Plutôt que de vous donner la bonne réponse, on va remonter ensembles aux sources de ce chiffre. Attention, ça pique un peu des yeux : vous êtes prévenus. #Thread https://twitter.com/ordrespontane/status/1146805911685652480
Tout commence avec le numéro de Cash Investigation, « Produits chimiques, nos enfants en danger » diffusé sur France 2 le mardi 2 février 2016 à 20h55 et réalisé par Martin Boudot.

Vidéo :
https://www.dailymotion.com/video/x545l7e 
Vers 07:50 : « Il y a un an, notre enquête commence avec un chiffre : 97.

D’après l’Efsa, l’autorité européenne des aliments, 97% des denrées alimentaires contiennent des résidus de pesticides. Impossible d’y échapper. »
Vers 2:07:05, Élise Lucet en remet un couche : « Il y a un chiffre qui est vraiment le point de départ de notre enquête : 97% des aliments que nous consommons contiennent des résidus de pesticides. »

(Notez le gros 97%)
Le lendemain parait « Toxic. Produits chimiques : nos enfants en danger » de Martin Boudit et Antoine Dreyfus, un bouquin qui prolonge l’enquête de Cash Investigation et vaut à Élise Lucet d’être invitée sur le plateau de C à vous : https://www.facebook.com/watch/?v=10153627839579597
« Nous on est parti d’un chiffre qui nous a, pour le coup, stupéfait. C’est-à-dire que le premier chiffre qu’on a découvert c’est que 97% des aliments que nous mangeons contiennent des pesticides. QUATRE–VINGT-DIX-SEPT-POUR-CENT ! »
Quand on lui demande à quoi correspondent les 3% restants, Élise Lucet affirme que ce sont les produits bios et elle met clairement les 97% sur le dos des agriculteurs français qui, selon, elles, useraient et abuseraient de pesticides.
Le titre dit « Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides DANS LES LIMITES LÉGALES » — bizarrement, Élise Lucet n’a pas jugé bon de citer le titre en entier.

Or voilà, ça pose un problème parce que ça change radicalement le sens de ce que nous dit l’Efsa.
En réalité, et il suffit de savoir lire pour le comprendre, 97.4% des échantillons testé présentent des traces de pesticides inférieures aux limites légales DONT 54.6% qui ne présentaient AUCUN RÉSIDU DÉTECTABLE.
Et les 3% restants (2.6% en fait), ce ne sont pas de gentils produits bios sans pesticides, ce sont au contraire les produits qui affichaient des traces SUPÉRIEURES AUX LIMITES LÉGALES.
Dans l’étude complète, l’Efsa note même que 15.5% des produits bios présentaient des résidus de pesticides dans les limites légales et que 0.8% les dépassaient. Eh oui : ‘bios’, contrairement à ce que raconte Lucet, ça ne signifie pas ‘sans pesticides’. https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.2903/j.efsa.2015.4038
Quant à la mise en accusation de nos agriculteurs, l’Efsa note (même source) que seuls 1.4% des produits européens (UE+Norvège+Islande) dépassaient les limites légales contre 5.7% pour les produits importés : encore une fois, la conclusion opposée.
Résumons :
Le rasoir d’Hanlon nous encourage à ne jamais attribuer à la malveillance ce qui peut tout aussi bien s’expliquer par la stupidité.

En effet, on peut supposer que l’équipe de Cash Investigation soit intégralement composée de semi-habiles.
Sauf que vous conviendrez avec moi que, même sans la moindre culture scientifique et sans même avoir besoin d’être très intelligent, le communiqué de l’Efsa était parfaitement limpide.

De toute évidence, ils l’ont lu.

Je vous laisse conclure. #Fin
Les mauvaises langues suggèrent que cette farce pourrait être lié à ceci : https://twitter.com/ordrespontane/status/1146775504948776962
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