Maintenant que j'ai prévenu, installez vous parce que j'en ai pour un moment. https://twitter.com/hilaire_damien/status/1229118518844698624
Déjà, Hot Take pas piquée des hannetons histoire de planter le décor : Promare c’est le Mad Max Fury Road de l’animation.
Promare est un film qui déchaîne les passions. Pourtant beaucoup de gens n’y voient qu’un bon divertissement. Pourtant il est bien plus que ça. C'est un film qui au premier abords semble simpliste, mais use d’un show don’t tell bourré de symbolique et de métaphore jusqu’à la lie.
Alors évidemment, certains trouveront que c'est de la surinterprétation, d'autres verrons ça comme des évidences et certains y trouveront des clés supplémentaires à une lecture premier degré. Chacun sera capable de voir s'il est d'accord avec cette analyse ou non.
Préambule terminé, place à l'intitulé :

Promare : souffle de la révolution et coming-out
Tant par son esthétique, ses jeux de formes et de couleurs, #PROMARE, dévoile une symbolique omniprésente dès l'introduction. Une intro qui raconte déjà le film en soi.
On commence sur un carré, qui écrase un triangle, le comprime pour tenter de le soumettre à son cadre. puis l'image se brouille pour faire apparaître un cercle.
Le film est clair, nous allons voir des triangles, les burnish, écrasé par un monde carré, obligé à se conformer à un moule qui n’est pas le leur.
En symbolique le carré est rigide, incarne la violence et l’ordre. Associé à la dictature, au pouvoir.
Le triangle est associé à la détermination et à la féminité
Le cercle c’est l’harmonie, le renouveau.
S’ajoute à cela une grille élémentaire, carrés/glace triangle/feu.
Ok.
Désormais il convient de traduire cette symbolique pour lui donner un nom. Dans #PROMARE, les triangles peuvent être protéiformes (Racisé, LGBT, Écologiste, Progressiste). Le point commun est son oppression constante par les carrés.
On ne peut être plus clair sur le propos du film. Durant deux heures, nous allons voir les carrés discriminer les triangles et observer la lutte de ces derniers pour se libérer de leur oppression.

