[ TW agression sexuelle / viol ]

⚠️ En finir avec la culture du viol. ⚠️

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Je commence ce thread par quelque chiffre. Ils aident à prendre conscience de l’ampleur du phénomène et des fausses idées, DANGEREUSES, qui entourent le viol.
En France 1 femme sur 6 et 1 homme sur 20 déclarent avoir subis viol ou tentative de viol au cours de sa vie.
Seules 10% des victimes porteront plainte suite au viol ou tentative de viol subis.
Sur ces 10%, ensuite, une plainte sur dix aboutit à une condamnation de l’agresseur (on arrive à 1% d’agresseurs sanctionnés).
Pour 4 français.e.s sur 10 la responsabilité de l’agresseur est atténuée si la victime a eu une attitude provocante en public ou a flirté avec lui.
1 français.e sur 4 considère que forcer une personne à faire une fellation n’est pas un viol mais une agression sexuelle : FAUX.
1 français.e sur 4 considère que réaliser un acte de pénétration avec un doigt sur une persienne qui le refuse n’est pas un viol mais une agression sexuelle : FAUX.
Plus d’1 français.e sur 5 considère qu’il n’y a pas viol si la personne cède quand on la force : FAUX.
17% des français.e.s estiment que forcer sa conjointe à avoir un rapport sexuel lorsqu’elle le refuse n’est pas un viol : FAUX.
Comment arrive-t-on à ces chiffres effrayants, qui démontrent la fréquence et la banalisation de ces agressions, l’absence de justice, la responsabilisation des victimes ?
➡️ CULTURE DU VIOL ⬅️
Mais qu’est ce que c’est ?

« La culture du viol est un concept sociologique forgé aux États-Unis, et utilisé pour qualifier le lien entre les rapports sexuels non consentis et le tissu culturel d'une société. L'utilisation du terme viol pour y décrire une culture suggère...
l'existence d'un schéma comportemental appris qui a été créé, organisé et transmis d'une génération à l'autre comme faisant partie des attentes associées au fait d'être un homme ou d'être une femme. »
« La culture du viol relie ainsi un concept établissant des liens entre le viol et la culture de la société où ces faits ont lieu dans laquelle prévalent des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol, à un processus global de domination. »
Ce qui d’après moi (mais je ne pense pas que ce point de vue est farfelu) participe à la culture du viol :

La société pense que la définition du viol est en quelque sorte « modulable ».
Point sur sa définition :

« Le viol est défini par le Code pénal (article 222-23) comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. C'est un crime passible de la cour d'assises. »
Or dans la société j’ai remarqué que pour diverses raisons une agression pouvait correspondre à cette définition et pourtant de pas être considérée comme telle.
Je pense que cela passe d’abord par une image erronée de ce qu’est le viol. Dans la représentation commune (je sais exagérer) un viol est une agression nocturne, dans une ruelle sombre d’un quartier malfamé, où la victime (naïve et inconsciente) est agressée par des inconnus.
Tout ceci est, dans la majorité des cas, complètement faux.

