Tout à l’heure j’ai vu les Indestructibles 2
Et faut savoir qu’avant la diffusion du film, y’avait une diffusion d’un court métrage, Bao.
C’est un short dirigé par Domee Shi, une chinoise-canadienne parlant du syndrome du nid vide ressenti par une mère asiatique. A mini thread
Spoil on: Dans ce short, la mère vit seule avec son mari et se prend d’affection pour un Baozi vivant dans lequel elle voit un fils, qui va grandir, s’éloigner d’elle et enfin, quitter le foyer familial avec sa fiancée. La mère refusant de le laisser partir, l’engloutit.
C’est après qu’on apprend qu’il s’agit d’une métaphore de son vrai fils réellement parti du foyer avec sa fiancée. Ils finissent par se réconcilier et reconstruire leur relation en cuisinant des Bao tous ensemble.
(Cuisiner en famille est une grosse part de la culture asiatique)
Elle avait tellement d’amour à donner après le départ de son « vrai » fils du cocon familial qu’elle n’a pas pu s’empêcher « d’élever » un bao, et l’aimer tellement qu’elle ne voulait pas qu’il parte, lui aussi.
La réalisatrice avait annoncé s’être inspirée de son ressenti et de sa vie telle pour ce short, de la surprotection de la mère jusqu’à son refus de quitter le nid familial. Ce court métrage parle à tous les immigrés asiatiques avec tous les détails incorporés : le rice cooker,
la scène dans la cuisine si familière et la nourriture tellement réaliste.
J’ai lu des dizaines, voire des centaines de témoignages d’asiatiques ayant pleuré devant, tellement ce film leur parlait personnellement et à quel point ils s’y reconnaissaient.
Qu’ils voulaient appeler leur mère pour leur dire 3 mots trop peu dits dans la culture asiatique, 3 simples mots témoignant de leur gratitude envers tout ce qu’à fait leur mère, juste Je t’aime.
Bao, c’est une lettre d’amour à tous les immigrants et leurs enfants. Chez ceux de 2nd génération, la nourriture est très importante vu que souvent, c’est un de leur rare lien avec leur culture d’origine.
Une lettre d’amour à tous ces parents ne voulant pas que leur enfant parte.
J’étais au courant de tout ça.

Je me pensais préparée.
Et j’ai quand même éclaté en larmes.
J’ai éclaté en larme parce que justement, je me suis pas reconnue dans ce short.

Et c’est à mon goût ce qui me brise le plus le cœur.
Je me suis pas reconnue dans ce short alors que pour une fois, c'était adressé à MA tranche de "population".

Je me suis pas reconnue et les larmes me sont montées toutes seules. J'arrivais vraiment pas à me calmer, même dans les bras de mon copain ça voulait pas s'arrêter.
Je pensais être devenue assez forte depuis la dernière fois que c'est arrivé, mais non.

J'aurais aimé me reconnaître dedans.

Seul bémol, c'est quelque chose que je n'ai pas vécu, que je ne vis pas et que je ne vivrai jamais.

C'est le fait d'avoir réalisé ça qui m'a frappé.
La plupart du temps, ça pose pas plus de problème que ça.
Mais là, j'avais, plus que jamais, envie de réagir comme tous les autres ayant vu ce short.

Mais je pouvais pas.
À partir de la scène où ils font du Taichi ensemble, mes yeux se sont humidifiés.
Quand elle lui a préparé un véritable festin, les larmes ont coulé toutes seules.

Ou je confonds les moments, je sais plus trop.

Ça représente tellement de choses.
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