Bonjour, @EmilieCariou et @LePoint. Je pense qu& #39;il serait opportun de vous coordonner pour reprendre en partie l& #39;interview que vous avez publiée aujourd& #39;hui, parce qu& #39;il y a des choses qui sont difficilement acceptables #thread #déchets https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/controverse-faut-il-enfouir-les-dechets-nucleaires-les-plus-dangereux-22-05-2019-2314488_1897.php">https://www.lepoint.fr/politique...
C& #39;est à la question « Pourquoi la France n& #39;essaie-t-elle pas l& #39;autre technique, l& #39;enfouissement en subsurface [...] ? » que ça vrille grave. Vous rappelez à juste titre que la loi de 91 a fixé trois axes de recherche, jusque-là, nous sommes d& #39;accord.
On les appelle entreposage, stockage, et « séparation-transmutation ». Dans le vocabulaire courant, la différence entre les deux premiers termes n& #39;est pas évidente, alors on va éclaircir cela.
D& #39;après l& #39;article L542-1-1 du Code de l& #39;Environnement, « l& #39;entreposage [...] est l& #39;opération consistant à placer ces substances à titre temporaire dans une installation spécialement aménagée en surface ou en faible profondeur à cet effet../
/..avec intention de les retirer ultérieurement. » Notez le « à titre temporaire » qui a toute son importance, car le même article donne aussi la définition du stockage : c& #39;est « l& #39;opération constant à placer ces substances dans une installation spécialement../
/..aménagée pour les conserver de façon potentiellement définitive [...] sans intention de les retirer ultérieurement ». Connaître et comprendre ces définitions est capital pour débattre de ce sujet. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074220&idArticle=LEGIARTI000006834544&dateTexte=&categorieLien=cid">https://www.legifrance.gouv.fr/affichCod...
Je pense qu& #39;il est intéressant aussi de parler de l& #39;article L542-1 qui mentionne que « La recherche et la mise en oeuvre des moyens nécessaires à la mise en sécurité définitive des déchets radioactifs sont entreprises afin de prévenir ou de limiter les charges../
/..qui seron supportées par les générations futures ».
Ce passage est intéressant car il explique pourquoi l& #39;entreposage n& #39;a pas été retenu comme solution aux exigences de la loi de 91 : étant par définition temporaire, l& #39;entreposage consiste à léguer aux mêmes générations futures l& #39;essentiel des charges et risques.
L& #39;entreposage n& #39;a d& #39;autre but que l& #39;attente, l& #39;attente de la mise en oeuvre de l& #39;une ou l& #39;autre des deux autres solutions évoquées : le stockage et la séparation-transmutation.
Ce dernier consiste théoriquement à séparer les radionucléides aux demi-vies les plus longues des autres éléments contenus dans les déchets et, par irradiation de ceux-ci, les transformer en éléments à vie plus courte.
Compte tenu des difficultés théoriques, et à fortiori pratiques, dès 2005, il a été admis que la séparation-transmutation n& #39;était pas une alternative au stockage géologique, au mieux un complément, une optimisation.
Et ce, notamment en raison de la difficulté à la mettre en oeuvre sur les déchets déjà produits, et, surtout, en raison de l& #39;impossibilité d& #39;envisager une fin du nucléaire si l& #39;on repose sur cette méthode :
Il faudrait en permanence avoir des réacteurs pour irradier les déchets produits par des réacteurs. En terme d& #39;irréversibilité totale, c& #39;est le summum - ou, plus pragmatiquement, on en viendrait au final toujours au stockage géologique.
Et même dans une optique d& #39;optimisation du stockage géologique, la séparation-transmutation s& #39;est montrée moyennement convaincante. La transmutation du curium est trop dangereuse par rapport aux gains espérés, seul l& #39;americium serait jouable.
L& #39;IRSN en 2012 s& #39;est néanmoins prononcé sur ce point également en 2012, dans un avis sur une étude du CEA. https://www.irsn.fr/FR/expertise/avis/2012/Pages/Avis-IRSN-2012-00363-PNGMRD.aspx#.XOZaVTAza00">https://www.irsn.fr/FR/expert...
Reste donc le stockage géologique comme seul moyen de gestion à long terme des déchets nucléaires qui respecte l& #39;engagement de limiter au possible la charge pour les générations futures. Article L541-2, alinéa II-3°.
Maintenant, penchons nous, @EmilieCariou, sur ce que vous nous exposez dans @LePoint.
L& #39;essentiel de l& #39;interview est intéressant... C& #39;est lorsque vous déplorez qu& #39;il faudrait que « de véritables recherches soient menées sur le stockage en subsurface, qui a l& #39;avantage d& #39;être réversible, et sur la séparation-transmutation », que ça devient honteux.
Madame Cariou, le stockage ne peut se faire qu& #39;en profondeur (pour raisons de sûreté à long terme) et sans réversibilité, du moins à long terme, puisqu& #39;ayant vocation à être définitif (Cf. définition dans le code de l& #39;environnement).
Ça, c& #39;est un fait scientifique sur lequel vous n& #39;êtes pas légitime pour revenir. En surface ou faible profondeur, il est impossible de réaliser quelque chose de fiable à long terme, il s& #39;agirait donc d& #39;entreposage.
Donc « stockage en subsurface », c& #39;est impossible PAR DÉFINITION. Ce que vous proposez de réaliser en sub-surface, probablement parce que les lobbies antinucléaires militent activement pour en ce moment, c& #39;est de l& #39;entreposage. Temporaire.
Vous déplorez donc que « d& #39;autres techniques n& #39;ont pas été étudiées » en donnant pour exemple quelque chose d& #39;étudié depuis 1991 et dont il est dit dans le Code de l& #39;Environnement qu& #39;il ne s& #39;agit pas d& #39;une alternative au stockage géologique.
Votre proposition est en contradiction avec l& #39;objectif de réduire la charge sur les générations futures, parce qu& #39;elle consiste à faire du temporaire à durée indéterminée. Elle consiste tout simplement à ne rien faire et laisser nos descendants décider et agir.
Suite du thread : https://twitter.com/TristanKamin/status/1131521896275742720">https://twitter.com/TristanKa...