Ça fait quelques semaines maintenant qu’un certain nombre de spécialistes de la récupération nous rabâchent que la diminution du nombre de lits d’hôpital en France serait le signe d’une destruction volontaire de nos services publics. #Thread
Faits : en gros, on a atteint un maximum entre 1979 et 1981 avec 11.1 lits d’hôpital pour 1 000 habitants. Depuis, ça n’a fait que baisser année après année pour atteindre un peu moins de 6 lits pour 1 000 habitants au dernier pointage (en 2017).
À l’exception de quelques pays (la Chine mais surtout la Corée du Sud), c’est un phénomène mondial : le nombre de lits d’hôpitaux baisse partout. En Suède, ils sont passés de 15 lits / 1 000 hab. dans les années 1980 à 2.2 aujourd’hui !
Faut-il y voir la conséquence de politiques « néolibérales » visant à « détruire » notre système de santé ?
Pas du tout : c’est principalement la conséquence des progrès de la médecine et du simple fait que, lorsque c’est possible, nous préférons tous rentrer chez nous.
Exemple (ht @RodolpheFouquet) : dans les années 80, une appendicectomie c’était une semaine d’hospitalisation. En 2000, vous étiez sur pied en 3 jours et aujourd’hui, l’affaire peut être réglée dans la journée.
Autre exemple (ht @Gerard_Bardier) : dans les années 1980, une jeune maman restait une bonne semaine à l’hôpital après avoir accouché. Aujourd’hui, c’est 3 ou 4 jours et parfois même moins.
En moyenne, la durée de séjour dans un hôpital en France est passée de 12.3 jours en 1974 à 5.6 jours aujourd’hui : une division par deux (malgré le vieillissement de la population) qui justifie amplement qu’on ait réduit le nombre de lits.
Bref, juger des moyens alloués à nos hôpitaux sur la seule base du nombre de lits n’a absolument aucun sens : c’est nier les progrès considérables faits par la médecine en 40 ans.
Plus pertinent : de 2011 à 2017, le nombre de médecins dans la fonction publique hospitalière a augmenté de presque 10% (de 106 593 en 2011 à 117 086 en 2017). On est quand même très loin de la diète que certain nous décrivent.
Si l’hôpital (notamment public) connait des difficultés (notamment financières) ce n’est donc vraisemblablement un problème de moyens mais plus parce qu’on lui en demande trop — la pénurie de médecins de ville (liée au numerus clausus) n’y est sans doute pas pour rien.
Et c’est aussi sans doute un problème d’organisation lié à nos très administratives méthodes de gestion de tout ce qui est public. Ça mériterait un audit sérieux (idéalement et à mon avis, un audit fait par des auditeurs issus du monde privé). #Fin
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