Les nouveaux marchands de peur.

Voici un thread sur le secteur du bio. Défenseurs de l'intérêt général ou lobby comme un autre ?

Commençons avec Biocoop. Fondée en 1985, la coopérative devenue un acteur majeur de la distribution des produits BIO.
Après des années de campagnes publicitaires « classiques », en 2013, Biocoop a décidé de confier sa communication à la célèbre agence parisienne Fred & Farid. Une campagne va durablement marquer les esprits. Il s’agit de « N’achetez pas » lancée en 2014.
D’une communication « positive » et familiale, ils sont passés à une communication très anxiogène visant à associer l’agriculture conventionnelle au danger/poison.
L’interdiction de cette campagne par la justice avait été très médiatisée, les gens y voyant un combat entre David (Biocoop) contre Goliath (l’agroalimentaire conventionnelle).
Stratégie payante. Après un ralentissement de la croissance qui tournait entre 3 et 8 % jusqu’en 2013, le chiffre d’affaire de Biocoop a tout simplement été doublé passant de 600 millions d'€ en 2013 à 1,2 milliards d’€ en 2018 avec jusqu’à 23 % de croissance annuelle.
La stratégie du secteur Bio pour accroître ses parts de marché est assez simple. Faire passer l’idée que l’agriculture conventionnelle vous empoisonne, vous pollue, détruit la nature, risque de vous provoquer des cancers. Même quand les agences de santé disent le contraire
La seule solution à ce ce grave problème de santé publique et environnementale est de manger BIO.
Conventionnelle = pesticides = poison
BIO = zéro pesticide = remède.
Comme dans chaque secteur, vous avez dans le Bio, tout un écosystème mais celui-ci est particulièrement intéressant.
Le marché du BIO en France en 2018, c’est 9,7 milliards € en progression de 15% par rapport à 2017. Ce n'est plus un marché très spécialisé, à la marge comme il y a 10 ans. L’alimentation Bio ne cesse de prendre des parts de marché au « conventionnel ».
Ces entreprises sont regroupées au sein du syndicat Synabio dont l’objectif est bien évidemment de « développer la bio ». Les acteurs historiques clés de ce syndicat étaient D. Perréol, PDG d’Ekibio, C. Kloboukoff, fondateur de Léa Nature,
H. Toussaint, SG de Biocoop pendant 20 ans, et Maria Pelletier, fondatrice de Moulin Marion (administratrice de Synabio jusqu'en 2019 et préside aussi l’association Générations Futures). Synabio est aujourd’hui dirigé par J-M Lévêque, président de triballat (Vrai & Sojasun)
Mais vous avez aussi Natexbio actuellement dirigée par Claude Gruffat. Gruffat qui n’était autre que le président de Biocoop de 2004 à 2019. Il a démissionné pour se présenter aux élections européennes sous l’étiquette EELV et a été élu député (si Brexit). https://www.liberation.fr/france/2019/08/27/claude-gruffat-eurobio_1747617
Et puis, vous avez de nombreuses associations dont l’une des plus importantes et générations futures. Cette dernière est financée essentiellement par les membre de Synabio. Vous y retrouvez Biocoop, Bjorg et Bonneterre , Botanic, Léa Nature/ Jardin bio, Triballat
Tous ces industriels et distributeurs financent des « associations citoyennes ». Biocoop finance les Faucheurs volontaires, ou l’association Agir pour l’environnement, tandis que le Groupe Léa Nature apporte sa contribution à Inf’OGM et au Réseau semences paysannes.
De son côté, la Fondation Nature Vivant, mise en place par Ekibio (100 millions d'€ de CA), a signé un partenariat avec le cinéaste Jean-Paul Jaud pour son film Tous cobayes ? On y retrouve "étonnement"aussi Bonneterre, Générations Futures, Léa Nature, Biocoop...
Générations futures, afin de mener des campagnes contre les pesticides, va produire des rapports et études qui seront ensuite diffusés par les médias. Ils utilisent énormément les médias nationaux et régionaux pour diffuser leurs idées.
Elise Lucet a par exemple réalisé à deux reprises ses reportages en "relation étroite" avec Générations Futures.
Pour les actions plus locales, vous avez le mouvement « nous voulons des coquelicots ». présenté comme spontané, il est en réalité la création de l’association Générations Futures. Sont but est tout simplement de faire interdire les pesticides (mais seulement ceux de synthèse).
Ils se rapprochent des collectivités, maires pour faire interdire les pesticides (ce sont eux qui son derrières les arrêtés anti pesticides aux abords des habitations) et n'hésitent pas attaquer ceux qui auraient un avis différent.
et font pression sur les politiques pour les pousser à rejeter l’alimentation issue de l’agriculture conventionnelle et pour la substituer par le BIO. Conséquences des différentes actions, la part du Bio dans la restauration collective a ainsi augmentée de 28 % en 2017.
Générations futures a aussi lancé la campagne « Zéro phyto, 100% bio ! » avec un film dont l'objectif est d‘avoir des « cantines BIO et des villes sans pesticides ». Bien évidement, à aucun moment il n’est précisé que l’agriculture biologique utilise elle aussi des pesticides.
Pour résumer : des acteurs économiques qui pesant 10 milliards d’€ en France sont regroupés au sein d’un syndicat, Synabio. Ces entreprises financent de très nombreuses associations citoyennes pour militer contre les OGM, les pesticides, et l’agriculture conventionnelle
en utilisant une communication très anxiogène. Sous couvert d’alerter les gens, ils insinuent l’idée qu’en consommant des produits « non bio » et en vivant à coté de champs exploités en agriculture conventionnelle, les gens vont s’empoisonner.
Enfin, des «mouvements citoyens » font pression auprès des collectivités et politiques, en exploitant politiquement, la peur générée par les différentes campagnes médiatiques auprès des citoyens. Quels sont leurs intentions ? Seulement vous informer sur les pesticides? Vraiment?
Et pour illustrer à merveille ce thread, voici Claude Gruffat, nouveau député européen depuis le Brexit et qui n'est rien d'autre que l'ancien président de Biocoop. https://twitter.com/gruffat_claude/status/1260133326909771776
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