[FIL] Le risque d’une pandémie avait bien été anticipé, parfois très précisément, par les prospectivistes des 15 dernières années, alertés par l’épidémie de SRAS (2002-3).
1/ En 2004, le National Intelligence Council (NIC) américain anticipe qu’en 2020 seules deux choses pourraient stopper la globalisation (et non pas seulement la ralentir) : une guerre mondiale ou une pandémie.
2/ En 2008, le NIC anticipe pour 2025 "l’émergence d’une maladie respiratoire virulente, nouvelle et hautement contagieuse pour laquelle il n’y aurait pas de traitement et qui pourrait initier une pandémie globale".
Cette pandémie pourrait "naître dans une zone où il y a à la fois une forte densité de population et une proximité entre les humains et les animaux, comme dans certaines zones de Chine et d’Asie du sud-est".
3/ En 2008, le Livre blanc français évoque "les risques pandémiques" parmi les "vulnérabilités nouvelles" (p. 14) et, dans sa hiérarchisation des risques et des menaces sur le territoire national, la pandémie est à "probabilité moyenne ; ampleur moyenne à sévère" (p. 59).
Il consacre un encadré de plus d’une page au scénario d’une "pandémie massive à forte létalité" et juge que "sur les quinze années à venir, l’apparition d’une pandémie est plausible" (p. 164).
4/ En 2012, la 3e édition du rapport "Horizons stratégiques" de la Délégation aux affaires stratégiques (DAS) du ministère de la Défense, explique que "De nombreuses ruptures pourraient intervenir [dont] une nouvelle pandémie hautement pathogène et à forte létalité".
5/ En 2013, le nouveau Livre blanc évoque le risque "d’une nouvelle pandémie hautement pathogène et à forte létalité résultant, par exemple, de l’émergence d’un nouveau virus franchissant la barrière des espèces ou d’un virus échappé d’un laboratoire de confinement" (p. 46).
6/ En 2017, le NIC élabore un scénario dans lequel "la pandémie mondiale de 2023 a considérablement réduit les voyages dans le monde afin de contenir la propagation de la maladie, contribuant au ralentissement du commerce mondial et à une baisse de la productivité".
7/ En 2017, la Revue stratégique française ne contient pas le mot "pandémie" mais prend bien ce risque en compte :
Conclusion : le risque pandémique n’est pas un impensé de la prospective stratégique mais au contraire une constante depuis une quinzaine d’années. L'avenir nous dira si ces prévisions ont effectivement contribué à mieux nous préparer.
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