Je vois encore passer pas mal de délires sur l'ibuprofène et le #Coronavirus.
On va reprendre calmement et essayer de vous faire comprendre d'où ca vient. Et de rassurer tout le monde.

En 2018, plusieurs cas de complications infectieuses sous AINS (le nom de famille des médicaments comme l'ibuprofène) remontent aux oreilles de l'Agence du Médicament en France.

L'ANSM confie aux centre de Pharmacovigilance de Tours et Marseille une enquête pour déterminer le rôle des AINS (donc de l'ibuprofène) dans ces complications. Les centres vont pointer des cas où les complications sont démontrées.

Les Centres vont conclure que ce risque survient avec certaines infections bactériennes, quand 2 types de bactéries sont impliquées (le streptocoque pyogenes ou un pneumocoque).
Les Centres vont aussi demander de transmettre aux autorités européennes le dossier pour évaluation.

Vous avez ici le rapport si ça vous intéresse.
https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/0af552386a3d59a38fdadd960aeaf963.pdf

En Septembre 2019, la Commission PharmacoVigilance de l'EMA (L'agence européenne) va étudier le dossier et conclure...qu'il n'y a pas assez de données pour conclure.
Ca en deviendrait un running gag avec les alertes françaises.

Là dessus, beaucoup vont retenir : Tout type d'infection + AINS = Graves risques de complications infectieuses.
Et c'est là que nos "lanceurs d'alerte" préférés viennent foutre leur bordel en pleine pandémie.

J'avais déjà rappelé, il y a quelque temps, comment l'Agence Européenne du Médicament avait qualifié le travail d'une équipe d'un CRPV d'une région où l'on dit chocolatine. Le fil est ici pour en savoir plus. https://twitter.com/MedicusFR/status/1164766921633357824?s=20

Et bien il semble que notre CRPV préféré aime se prendre des taquets en boucle par l'Agence européenne.

Sur la base de quelques cas observés, notre "géniale" équipe à la brioche des rois décide d'alerter le gouvernement français sur la dangerosité de l'ibuprofène et des AINS en cas d'infection au coronavirus

Ni une ni deux, le gouvernement français relaie l'alerte à tous les français qui...paniquent.
Ajouter à cela LCI qui ne comprend pas la subtilité du NON STEROIDIEN, et qui balance que tous les anti-inflammatoires sont concernés.

Pif, paf, pouf, avec l'aide des médias, les asthmatiques appellent en panique pour savoir s'ils doivent continuer à prendre leur corticoïde, traitement anti-inflammatoire.
Parce qu'on avait que ça à faire au 15, hein !!!

La news étant communiqué par le gouvernement français, elle fait le tour du monde. L'agence française, l'agence européenne et la communauté médicale découvre l'info comme ça

Et la France et ses "lanceurs d'alerte" deviennent, une fois de plus, la risée de la communauté scientifique. https://twitter.com/ChrisHornb/status/1240642874385055746?s=20

N'oubliez pas, l'effet recherché était de se prendre un nouveau taquet par l'Agence Européenne du Médicament. Objectif atteint. L'équipe de la ville rose a encore une fois les joues de la meme couleur avec imprimé dessus : "NO SCIENTIFIC EVIDENCE" https://twitter.com/ISoPonline/status/1240492804293439489?s=20

L'OMS va suivre le pas et mettre un taquet en complément ce qui va permettre de soulager les craintes des patients. Comme cette personnalité qui soigne son arthrite aux anti-inflammatoire non stéroïdiens. https://twitter.com/stoya/status/1240695550929846272?s=20

Donc, pour résumer. Si vous avez des signes d'état grippal, le traitement à prendre c'est le paracétamol.
Si vous prenez déjà des anti-inflammatoires (stéroïdiens ou non), vous ne paniquez pas. L'alerte balancée par la France ne repose sur aucune preuve scientifique.

Et si vous avez quand même une crainte, n'hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre pharmacien.
N'appelez pas le 15 pour ça. Ils ont d'autres choses à faire en ce moment.