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La controverse sur le #tracking et #stopcovid est hallucinante. Contribution en 6 points et 12 tweets.
1. Cette app est indispensable pour réussir le déconfinement afin de séparer et localiser les groupes: immunisés, malades, non-immunisés, non-testés/incertains, etc.

2. Il faut qu'elle soit la plus performante possible:
- géolocalisation, possibilité de retracer l'historique des déplacements pour alerter si contact avec un cluster
de covid résurgent
- gestion de la proximité (Bluetooth), ok, on ne voit pas bien l'intérêt, mais why not.

- collecte de données nominatives, connexion au dossier médical et au médecin traitant ou établissement hospitalier de référence
- obligatoire ? A voir, mais ce serait mieux, au moins temporairement.
- la @cnil et l' @Arcep doivent encadrer la collecte des données.
...

- conditions de sortie explicites avec date butoir, garantie d'effacement des données sauf celles liées au dossier médical qui peuvent être précieuses en cas de résurgence et reinfection avec un nCOV-2020. Pas de maintien open-ended.

3. Les 20% qui n'ont pas de smartphone? Pas un gros problème: ils sont pour la plupart âgés et ruraux donc ce ne sont pas les plus concernés pour prévenir une résurgence du covid-19; on peut leur trouver des proxys locaux.

4. On ne va certes pas être aidé par l'absence de colonne vertébrale de @cedric_o (pas au top ce matin sur Inter), ni par la créativité ou les convictions du @CNNum, essentiellement un organe de pontification.
Mais il y existe des alternatives.
...

Encore une fois: pourquoi ne pas impliquer l' @ARCEP ? Elle travaille avec les opérateurs, a un dirigeant compétent ( @sorianotech). Elle peut organiser un appel d'offres light et sélectionner 5-6 projets. En un mois, on aurait eu quelques MVP testés chacun sur 10,000 personnes.

5. Aux abrutis qui hurlent à la menace sur les libertés individuelles mais qui passent leur temps sur Facebook, Tinder ou autres, quelques rappels:
• Voici une slide de j'utilise dans mes cours et conférences: elle montre la densité du tracking dont nous faisons tous l'objet:

...elle est extraite d'un deck de Cambridge Analytica et montre que les 253M d'électeurs américains sont criblés de données: 2 à 5000 datapoints par personne. (Aujourd'hui, Axciom en a 1500 sur tout le monde, yc en EU).

• Facebook vous connait intimement, cf cette autre slide:

• L'anonymisation des données n'existe pas: avec 15 données démographiques, on peut ré-identifier les membres de n'importe quel groupe (cf ce papier de Nature : https://www.nature.com/articles/s41467-019-10933-3)

6.  Pendant ce temps, la Big Tech ne reste pas les bras croisés: Facebook travaille avec Carnegie Mellon sur des collecte de monceaux de données de personnes malades. https://www.cmu.edu/news/stories/archives/2020/april/facebook-survey-covid.html C'est un exemple parmi d'autres.

Le paradoxe est que c'est le secteur privé qui va accumuler les données médico-démographiques les plus fines sur l'épidémie et les moyens de la contenir. Tout comme les gouv de SK, TW, SIN, IL.
Pendant ce temps, la France continuera à débattre.
(fin)