Encore un petit chiffre qui pourrait presque détruire à lui seul cette image : 85% des victimes connaissaient leur agresseur (j’ai vu plusieurs chiffres allant de 80 à 90%).
Dans un tiers des cas, il s’agit du compagnon, du mari ou du petit ami de la victime. Dans 20% des cas, d’un membre de la famille (père, grand-père, oncle…), dans 20% encore d’un collègue, dans 10% d’un ami et dans 5 % d’un professionnel qu’elle côtoie (médecin, avocat…).
Pourquoi cette image erronée est dangereuse ? Parce que lorsqu’une victime annonce « mon mari / ami / cousin / médecin (...) m’a violée. » on juge à tord que ces deux termes sont incompatibles. On rejette cette réalité.
Alors l’agression, qui correspond pourtant parfaitement à la définition du viol, est minimisée.
Comment cela se traduit il ? Pour moi l’exemple le plus frappant ce sont les questions posées aux victimes lorsqu’elles confient leur agression. Ces questions visent à « expliquer » le comportement du violeur. Mais expliquer c’est défendre, justifier, excuser le viol.
(Je retourne au travail je poursuis ce thread ce soir car jai clairement pas finit)
Premier point important qui est relié à des questions récurantes comme « Tu as dit non clairement ? Tu ne t’es pas débattue ? ». Déjà ces questions sont violentes pour la victime car elles sont culpabilisantes. Je rappelle que pour une partie de la population..
on ne peut pas parler de viol si la victime ne réagit pas ou ne s’oppose pas (de manière clair, audible etc or on sait que le langage corporel parle au moins aussi bien) alors on ne peut pas parler de viol (c’est FAUX je rappelle).
Il me semble donc intéressant de faire un point sur pourquoi, dans beaucoup de cas, la réponse est « non, je n’ai pas crié non, je ne me suis pas débattue, je n’ai pas appelé à l’aide ». Cela ne traduit pas le consentement au contraire cela traduit le traumatisme.
Lors de ce type de traumatisme, le cerveau met en place deux mécanismes de défense, de survie : la sidération et la dissociation. C’est un réflexe biologique.
Il y a une partie de notre cerveau, l’amygdale, dont le rôle est de décoder les émotions et de gérer les réflexes de survie notamment. Lors d’une agression, elle va mettre en place tout ce qui pourrait vous aider à fuir : contraction des muscles, adrénaline et cortisone,...
accélération du rythme cardiaque, respiration rapide... en parallèle les centres nerveux du cortex sont sensés modérer ces réactions. Mais face à l’avalanche de signaux d’alerte, le cerveau s’enraye, il est incapable de gérer correctement ces réactions de survie.
Résultat la victime est comme paralysée, incapable de réagir : c’est l’état de sidération.
Problème, le niveau de stress continue d’augmenter car l’amygdale fonctionne à plein régime (survie exige). Or c’est très dangereux. Cette montée de stress et les hormones qui en découlent peuvent provoquer un arrêt cardiaque ! Le cerveau réagit et court-circuite l’amygdale.
La production d’hormone du stress est ainsi stoppée et l’amygdale est isolée. La victime se trouve alors coupée de ses émotions. De nombreux témoignages parlent du sentiment d’avoir été « spectatrice », comme hors de son corps : c’est l’état de dissociation.
C’est donc une réaction PHYSIOLOGIQUE, expliquée par la NEUROSCIENCE. Rien à voir avec du consentement, la victime ne bouge pas car elle ne peut pas.
(Au passage cet isolement de l’amygdale est aussi responsable du fait que le souvenir ne sera pas correctement évacué vers l’hippocampe qui est le siège de la mémoire. Il va rester bloqué dans une zone qui ne lui est pas dédié et va rester en « mémoire traumatique »)
Je continue les fameuses questions posées aux victimes car comme je l’ai dit elles sont le miroir de ce que pense à société et vous un rôle important dans le fait de ne pas porter plainte ou d’abandonner les poursuites. Encore une fois ce sont des questions qui visent à justifier
le viol.

Exemple : « Mais vous aviez bu ? Tu l’avais dragué ? T’as dormi avec lui après ? Pourtant vous étiez proches... T’as pas sentie qu’il voulait quelque chose ? T’étais habillée comment ? Pourtant il a l’air clean... »
Il faut savoir que dans la tête d’une victime de viol il y aura toujours 💡une voix de la raison, celle qui sait que ce qui s’est passé est un viol, que c’est grave et répréhensible❓et une autre petite voix, encore un peu dans le déni qui cherche à se trouver une part de
responsabilité, des circonstances atténuantes à son violeur, qui se dit qu’elle exagère peut-être un peu ce qui s’est passé... cette petite voix, très destructrice mais parfois des années à se taire.

A travers ces questions, vous dites à la victime d’écouter cette petite voix.
Or pour avoir le courage de porter plainte, il faut se sentir confiante sur le fait que ce qu’on a subit EST un viol, que les personnes qui prendront en charge le dossier vont nous CROIRE, que l’agresseur est COUPABLE.

