À propos des discours tenus par le PDG du CNRS et du PR à l’occasion des 80 ans du CNRS.
1. Peu d’institutions comme celles de l’enseignement supérieur et de la recherche se sont autant converties à la logique de l’évaluation individuelle et du financement par projet.

Ainsi, 1 universitaire et 1 chercheur actifs (ils et elles le sont dans leur écrasante majorité) passent 1 grande partie de leur temps à évaluer les projets de leurs pairs et à être eux-mêmes évalués, selon les standards internationaux. On ne peut pas faire + mais moins et mieux.

2. Cela fait 15 ans qu’on nous promet plus de moyens (simplement pour le coup pour nous amener au standard international des pays du G7 où nous sommes par nos pratiques professionnelles) si l’on réforme. Pour ce qui est des universités, la réforme (lourde) a été réalisée.

Alors 1 question : où sont les financements promis? J’ai été 1 acteur de ces réformes car je croyais aux engagements de l’Etat, notamment au moment de la LRU. J’assume et suis d’autant + outré que l’amélioration des carrières et l’augmentation des moyens se soient évaporés.

3. Mieux même l’Etat a repris le peu qu’il a donné, a accentué le sous-financement de la masse salariale, n’a pas mieux voulu gérer son patrimoine immobilier, et ce dans un contexte où les effectifs étudiants ont progressé, où la recherche et l’innovation ont battu leur plein.

L’Etat a bureaucratisé comme jamais l’ESR en imposant des contrôles à priori démentiels et des procédures courtelinesques. Les personnels de l’ESR ont été abandonnés alors qu’ils faisaient (et font toujours) le travail qu’on exigeait d’eux. Comment ne pas être amers?

Malgré tout l’ESR français continue de tenir son rang et c’est dû au dévouement des acteurs de terrain. Il faut tous les jours gérer les difficultés de fonctionnement bureaucratique et tenter de pallier les difficultés économiques et sociales (celles des étudiants, notamment).

4. Alors je serais tenté de dire à Antoine Petit et au Président Emmanuel Macron : vos discours ne passent pas, ils traduisent 1 méconnaissance du dossier surprenante, qui semble procéder d’une arrogance structurale. Ces perles de poncifs égrenées mardi ne sont pas acceptables.