J’entends beaucoup parler d’Aston Villa et de son mercato à 9 chiffres. Nombreuses sont les comparaisons faites avec le Fulham 2018/19. Petit #thread permettant de voir que ces rapprochements ne sont pas forcément opportuns et montrer que ce recrutement semble plutôt bien vu...⬇️
Bien évidemment rien n’indique que Villa se maintiendra et bien heureux celui qui pronostiquera l’issue de la saison de Premier League. Pour autant, la transition Championship-Premier League semble avoir été idéalement négociée par les Villans et leurs dirigeants. Explications ⤵️
1) Un effectif à renouveler

Pour commencer, il est important de se pencher sur l’effectif de Villa en 2018/19. Guilbert ayant été recruté en janvier mais étant resté à Caen jusqu’en juin, il n’est pas comptabilisé. Les joueurs prêtés sont indiqués (⭕️).
Des 43 joueurs ayant eu un contrat en 2018/19, voici l’effectif restant au 6 août, fin de prêts, fin de contrats, joueurs libérés et départs en prêts compris : 19 joueurs dont 3 gardiens et 2 joueurs n’ayant jamais évolué en pro.
Le besoin de recruter était donc important pour Villa. En début de mercato, on entendait parler d’une quinzaine de recrues souhaitées. A ce jour, 13 joueurs ont rallié Birmingham et signé un contrat avec Villa. Tous en transfert sec, aucun prêt ni prêt avec option d’achat.
Il faut y ajouter Guilbert qui s’était engagé en janvier contre 5 millions d’euros.
Âge moyen des joueurs recrutés: 24,5 ans.
Au-delà du nombre, c’est aussi un rajeunissement de l’effectif qui a été opéré par Dean Smith et Villa. Un choix osé mais intéressant.
2) Un défi à relever

Après 3 ans passés en D2 anglaise, Villa a fait son retour dans l’élite du football anglais. Mais l’objectif sur le long terme des dirigeants du club est de retrouver les sommets de Premier League et de rivaliser avec les meilleurs clubs d’Angleterre.
Pour cela, un club fait figure d’exemple : Wolverhampton. Bien qu’ennemis régionaux, Villa prend les Wolves en exemple après une première saison très réussie en PL et un modèle de transition économique (+ de 310M€ en 2019).
3) L’effet yo-yo

Mais au-delà de la réussite économique, c’est la réussite sportive des Wolves qui sert d’exemple après une belle 1ère saison.
Un phénomène de plus en plus rare en Premier League : en moyenne 1,1 promu redescend directement sur les 10 dernières saisons (2009/10)
Sur les trois dernières saisons, la moyenne grimpe même à 1,33 promus qui font l’ascenseur. 2 promus sur 3 sont descendus en 2017 et 2019, aucun en 2018 (Brighton, Huddersfield, Newcastle).
3) Eviter le grand écart montée de Championship-lutte pour le maintien en PL

Statistiquement, les clubs les plus armés financièrement sont souvent ceux qui parviennent à assurer un maintien en PL. Et si certains se sauvent la 1ère saison, la suivante peut s’avérer fatale...
... La faute à une transition économique et sportive parfois trop rapide, à des recrutements hasardeux ou une concurrence toujours plus dense.
4) Un club bien géré

A Villa Park, le club est bien géré et structuré comme une équipe de PL. Car la dernière apparition du club de Birmingham en 1ère division ne remonte qu’à 2016. Et s’il y a eu quelques périodes délicates, la reprise du club par NSWE a assaini les finances.
Arrivée massive de nouveaux sponsors (eToro, W88, BR88 pour cette saison), pactole empoché avec la victoire en finale des playoffs (+ de 180M€), étau du fair-play financier qui s’est desserré... Aujourd’hui, Villa profite davantage de liberté économique qu’une saison plus tôt.
5) Un recrutement ciblé et anticipé

Venons en directement à la question du mercato. Depuis le mois de janvier, Villa prépare sa nouvelle saison. Finis les prêts de courte durée et/ou sans option d’achat, priorité désormais aux transferts secs ou prêts avec option d’achat.
La stabilité est donc le mot d’ordre, tant sur le plan sportif qu’économique. Un message qui plaît notamment en tribunes, où plus de 30.000 abonnements ont été vendus (sur 42.000 places) à la mi-juillet.
Les prêts d’El-Ghazi, Mings et Hause ont rapidement été transformés en transferts au début du mercato, Guilbert a enfin rallié Villa Park après avoir fini la saison avec Caen...
Deux joueurs entraînés par Dean Smith à Brentford (Jota et Konsa) ont également été recrutés début juillet. La stratégie de l’entraîneur de Villa est de s’appuyer avant tout sur des joueurs qu’il connaît et dont il sait les qualités.
Autre axe du recrutement : combler les vides avec des jeunes joueurs à fort potentiel : Wesley (22 ans), Targett (23 ans), Douglas Luiz (21 ans), Engels (24 ans) sont eux aussi recrutés à des postes clés.
La CAN révèle l’égyptien Trezeguet, compatriote d’Elmohamady et Nakamba entend beaucoup de bien de Villa via son ancien coéquipier Wesley. Tous les deux sont recrutés pour à peine 22M€.
Parmi les meilleurs gardiens de Premier League, Tom Heaton (Burnley) est lui aussi recruté, apportant expérience et assurance dans les buts, alors que Villa avait attendu 7 mois pour installer Steer un an plus tôt.
Apparaissent deux éléments indispensables : le recrutement a été anticipé et efficace, permettant à la majorité des recrues d’effectuer la préparation physique avec Villa , les recrutements répondent à des besoins très précis.
Pas forcément de gros noms, un refus de la surenchère malgré l’inflation des prix en PL (Wesley, recrue la plus chère : 25M€, record du club), une équipe qui se connaît un petit peu au coup d’envoi de la saison. 148,6M€ dépensés pour 13 recrues : moyenne de 11,4M€/recrue.
Là où Fulham avait cédé au panic buy dans les derniers jours du mercato (5 recrues lors du dernier jour), se privant de préparation physique et donc d’automatismes, le soucis de Villa a toujours été d’avoir une équipe prête et compétitive au 9 août.
Le gros du recrutement a été bouclé le 1er août pour Villa. On y trouve des joueurs déjà entraînés par Dean Smith, toutes les autres recrues étant internationales, en A ou en jeunes. Tous ont pu jouer un ou plusieurs matches amicaux de pré-saison.
6) Les clubs dépensiers, souvent récompensés