Après ce genre de question, on commence à en douter.
Pourtant aucune de ces questions n’est légitime. Elles ne présentes AUCUN intérêt puisque (s’il faut le rappeler) un viol est un viol, qu’importe le contexte.
En fait je ne crois pas qu’il faille poser une quelconque question face à ce genre d’annonce. Je sais que c’est un peu un réflexe : poser une question pour prouver qu’on s’intéresse etc... mais finalement ce n’est pas vraiment nécessaire. S’intéresser à la prise en charge de la
victime, s’assurer qu’elle est aidée etc oui (bon en fonction de votre degré de proximité bien sûr). Mais s’interroger sur le viol... non. D’autant que ça a beau être un viol ça reste un rapport sexuel, ça relève de l’intimité, du privé.
Pour conclure (oui, enfin, sauf si je trouve d’autres trucs à rajouter). C’est à nous tous de nous battre au quotidien pour mettre fin à cette culture du viol. En arrêtant de penser qu’un viol est excusable, en faisant taire l’idée qu’un homme a des pulsions incontrôlables,...
en étant scandalisé lorsqu’un agression (même « « minime » ») se produit afin d’arrêter de toujours banaliser, et en premier lieu en détruisant tout ce qui vise à hypersexualiser, objetiser, asservir, dominer la femme.
Je pose ici une image que j’ai vu circuler un peu aujourd’hui. Pour vous montrer que pour combattre le viol on peut tous commencer par s’attaquer à ce qui conduit au viol, à la fameuse « culture du viol ».
PS : après relecture je me suis aperçue de pas mal de fautes d’orthographe ou de frappe, je suis désolée j’ai écrit d’une traite quasiment et j’ai pas toujours fait attention
Je remercie encore une fois ceux qui ont lu ce thread et ceux qui décident de le partager car j’y ai passé du temps et ce n’était pas forcément facile...

MERCI 🙏
Je reprécise que bien que ce soit principalement les personnes possédant un vagin qui sont concernées (et sur lesquelles j’avais naturellement plus de facilité à parler) tous les genres sont potentiellement des victimes, ou des agresseurs.
En fait je veux rajouter un point. Car j’ai parlé des conséquences dans nos visions de citoyens mais je n’ai pas parlé de la façons dont les institutions sont influencées par la culture du viol.
Je vais vous parler d’un mot : là CORRECTIONNALISATION. C’est le fait de faire passé un acte criminel (le viol est un crime et je parle d’un point de vue légal) au rang de délit.
Autrement dit on retrouve des banalisation, des minimisation, des négations du viol dans les prétoires, par ceux même qui sont sensés nous rendre justice !
J’ai oublié de mettre un chiffre : 50 à 70% des viols sont correctionnalisés.

Il y a des raisons toutes simples : c’est plus pratique ! Eh oui les crimes sont jugés par une cour d’assise, les délits eux sont jugés dans un tribunal constitutionnel.
La raison est simple, c’est le désengorgement des Cours d’Assises. Oui, oui. Dans une société où la culture du viol reigne on ne s’encombre pas des viols en cours d’assise.
J’ajoute un petit chiffre, personnel. Dans mes amies très proches et dans mon cercle familial restreint, on compte 10 femmes. Sur ces 10 femmes, 6 ont été violée. Je ne parle pas d’agressions sexuelles mais de viol.

4 viols sur mineurs (dont 2 sur -14 ans), 2 viols conjugaux.
Je vous parle de filles et de femmes de classe moyenne aux fréquentations normales, vivant dans des quartiers normaux en milieu rural.
4 de ces femmes ont fait : dépression, TCA, TS, scarifications, SPT, déscolarisation...
Si les 2 autres ont réussi à ne pas tomber trop bas, elles en gardent quand même des séquelles psychologiques ayant des répercussions sur leur mental et leurs relations par exemple
Ça n’arrive pas qu’aux autres. C’est partout autour de nous.
🔴🔴 Un nouveau thread, complémentaire, sur l’état de stress post traumatique ! 🔴🔴 https://twitter.com/kallygris/status/1052466894073225217?s=21
Bon exemple de banalisation sur #LeViolEstUnCrime
Je continue d’alimenter le thread car je vois qu’il continue d’être relayé. Je vous pose ce graphique. Je ne pense pas que la catégorie concernant les enfants entre dans le cadre de la culture du viol (les viols sur enfants ne sont pas banalisé et les agresseurs...
sont malades, c’est pas qu’une question de culture et de société) en revanche je trouve ce graphique intéressant pour ce qu’ils montrent du rapport agresseur/victime dans l’adolescence. Dans 1/3 c’est un ami ou connaissance, dans 1/4 un partenaire....
On peut supposer qu’à 15/17 ans nos connaissances et partenaire ont sensiblement le même âge (dans la plupart des cas). Les personnes qui agressent des adolescentes auraient alors la vingtaine ? Je vous laisse réfléchir au pourquoi du comment, au rapport avec la
culture du viol, a faire des liens avec d’autres données (âge moyen du premier rapport etc) et à developer un raisonnement vous même là dessus. Je trouve le graphique intéressant. N’hésitez pas à donner votre analyse qu’on en discute !
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