Lançons le film.
Trails of fire se lance. On se balade au milieu des grattes-ciels quand un lens flare carré vient éblouir la caméra. Nous sommes dans "l'ancien monde" (techniquement le nôtre, puisque c'est celui de l'oppression et du Capital).
Un incendie se déclare, la burning rescue (les pompiers mandaté pour éteindre les feux lié aux burnish) est envoyé sur place. Apparition de notre héros : Galo Thymos
Thumos, dérivé du grec ancien thymós, veut dire l’âme, le souffle de vie. Dans Phèdre de Platon le thumos se résume dans sa théorie de l’âme par la passion.
Arrivé sur place, Galo affronte les Mad Burnish un groupe extrémiste, considéré comme terroriste par la ville de Promepolis
les MB sont mené par Lio Fotia (Fotiá en grec c’est le feu, on peut difficilement faire plus clair).
Lors de l’affrontement on apprends que les burnish ont besoin de brûler pour vivre, que c’est dans leur nature (c’est intéressant, gardons cela pour plus tard).
Lio est vaincu par Galo et se fait embarqué par la police qui l’emmène dans un centre de détention spécialisé où il découvre femme, enfant, blessé et vieillard entassé dans des cellules (carrée évidemment).
Les burnish finissent par s’évader et trouvent refuge dans une grotte. Seconde confrontation Lio/Galo. Au détour d’une phrase Galo nie l’humanité des burnish et Lio lui rappelle que oui, ce sont des êtres humains qui ont le droit de vivre et que ce qu’on leur inflige est inhumain
Galo prends conscience qu’ils ne sont pas différent. Il apprends les persécutions menées par Kray Foresight (Prévoyance en anglais), qu’il considère comme son héros et mentor et commence à remettre en question ses acquis. En retournant le voir il fini emprisonné.
Pendant ce temps Lio a amené les évadés dans un pan de route/un pont en construction isolé dans le désert (là aussi les symboles sont quand même criant) pour les protéger.
Mais c’était en réalité un piège pour tous les rassembler au même endroit et faire un gigantesque coup de filet. Les burnish ont été trahit par LE SEUL BOOMER du groupe qui les a vendu pour vivre plus longtemps (sic).
On assiste à une scène de rafle assez terrifiante où tous les burnish (civil sans défense) sont transformé en cube de glace. Récupéré par la Freeze Force (force d’intervention armée ou CRS directement sous le contrôle de l’antagoniste principal) il sont envoyé à Promepolis.
(Les abus de la Freeze Force qui commencent à embarquer les burnish pour le simple fait qu’ils respirent à l’aide de loi anti-terroriste leur permettant ces abus de manière légale rappelleront des choses à certains).
Les burnishs sont, après avoir été assemblé à la chaîne, utilisé comme combustible. Une action qui les consume littéralement, à l’image d’un travail aliénant ou d’un bullshit job de nos sociétés libérales, qui pousserait au BURN OUT. (Oui Promare c'est pas politique *wink wink*)
Mais pourquoi les burnish ? Pour alimenter le Parnassus (du Mont Parnasse en Grèce, seul montagne ayant survécue au déluge de Zeus (Ovide, Métamorphose)) qui permettra à l’humanité de fuir (après avoir bousillé la planète) en abritant 10 000 « chanceux » (riches et influent).
Plutôt que de chercher la solution pour empêcher la destruction de la Terre, Kray Foresight fait le choix de provoquer sa chute en accélérant le processus dans une forme de déni qui condamne l’humanité, à l'image de nos dirigeants actuel.
À chaque fois qu’un personnage cherche à remettre en question son point de vue, Kray répondra que ça n’est pas possible. Pourquoi ? On ne le saura jamais et pour cause il n’a jamais tenté de l’enrayer, la solution de départ était déjà la fuite (On appelle ça du fatalisme).
L'absurde de la chose est mis en avant par Galo lors du combat face au Krazor X qui possède tout un attirail qui aurait pû permettre une autre voie. Preuve que Kray n'avaient même pas cherché d'autre possibilité.
Kray, gouverneur milliardaire mégalo ayant construit sa renommé et sa fortune sur les mérites d’un autre, caché dans sa gigantesque tour blanche est-il inspiré de Trump ? Je vous laisse juger. (en tout cas il traite les burnish de la même façon que Donald s’occupe des migrants).
D'ailleurs c'est marrant parce que la Freeze Force ça fait sacrément écho à la bien réelle ICE (Immigration & Custom Enforcement) une Police mise en place après 2001 aux USA qui chasse les migrants (tiens tiens tiens comme dirait un célèbre philosophe).
Bref fin de la parenthèse et retour au film. Les burnish ont été capturé. Lio est fou de rage de voir ses semblables êtres persécuté et instrumentalisé, dépouillé de leur humanité, sa rage est telle qu’il se met à tout détruire dans Promepolis.
(juste avant ça, c'est cadeau, analyse cinéma niveau 5ème) : Pourquoi dans un film rempli de carré et de triangle, la rencontre entre Aina et sa soeur Heris se déroule dans un long couloir trapézoïde ? Afin d'exprimer les doutes de cette dernière quand à ses choix.
Pendant ce temps Galo est toujours emprisonné mais, dans la cohue provoquée par Lio, il s'évade et rejoins ses amis, se fait asperger de retardant vert par ses compagnons (la couleur a son importance) et rejoindra Lio pour le stopper dans son élan.
Après l'avoir calmé, Ils finissent par découvrir la cachette du Pr Prometh, un labo triangulaire caché sous un lac gelé (tiens donc) qui abrite des installations et architectures entièrement ronde.
S’ensuit les révélations sur Kray et les Promare (Latin subjonctif présent de Prōmo : mettre en lumière, exposer, dévoiler, notez bien, ça sera important pour la deuxième partie) formes de vie incandescentes venue d’un autre monde qui entrent en symbiose avec les burnish.
Apparition du Deus ex Machina du film, un mecha tout en rondeur sortant d’un cercle d’eau, état liquide de la glace (mais évidemment c’est aussi une référence à Mazinger Z qui sort de sous une piscine)
(On skip la tatane pour arriver au dénouement) la crise mondiale sera résolue par les burnish alliés à Galo, seul moment du film où les flammes, violette tout le long, deviennent verte émeraude.
La solution c’était que les flammes de la révolution (verte ?) se propagent sur la planète comme une traînée de poudre, allant jusqu’à l’embraser entièrement, et que son énergie purifie toutes les crasses de cet ancien monde par le feu pour le reconstruire à partir de ses cendres
Lens flare protéiforme (triangle/carré/cerclé), le changement est en cours.
Le soleil se lève sur Promepolis. Le monde est sauvé. Lens flare rond, c’est l’avènement du nouveau monde. Lio et Galo le reconstruiront ensemble main dans la main. Générique.
Je termine sur la BO plus qu’explicite notamment The Gallant Ones.

-The pyro in us want to watch the kingdom of your castle burn.
- The gallant ones will fight until every spark of hope is gone
- The world is going straight to hell ! You turned away but do you care ?
La lecture politique du film est plutôt simple d’accès. Le monde d’aujourd’hui, celui de l’ultralibéralisme destructeur et discriminateur contre celui de demain, conscient des limites du modèle capitaliste, écologiste, inclusif, qui cherche à arrêter la destruction de notre monde
La grille de la révolution verte ou de la révolution tout court, l'effondrement d'un système oppressif inégalitaire est suffisamment prégnant dans Promare. Mais ce n'est pourtant pas la symbolique la plus remarquée du film.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE, DÉBUT DE LA DEUXIÈME
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