Certes, le nombre de 13 recrues paraît insensé et symbole d’un amateurisme en la matière, pour autant, elles répondent toutes à un réel besoin. Tant en terme de nombre que de qualité sportive.
Bilan : 5 clubs maintenus et... Fulham. Or, l’inflation a augmenté sur le marché des transferts depuis 2 saisons, le prix des joueurs flambant nettement, notamment en Premier League. Dépenser oui, mais dépenser intelligemment.
Il n’est donc pas si étonnant de voir Mings être acheté 20M£ par Villa lorsque Maguire coûte 80M£ à ManU et Webster (24 ans, ex-Bristol) 20M£ à Brighton. Le prix des défenseurs centraux a subi la même inflation que celui des attaquants et milieux à vocation offensive.
7) Une pré-saison encourageante

Car en anticipant son recrutement, Villa s’est aussi offert le luxe de tester plusieurs schémas tactiques en pré-saison, passant de son 4-3-3 traditionnel à un 4-2-3-1 plus offensif.
Certains nouveaux joueurs se sont d’ailleurs illustrés lors des matches amicaux. Du virevoltant Jota au solide Engels, en passant par les deux néo-latéraux Targett et Guilbert, sans oublier le puissant Wesley, la machine Villa semble tourner à plein régime.
Leur adaptation est réussie, Villa pratique lors des amicaux un football bien léché, fait de vitesse de projection, de passes rapides et de jeu au sol. De belles combinaisons sont aperçues entre Grealish, Jota et Wesley, symbole d’une complicité naissante.
Résultats : 6 matches, 6 victoires. Minnesota (3-0), Shrewsbury (1-0), Walsall (5-1), Charlton (4-1), Leipzig (3-1) et la réserve de Leipzig (1-0). C’est un 100% en amical pour Villa.
A titre de comparaison, Fulham enregistrait 1 victoire, 2 nuls et 3 défaites en pré saison un an plus tôt, avec une équipe qui ne ressemblait pas vraiment à celle qui débutait la saison contre Crystal Palace (0-2).
A ce jour, une équipe semble se dégager pour Villa, avec 10 joueurs annoncés titulaires en ouverture de saison contre Tottenham. Une seule incertitude plane au milieu avec la titularisation ou non de Douglas Luiz, sous réserve de l’obtention de son contrat de travail.
Une - saine - concurrence est même née devant avec les arrivées de Jota et Trezeguet, conjuguées au retour d’El-Ghazi. Tous trois semblent pouvoir prétendre à une place de titulaire contre Tottenham.
Côté mercato, on annonce encore l’arrivée possible de un, voire deux derniers joueurs : une doublure en attaque et un milieu de côté, à caractère offensif. On parle de Benrahma (déjà entraîné par Smith à Brentford) et d’un attaquant. Cohérent.
8) En résumé

Pour résumer, Villa a fait face à un réel besoin de renouveler son effectif avec 13 départs (dont 2 prêts) pour autant d’arrivées. C’est aussi un réel apport en terme de qualité avec de nombreux internationaux, toujours importants pour lutter pour le maintien en PL
L’un des axes explorés par Dean Smith était de s’appuyer sur des joueurs reconnus « sans histoire », capables de s’adapter facilement à un groupe. Sur le XI titulaire, 6 à 7 joueurs n’étaient pas présents l’an dernier, c’est un risque.
D’où l’importance de recruter rapidement et efficacement pour faciliter l’adaptation et l’intégration des recrues dans le collectif Villan. Cela semble chose faite pour bon nombre d’entre-eux, à l’image du front de l’attaque et des latéraux.
Et s’il est évident que la saison demeurera compliquée pour Villa (manque d’expérience, banc pas forcément très garni, adaptation à un rythme différent du Championship), tous les efforts semblent avoir été faits pour que Villa puisse viser le maintien dans l’élite.
Pour terminer, le projet d’Aston Villa est de retrouver sa gloire d’antan et tous les moyens sont mis en œuvre. Car aux 170M£ reçu lors de la promotion en PL pourraient s’ajouter 110M£ de plus en cas de maintien lors de la 1ère saison... Alors, suffisamment convaincant ? 😊
You can follow @quentin_gsp.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: