considère Kamerhe comme une menace réelle, en particulier s'il lui arrive de former
une alliance avec d'autres éléments de l'opposition tels que l'UDPS et le MLC. La prochaine rencontre entre Kamerhe et Kabila pourrait être un événement décisif.
Mes propres conclusios en lisant cette analyse:
1) En lisant ce document, on se rends rapidement compte qu'il y'a plusieurs points qu'on reconnait en ce moment à la présidence: la politique (hyper)-libèrale, les opérations militaires conjointes et le status-quo.
2) Ceci me pousse à croire que Vital Kamerhe n'est PAS uniquement un administratif qui exécute mais plûtot LE stratège qui est à la base d'une grande partie de toutes ces idées qui ont été introduites par la présidence durant ces deux années passées.
3) Dans l'analyse VK insiste ne plus uniquement travailler avec la Chine. Une idée qui ne passait pas durant l'époque de Kabila, avec l'arrivée de F.T au pouvoir nous avons vu un changement radicale vers les Etats-Unis. Une puissance plus libèrale.
4) En tant que conseiller, il a dit au président Kabila de voyager pour chercher des partneraires, en tant que Dir. Cab. de F.T, la caisse a partiellement été saignée à cause des voyages du président.
Je clôture ce thread ici. La descente aux enfers d'un homme (trop) politiquement doué ?
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